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Mona, la Polynésie dans le sang et le cœur


Tahiti, le 9 novembre 2023 – Mona, une Polynésienne adoptée bébé par un couple de métropolitains, renoue avec sa Polynésie natale. Avec sa terre, mais aussi sa famille biologique et sa culture. Elle a aussi tissé un lien fort avec la mer au fil des années, elle est devenue championne de longe-côte.
 
Le sourire aux lèvres et dans la voix, Mona est une Polynésienne de souche et de cœur, mais son destin s’est écrit dans le sud de la France, du côté de Hyères les Palmiers, après son adoption quand elle était bébé par un couple de métropolitains.
 
Mais avec l’eau et la rame dans le sang, c’était forcément dans la mer qu’elle allait devoir un jour s’exprimer. Et c’est ce qui lui est arrivé quand cette maman de trois enfants s’est un jour mise à faire du longe-côte. Cette activité pratiquée par quelques adeptes au fenua et qui consiste à marcher le long de la plage, de l’eau jusqu’aux hanches, peut aussi s’avérer sportive à un certain niveau.
 
Et Mona a rapidement pris le virus. Inscrite au championnat régional, elle termine première chez les seniors en 50 mètres pagaie simple. Aux championnats interrégionaux, elle s’impose encore. Et une fois aux championnats de France, la native de Polynésie termine en tête. “Le 50 mètres, c’est vraiment ma spécialité”, nous explique-t-elle. “On est immergé jusqu’à la taille, rame à la main, et il faut avancer. 90% du travail, c’est dans les jambes”, affirme-t-elle, alors que son coup de rame semble largement apporter les 10% restants. “Le fait qu’en grandissant, je me suis rapprochée de ma culture polynésienne, et de la connaissance du va’a, ça m’a forcément apporté quelque chose”, analyse-t-elle.
 
L’histoire ne s’arrête pas là pour Mona qui est désormais sélectionnée dans le collectif France. Malgré la famille, son activité de fleuriste en plein développement, elle relève le défi et s’apprête à participer à de nouvelles échéances sportives. “On a déjà participé à un challenge européen”, explique-t-elle. “Nous avons terminé médaille d’or par équipe en relais 4x50 m”, poursuit celle qui est aussi vice-championne de France de relais 4x1 000 m et vice-championne de France en pagaie double. “C’est vrai que je m’entraîne pas mal”, poursuit-elle enjouée. “On a des plages propices à la pratique de ce sport.”
 
La Polynésie en fil rouge
 
Adoptée à sa naissance, Mona n’avait pas nécessairement la Polynésie en tête pendant ses jeunes années. Mais les hasards du cœur l’ont rapprochée de son fenua d’origine. À 20 ans, elle rencontre Tevai, lui aussi enfant fa’a’amu, qui rentre auprès de sa famille biologique une fois par an. Le coup de foudre et un premier voyage à Tahiti pour celle qui s’était promis de découvrir sa terre à cet âge quand elle était petite.
 
À 30 ans, aux côtés de son compagnon, elle parvient à reprendre contact à son tour avec sa famille biologique. “J’ai fait un voyage en 2016 et j’ai pu les rencontrer”, explique-t-elle, l’émotion dans la voix. “Ma boucle était bouclée.” C’est aussi en Polynésie qu’elle s’est fiancée à Tevai.
 
Alors que son compagnon est impliqué dans le club de va’a de Toulon, Mona de son côté renoue avec la danse tahitienne. Fleuriste comme ses parents adoptifs, elle a repris le métier après des années comme commerciale. Désormais, elle a sa page Facebook (Heimona) et Instagram (Heimona_creation) et développe les fleurs tropicales – polynésiennes forcément – et s’est mise au tressage afin de proposer des compositions florales uniques ou encore des couronnes de tête.
 
Enfin, côté sportif, c’est la Martinique qui devrait s’ouvrir à elle prochainement avec un challenge en janvier. Cette course ouvrira sa nouvelle saison qui va la renvoyer sur les routes (ou les mers) pour de nouveaux championnats.



Rédigé par Bertrand Prévost le Jeudi 9 Novembre 2023 à 16:28 | Lu 10843 fois