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Mission du gouvernement dans "les îles que l’on ne visite pas souvent"


ANAA, 9 août 2018 - Le gouvernement a été accueilli en grande pompe sur la terre des Parata, ce jeudi. Un déplacement qui souhaite montrer que le Pays n’oublie pas les îles éloignées et qui pourrait servir d'impulsion pour le lancement de plusieurs projets en attente, à Anaa. Vendredi, la délégation officielle est attendue à Hereheretue.

Le président et son gouvernement ont visité l’atoll de Anaa, jeudi, avant de se diriger vers Herehetue où ils étaient attendus ce vendredi. C’est un accueil traditionnel que les 494 habitants d’Anaa ont réservé au président du Pays et à son gouvernement : korero, levée de drapeau, chants et danses traditionnels.

Calixte Yip, le tavana s’est dit honoré de la présence du gouvernement : "Le dernier président à être venu ici, c’était en 2003. Nous avons été surpris d’apprendre la visite du gouvernement chez nous. Longtemps nous avons été oubliés. J’interpelle le président et son gouvernement sur la question de la construction d’un débarcadère. Cela fait des années que nous attendons le début du projet. Je vais aussi l’interpeller sur la question du développement de l’île et notamment de la culture maraîchère."

Pour sa part le président Edouard Fritch a remercié la population pour son accueil grandiose. Il a par la suite ajouté que "cela faisait 15 ans que je n’étais pas revenu. Il était grand temps que je revienne".

Aux alentours de midi, le gouvernement s’est entretenu avec les élus de conseil municipal au sujet des différentes problématiques que rencontre l’atoll, notamment concernant le traitement des déchets, la gestion des réserves en eau potable et l’exode des jeunes.

Le président a ensuite pu visiter l’école Manava Tavaihiroa, sur le pied de guerre à quelques jours de sa rentrée scolaire.

La commune a profité de la présence du gouvernement pour inaugurer son Aire marine éducative sur les lieux-dits Farepia, Kahotea et le site royal de Anaa. Les enfants et les jeunes de l'île ont pu remettre la plume rouge royale au président avant de lever les drapeaux des aires marines. L’inauguration s’est poursuivie vers 15 heures, jeudi, par la visite du sentier de flore endémique qui fait partie du projet Best.

En fin d'après-midi, la délégation officielle a levé l'ancre, à bord du Tahiti Nui, en direction des 56 habitants de Hereheretue. Après une nuit de mer, elle doit passer la journée de vendredi sur ce petit atoll rattaché administrativement à la commune de Hao. Hereheretue où Edouard Fritch sera le tout premier président de la Polynésie française à poser le pied.

Trois questions au président Édouard Fritch

Quelle est la raison de votre venue à Anaa et à Hereheretue ?
Ce voyage au départ était programmé pour Hereheretue. C’est un engagement que j’ai pris il y a deux mois. Pour aller à Hereheretue ça ne nous coûte rien de faire un détour par Anaa. Cela faisait au moins 15 ans que je n’étais pas venu à Anaa. En regardant un peu les dossiers à Papeete, un certain nombre d’opérations doivent être lancées sur Anaa. Elles nécessitent l’accord de la mairie. Par exemple, le bâtiment de la mairie est géré par la commune, mais le bâtiment appartient au Pays sur un terrain qui n’appartient pas au Pays. Il y a des choses qu’il nous incombe de régler, dans ce genre. Le débarcadère de l’atoll, de même qu’un certain nombre de projets tardent à arriver. Certains datent d’il y a quatre à cinq ans.
J’ai voulu venir ici pour déclencher quelque chose. Ces populations ne peuvent pas continuer à attendre. A l’aéroport on voit le ciel de l’intérieur. Il y a un problème. Je veux par ce passage être le déclic du lancement des opérations
.

Vous avez aussi indiqué que vous attachiez de l’importance à ce que votre gouvernement soit au contact des îles éloignées ?
Oui tout à fait surtout dans les îles qui ne sont pas souvent visitées. Cela faisait 15 ans que je n’étais pas venu ici. Il y a certaines îles qui sont difficiles d’accès. Je pense à Hereheretue qui n’est accessible que par la mer. J’ai envie de faire un effort plus spécialement vers les îles que l’on ne visite pas souvent, des petites îles qui ont tout autant le droit de voir le gouvernement que les grandes îles de Polynésie.

C’est pour vous reconnecter aux vrais besoins de la population ?
Comme tout élu qui se respecte, à un moment donné il faut recadrer mes choses. Nous venons de passer une campagne électorale où mes détracteurs n’ont pas arrêté de dire que je ne suis pas dans le coup, que je n’ai pas compris les difficultés de la société polynésienne. Je pense que je ne suis pas loin, mais effectivement il faut faire ce geste de reconnexion, surtout envers ceux que l’on voit trop rarement. Ils éclaireront peut-être ma petite lanterne pour que j’aie une politique sociale plus puissante, plus près des besoins de cette population.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 9 Août 2018 à 14:47 | Lu 3106 fois