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Moïse, l'éleveur au scooter : "Toute cette solidarité, c'est un vrai conte de Noël !"


Moïse élève ses 260 poules pondeuses en plein air.
Moïse élève ses 260 poules pondeuses en plein air.
Papeete, le 26 décembre 2018 -Il y a quelques semaines, nous vous racontions la vie de Moïse Vetea, ce jeune éleveur de poules pondeuses à Tautira. Depuis huit mois, le jeune homme faisait preuve de débrouille pour livrer ses œufs bio à Papeete avec son petit scooter 50 cm3, ses boîtes de cartons sur les genoux. Impressionnés par le courage du jeune éleveur pour s'en sortir, de nombreux lecteurs de Tahiti Infos lui ont apporté leur soutien, certains allant même jusqu'à proposer de lui acheter une voiture.

"J'ai reçu des dizaines de coups de téléphone après l'article paru dans Tahiti Infos, certains m'ont vraiment touché. Des personnes âgées m'ont appelé pour me féliciter de mon courage. Elles m'ont dit qu'elles étaient fières qu'un jeune travaille comme cela. Elles se sont mises à pleurer en me parlant et moi aussi du coup. C'est la première fois que des personnes, autres que mes parents, me disaient que ce que je faisais, c'était bien. On ne m'avait jamais dit cela avant. J'ai pensé à ma grand-mère qui m'a montré le droit chemin", avoue Moïse Vetea, encore très ému par les marques d'attention qu'il a reçues.

"C'EST TELLEMENT GÉNÉREUX DE LEUR PART"

L'histoire de Moïse, ce jeune de 24 ans, sans boulot, qui un jour avait décidé de prendre sa vie en main en créant son élevage de poules pondeuses bio, avait "fait le buzz" comme on dit. Car pour sortir de la galère, Moïse s'est donné du mal. Il est allé chercher à droite et à gauche des financements, pour obtenir des subventions et des prêts auprès du gouvernement, du Sefi ou encore de l'Adie. Il a ensuite construit son poulailler de ses mains avec les moyens du bord. Et depuis, il s'occupe de ses poules pondeuses, allant plusieurs fois par semaine jusqu'à Papeete avec son petit scooter pour vendre ses œufs bio, faute d'acheteurs suffisants sur la Presqu'île.
Le courage du jeune homme avait suscité l'admiration de nombreux lecteurs de notre quotidien. A tel point que certains ont tout bonnement voulu lui offrir un véhicule, une fois son permis de conduire passé. "Quatre personnes ont proposé de m'acheter une voiture, car elles veulent m'aider, ça me gêne un peu. C'est tellement généreux de leur part. Toute cette solidarité, c'est un vrai conte de Noël", exprime reconnaissant Moïse, qui est en train de réviser son code.

AGRANDIR SON POULAILLER

Mais en attendant d'avoir le précieux sésame pour conduire, Moïse n'a presque plus besoin de parcourir les 80 kilomètres qui séparent Tautira de Papeete avec son scooter, car dorénavant, le jeune homme arrive à vendre une grande partie de sa production d'œufs bio dans les alentours de la Presqu'île. "A la suite de l'article, de nombreuses personnes qui habitent dans le coin m'ont téléphoné pour acheter les œufs, je leur donne plusieurs lieux de rendez-vous fixes où je peux leur en vendre ", explique-t-il.
Et si le jeune éleveur doit se rendre à Papeete pour écluser ses œufs, il s'arrange désormais avec un copain qui a une petite camionnette. "Il a vu que je faisais les trajets en scooter, alors il a proposé de m'emmener. Maintenant, j'essaye de me caler sur ses trajets quand il va à Papeete, c'est moins fatigant", poursuit Moïse soulagé de pouvoir vendre ses œufs plus facilement.
Face à la demande en augmentation de ses œufs issus de ses poules élevées à l'air frais de Tautira, le jeune éleveur veut d'ici quelques mois construire un second poulailler pour développer son activité. Et il espère bien obtenir d'ici là son permis de conduire !


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Infos pratiques :
Vous pouvez trouver les œufs de Moïse Vetea à "La ruche qui dit oui", au marché bio de Taunoa à Papeete ou La vie claire à Punaauia.
N'hésitez pas à joindre Moïse Vetea au tél : 89 580 580

le Mercredi 26 Décembre 2018 à 15:31 | Lu 9521 fois