Tahiti, le 9 novembre 2023 - Mitema Tapati, représentant Tavini à l’assemblée de la Polynésie française, s’explique sur la polémique qu’ont causée ses propos à l’assemblée sur le “blanchissement” de la Polynésie.
Suite à vos déclarations à l’assemblée sur la couleur des personnes en Polynésie, que répondez-vous lorsqu’il est chiffré qu’il y a eu plus de départs que d’entrées de Métropolitains en Polynésie ?
“Je ne crois pas en ces chiffres. Dans mes déclarations, il ne s’agissait pas d’une question de personnes, mais de la façon dont est organisée notre société. Comment un habitant de Roumanie ou de la Lituanie peut-il devenir propriétaire foncier en Polynésie ? Quelle était l’origine de cette polémique ? C’est parce que l’opposition considérait que la commission de décolonisation n’avait aucun sens en se réfugiant derrière le statut d’autonomie. J’ai rappelé ce jour-là que selon l’ONU, la Polynésie n’est pas un pays autonome, ce qui signifie que depuis toutes ces années, ce pays n’a jamais été autonome. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ONU qui le dit. Si nous étions réellement un pays autonome, nous aurions pu conserver nos terres plutôt que de les vendre à l’extérieur, nous aurions pu aussi préserver l’emploi pour nos enfants polynésiens. Jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas le cas. De même, un haut-commissaire ne pourrait pas s’opposer aux décisions de notre assemblée. Tout ce que nous faisons dans cette assemblée est surveillé par l’État français. Lorsque l’État a fait désinscrire notre nom de la liste des pays à décoloniser à l’ONU, puis lorsqu’il a voulu ouvrir ses expérimentations nucléaires ici chez nous, à aucun moment il nous a demandé notre avis. Où est alors l’autonomie ? C’est l’idée que je voulais exposer ce jour-là à l’assemblée, mais ce qui a été retenu, ce sont mes propos sur la couleur des gens. Vous savez, je n’ai rien contre les Farani, il y a même des Polynésiens qui sont plus farani que les Farani.”
Comment pensez-vous remédier, dans ce cas, à ce défaut d’organisation ?
“D’abord, nous n’avons pas à fermer ou à faire barrage aux invasions, nous devons nous-mêmes organiser tout ça. Voyez par vous-même, en 200 ans, nous n’avons toujours pas de procureur mā’ohi. Combien de chirurgiens mā’ohi avons-nous ? Aucun ! Tout simplement parce qu’il ne nous appartient pas d’organiser par nous-mêmes notre société. Lorsque je dis que la Polynésie a blanchi et que la France a noirci, c’est visiblement d’actualité. N’est-il pas vrai que la France a toujours connu et connait encore de plus en plus de problèmes avec les phénomènes d’immigration ? D’accord, mes propos ont sans doute choqué certains, mais à son époque, Henri Hiro a été bien plus virulent. En 1974, il s’est même pointé à l’aéroport pour s’adresser aux métropolitains qui débarquaient de l’avion en leur disant : rentrez chez vous ! Nous devons donc parvenir à nous organiser par nous-mêmes.”
Comment prenez-vous les critiques qui vous sont faites sur votre attitude considérée comme “raciste”, qui semble ne pas correspondre à votre ancienne fonction de pasteur ?
“Vous savez, les grands politiques de ce pays, comme Gaston Flosse, Gaston Tong Song, Édouard Fritch, Antony Géros ou encore Oscar Temaru, ce sont tous des croyants, des personnes de foi. Seulement, nous avons tous pris l’habitude de laisser notre foi à l’intérieur des temples. Quel que soit l’endroit où on pose nos pieds, c’est là qu’il y a notre foi. Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je fais toujours une prière en ouverture d’une séance à l’assemblée. Ce n’est pas mon choix, mais c’était une demande du président de l’assemblée. Tous les partis politiques font la prière avant et après chaque réunion politique. Dans l’assemblée, on ne fait pas de prière pour tel ou tel parti. La prière est pour tout le monde, quelle que soit l’origine ethnique. Pour les pèlerins tahitiens retenus en Israël, pour les malades hospitalisés, pour Édouard Fritch en déplacement en France pour y subir une opération importante, l’assemblée a prié pour eux.”
