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Mobilisation en hausse chez les fonctionnaires d’État


Tahiti le 7 mars 2023 – L’intersyndicale des fonctionnaires d’État a réuni 500 personnes en cette cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Le haut-commissariat a rencontré les membres des différents syndicats à 11 heures pour revenir sur leurs revendications.

L’intersyndicale des fonctionnaires d’État a répondu, une nouvelle fois mardi matin, à l’appel national de mobilisation contre la réforme des retraites. Selon la police 510 ont manifesté dans les rues de Papeete. Une marche était organisée entre Tipaerui et l’avenue Pouvana’a a Oopa, au départ de l’école To’ata à 9h30. Le cortège étaient une heure plus tard devant le haut-commissariat où il a rejoint, toujours selon les forces de l’ordre, 160 manifestants qui attendaient sur place. Une mobilisation en très nette hausse par rapport à celle du précédent rassemblement, le 16 février. Il y a trois semaines, la mobilisation avait affiché un effectif de 150 personnes.

Une mobilisation qui ne rend que très imparfaitement compte de l’ampleur du mouvement dans le secteur de l’Éducation au fenua. En effet, sur l’ensemble des établissements, 61 % des enseignants du 1er degré ont observé un jour de grève, mardi, et 32.75% pour les professeurs du 2nd degré. “On veut purement et simplement le retrait de cette réforme des retraites. S'il y a du monde, c’est que les gens sont convaincus par le mouvement. On a fait du travail de terrain. On est allé porter la parole, et ça a payé”, explique Diana Yieng Kow, porte-parole de l’intersyndicale des fonctionnaires d’État affiliée à l’Unsa. En parallèle, cinq centrales syndicales du secteur privé se sont ralliées à la marche pour porter leurs propres revendications.

Contrairement à la mobilisation du 7 févier, l’Unsa et les fonctionnaires affiliés FO ont décidé de marcher ensemble pour porter leurs revendications au haut-commissariat. “Notre combat est le même. Après les avis diffèrent sur la manière de faire. Nous, on prône l’unité pour le mouvement”, affirme Thierry Barrere, secrétaire général de l’Unsa Éducation. “C’est comme dans une famille, parfois quand on ne s'entend pas, on va bouder. Je pense qu’aujourd’hui, c’est l’intérêt général qui nous a réuni”, développe Diana Yieng Kow. Conjointement, la CFDT interco justice de Papeete appelait tous syndicats confondus à se mobiliser sur les marches du Palais de justice. Au total, 14 greffiers ont fait grève au tribunal.

“Cette réforme est vraiment injuste pour les Polynésiens. Je pense qu’on n’a pas du tout été considérés”, déplore Tiarama Lehartel, contrôleuse aérienne et représentante du syndicat USAC-CGT. Selon la syndicaliste, un allongement de carrière.
Côté police, Garcia Maite, brigadier-chef au service du commandement de nuit, évoque des problèmes de “pénibilité” au sein de sa profession. “On travaille de nuit, sur la voie publique. On a des interventions difficiles dans des quartiers difficiles. Ce n’est juste pas possible, l’âge de départ n’est pas adapté à nos carrières”, constate-t-elle.

Engagement du haut-commissariat

À 11 heures, mardi matin, l’intersyndical des fonctionnaires d’État a été reçue au haut-commissariat par la secrétaire générale adjointe Cécile Zaplana, et Christophe Deletang, le directeur de la modernisation de l’État. L’occasion pour les membres des différents syndicats d’évoquer leur point de vue sur la question du report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et leurs attentes dans le contexte de disparition progressive de l’Indemnité temporaire de retraite (ITR). “Nous avons confirmé et affirmé notre position sur cette loi, et nous voulons son retrait. Le deuxième point qui nous a pris du temps, c’est le système alternatif à la perte de l’ITR. Nous avons demandé au service du haut-commissariat de nous donner aussi leur version. On n'a que la version métropolitaine. Il faut que la Polynésie parle d’une même voix, parce qu’au niveau de la métropole, il faut que ce soit applicable à un maximum de territoires d’Outre-mer. On veut, au moment de notre retraite, 75% de taux de remplacement de notre salaire indexé. On veut avoir une retraite qui corresponde à notre salaire d’actif, et notre salaire d’actif est indexé”, a défendu Diana Yieng Kow au sortir de la rencontre. L’intersyndical des fonctionnaires d’État doit rencontrer prochainement le haut-commissaire Éric Spitz. La représentation de l’État en Polynésie française s’est aussi engagée à poursuivre le dialogue avec les différentes organisations syndicales.

L’intersyndicale des agents de la fonction publique d’État en Polynésie doit se réunir ce mercredi pour fixer la date de la prochaine manifestation contre la réforme nationale des retraites.

Rédigé par Guillaume Marchal le Mardi 7 Mars 2023 à 19:58 | Lu 1258 fois