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Mis en examen, Tuheiava dénonce une machination politique


Mis en examen, Tuheiava dénonce une machination politique
Le sénateur souverainiste apparenté PS, Richard Tuheiava, a convié la presse, lundi 12 mars à Pirae, hôtel Royal Tahitien, pour faire le point sur les actions menées à Paris, lors de son séjour, la semaine dernière : démarche dans le cadre de la révision du procès Pouvanaa Oopa ; participation au meeting de  François Hollande, samedi 10 mars et annonce des trente engagements pour les outre-mer, du candidat socialiste à la présidentielle.
Mais le sénateur a surtout évoqué sa prochaine probable mise en examen pour « abus de confiance ; faux et usage de faux », suposant des faits antérieurs à 2008, et alors que Richard Tuheiava était avocat au barreau de Papeete.
Le sénateur devait être entendu dans le cadre de cette affaire mardi 13 mars. Il a été mis en examen à la suite de l'audition.





Mis en examen, Tuheiava dénonce une machination politique
« Je n’en sais pas beaucoup plus, si ce n’est que le Parquet a attendu presque 3 années avant de déterrer mon dossier disciplinaire, issu du Conseil de l’Ordre de Papeete, pour le raviver pénalement. C’est une affaire créée de toute pièce   », s'est défendu, lundi, Richard Tuheiava , s’estimant  victime d’une machination politique et après avoir longuement évoqué le cas Pouvanaa Oopa, condamné en 1959 à 15 ans d’exil après un procès aujourd’hui contesté. « Il y a deux France », a-t-il ajouté cependant, reprenant les mots de son illustre prédécesseur au Palais du Luxembourg de 1971 à 1977. « Celle de la grande Nation ; et l’autre, qui n’arrive pas à se défaire de son attitude colonialiste. J’ai envie de faire confiance à la première et non à l’autre que nous subissons aujourd’hui. »

Le sénateur avait déjà été inquiété par la justice en 2009 et condamné en appel   en février 2011 à une interdiction d’exercer le métier d’avocat pendant deux ans, dont un avec sursis. Il s’est pourvu en cassation. 

Concernant le cas du Metua, justement, le sénateur Tuheiava a demandé audience au président de la République, pour évoquer la possible révision du procès Pouvanaa Oopa et pour faire suite à l’annonce officielle aux polynésiens, le 3 février dernier par le Nicolas Sarkozy, de  l'ouverture des archives du procès. Mercredi 7 mars, le sénateur Tuheiava a été reçu par Benoît Lombrière, conseiller Outre-mer à l'Elysée. Rien ne lui a été promis, concernant l’éventuelle révision d’une décision de justice qui pourraient permettre la réhabilitation de l'ancien sénateur, condamné en 1959 après un procès que l'historien Jean-Marc Regnault et la magistrate Catherine Vannier ont qualifié de « colonial ».
 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 12 Mars 2012 à 15:51 | Lu 6030 fois