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Mobilisation en Nouvelle-Calédonie contre le diabète, véritable fléau local


La prévalence du diabète est trois fois supérieure en Nouvelle-Calédonie qu'en France métropolitaine et suscite une kyrielle d'opérations à l'occasion de la journée mondiale du diabète, le 12 novembre, ont indiqué les autorités sanitaires.

"Le diabète est le problème de santé majeur en Nouvelle-Calédonie", a indiqué à l'AFP le docteur Dominique Megraoua, pilote du Programme Diabète, précisant que 10% de la population (270.000 hab.) de l'île est diabétique.

Le Centre d'éducation thérapeutique qu'il dirige organise des portes-ouvertes le 12 novembre tandis qu'une "Marche dans l'eau" a lieu sur une plage populaire de Nouméa.

Jusqu'au 18 novembre, des opérations de dépistage, d'informations sur le diabète ainsi que des séances de conseils sur l'alimentation équilibrée, la pratique d'une activité physique et la gestion du stress sont proposées au public. 95% des diabétiques calédoniens sont atteints de diabète de type 2, qui correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang et est souvent associé à l'obésité et au mode de vie. "La situation est dramatique ici. 55% de la population est en surpoids, dont plus de la moitié est super obèse (obésité morbide)", a indiqué M. Mégraoua.

Dans toutes les îles du Pacifique, le diabète fait des ravages, avec des situation alarmantes dans les îles Polynésiennes où les habitants sont génétiquement exposés à la maladie. Située en Mélanésie, la Nouvelle-Calédonie abrite une communauté polynésienne, équivalant à environ 12% de sa population. "Pendant des millénaires, les Polynésiens ont vécu en autarcie, sur de petits territoires frappés par des catastrophes naturelles. Une sélection naturelle s'est opérée et seuls les individus capables de stocker des réserves ont survécu", a expliqué le médecin.      Cette robustesse fait aujourd'hui le lit du diabète, sous l'effet de l'occidentalisation de l'alimentation. 

Hors évacuations sanitaires et frais d'hospitalisation, le coût annuel du diabète en Nouvelle-Calédonie pour la Cafat (caisse d'assurance maladie) est évalué à 5,5 milliards CFP (46 millions euros). Les prix élevés des fruits et des légumes frais dans l'archipel et les taux excessifs de sucre et de graisse dans certains produits fabriqués localement constituent des facteurs aggravants. "Le diabète est une maladie de pauvres dans les pays riches. La Calédonie est riche mais très inégalitaire", a déclaré le Dr Mégraoua, ajoutant que la quantité aussi était un problème. 

"J'ai reçu des patients qui mangeaient trois poulets au petit-déjeuner et buvaient près de 10 litres de Coca par jour", a-t-il affirmé. 


le Mardi 10 Novembre 2015 à 05:15 | Lu 482 fois