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Mobilisation générale chez les pharmaciens


Mobilisation générale chez les pharmaciens
PAPEETE, jeudi 2 mai 2013. Dans un communiqué de presse publié ce jeudi après-midi, les deux syndicats de pharmaciens du territoire dénoncent des mesures prises sans concertation par le gouvernement Temaru au titre de la maîtrise des dépenses de santé. Les mesures préconisées se basent sur un rapport effectué par la Direction de la santé que contestent les pharmaciens et qui évalue à 1,3 milliard de Fcfp -au cours des quatre prochaines années- la contribution des 42 pharmacies du territoire dans la baisse des dépenses de santé.

Avant même que les arrêtés ministériels ne soient officiellement imprimés au Journal Officiel, le Syndicat des pharmaciens de Polynésie française (SPPF) et le Syndicat des pharmaciens des îles de Tahiti (SPIT) ont tenu à faire connaître leur colère au gouvernement Temaru et à son ministre de la santé, Charles Tetaria. Trois arrêtés ministériels en date du 22 avril viendraient modifier le prix des médicaments, notamment, et mettre en péril l’équilibre financier des 42 officines du territoire. Ainsi le coefficient multiplicateur appliqué sur les prix des médicaments arrivant de métropole baisse de quatre points (il passe de 151 à 147). Si la mesure a des effets sur les dépenses de santé assumées par le Pays, elle a aussi des conséquences immédiates pour les pharmacies : la baisse des recettes. Les pharmaciens dénoncent : «un passage en force dans un contexte électoral qui est condamné de façon unanime par tous les pharmaciens de Polynésie qui se sentent abusés et trompés» précise le communiqué de presse.

En effet, des négociations avaient été engagées entre le ministère de la santé et les pharmaciens
. Depuis janvier 2013, les réunions s’étaient interrompues et aucun calendrier n’avait été fixé. Mais, «aucune mesure ne devait être adoptée sans avoir procédé préalablement à l’apurement de la situation financière des officines». Les pharmaciens étaient en train de rassembler des éléments chiffrés pour fournir au ministre de la santé un audit complet de la situation de leur profession, victime des retards de paiement de la CPS sur le tiers payant et les autres régimes de solidarité. Au lieu de cela, sans qu’il y ait de nouvelles discussions, les décisions «iniques du gouvernement» sont actées. Aussi les syndicats annoncent des fermetures d’officines, des licenciements, une rupture d’approvisionnement des médicaments, un risque de santé publique…




Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 2 Mai 2013 à 16:18 | Lu 2440 fois