Suite à vos déclarations à l’assemblée sur la couleur des personnes en Polynésie, que répondez-vous lorsqu’il est chiffré qu’il y a eu plus de départs que d’entrées de Métropolitains en Polynésie ?
“Je ne crois pas en ces chiffres. Dans mes déclarations, il ne s’agissait pas d’une question de personnes, mais de la façon dont est organisée notre société. Comment un habitant de Roumanie ou de la Lituanie peut-il devenir propriétaire foncier en Polynésie ? Quelle était l’origine de cette polémique ? C’est parce que l’opposition considérait que la commission de décolonisation n’avait aucun sens en se réfugiant derrière le statut d’autonomie. J’ai rappelé ce jour-là que selon l’ONU, la Polynésie n’est pas un pays autonome, ce qui signifie que depuis toutes ces années, ce pays n’a jamais été autonome. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ONU qui le dit. Si nous étions réellement un pays autonome, nous aurions pu conserver nos terres plutôt que de les vendre à l’extérieur, nous aurions pu aussi préserver l’emploi pour nos enfants polynésiens. Jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas le cas. De même, un haut-commissaire ne pourrait pas s’opposer aux décisions de notre assemblée. Tout ce que nous faisons dans cette assemblée est surveillé par l’État français. Lorsque l’État a fait désinscrire notre nom de la liste des pays à décoloniser à l’ONU, puis lorsqu’il a voulu ouvrir ses expérimentations nucléaires ici chez nous, à aucun moment il nous a demandé notre avis. Où est alors l’autonomie ? C’est l’idée que je voulais exposer ce jour-là à l’assemblée, mais ce qui a été retenu, ce sont mes propos sur la couleur des gens. Vous savez, je n’ai rien contre les Farani, il y a même des Polynésiens qui sont plus farani que les Farani.”
Comment pensez-vous remédier, dans ce cas, à ce défaut d’organisation ?
“D’abord, nous n’avons pas à fermer ou à faire barrage aux invasions, nous devons nous-mêmes organiser tout ça. Voyez par vous-même, en 200 ans, nous n’avons toujours pas de procureur mā’ohi. Combien de chirurgiens mā’ohi avons-nous ? Aucun ! Tout simplement parce qu’il ne nous appartient pas d’organiser par nous-mêmes notre société. Lorsque je dis que la Polynésie a blanchi et que la France a noirci, c’est visiblement d’actualité. N’est-il pas vrai que la France a toujours connu et connait encore de plus en plus de problèmes avec les phénomènes d’immigration ? D’accord, mes propos ont sans doute choqué certains, mais à son époque, Henri Hiro a été bien plus virulent. En 1974, il s’est même pointé à l’aéroport pour s’adresser aux métropolitains qui débarquaient de l’avion en leur disant : rentrez chez vous ! Nous devons donc parvenir à nous organiser par nous-mêmes.”
Comment prenez-vous les critiques qui vous sont faites sur votre attitude considérée comme “raciste”, qui semble ne pas correspondre à votre ancienne fonction de pasteur ?
“Vous savez, les grands politiques de ce pays, comme Gaston Flosse, Gaston Tong Song, Édouard Fritch, Antony Géros ou encore Oscar Temaru, ce sont tous des croyants, des personnes de foi. Seulement, nous avons tous pris l’habitude de laisser notre foi à l’intérieur des temples. Quel que soit l’endroit où on pose nos pieds, c’est là qu’il y a notre foi. Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je fais toujours une prière en ouverture d’une séance à l’assemblée. Ce n’est pas mon choix, mais c’était une demande du président de l’assemblée. Tous les partis politiques font la prière avant et après chaque réunion politique. Dans l’assemblée, on ne fait pas de prière pour tel ou tel parti. La prière est pour tout le monde, quelle que soit l’origine ethnique. Pour les pèlerins tahitiens retenus en Israël, pour les malades hospitalisés, pour Édouard Fritch en déplacement en France pour y subir une opération importante, l’assemblée a prié pour eux.”