PAPEETE, le 07/03/2016 - Les droits de la femme ont été durement acquis au fil des années. Le 8 mars est l'occasion se replonger dans l'histoire des droits de la femme et l'historique de cette journée.
La toute première journée de la femme a eu lieu en … Russie ! C'est Lénine qui l'a proclamée en 1921. Tout a démarré trois ans plus tôt, du 23 février 1917, le début de la Révolution Russe, les ouvrières sont dans les rues pour demander du pain et le retour de leurs maris partis au front de la première Guerre Mondiale. A cette époque, la Russie n'avait pas encore adopté le calendrier grégorien. En 1917, le 23 février en Russie correspondait donc au 8 mars des autres pays européens.
Avant cette date, quelques mouvements de femme étaient déjà nés. En 1910, à Copenhague (Danemark), des centaines de femmes réunies pour la deuxième conférence internationale des femmes socialistes décident d’organiser chaque année une journée des femmes pour promouvoir leur combat en faveur du droit de vote. En 1911, une journée des femmes est célébrée dans de nombreux pays d’Europe et aux États-Unis le 19 mars, en commémoration de la révolution de 1848 et de la Commune de Paris. Alors que la Première Guerre mondiale sévit, 1300 femmes de 12 pays participent à un rassemblement le 15 avril à La Haye (Pays-Bas). Après la Seconde Guerre mondiale, le 8 mars commence à être célébré dans de nombreux pays avant d’être reconnu par l’ONU comme Journée internationale de la femme en 1977.
La France n'a proclamé sa première journée des femmes qu'en 1982, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. Le Président de la République avait alors annoncé plusieurs mesures : le remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale dès septembre 1982, l’instauration d’un quota de 30 % de femmes aux élections municipales et régionales, la mise au point d’un système de récupération des pensions alimentaires, un projet de loi anti-sexiste, un projet de loi sur l’égalité de sexe devant l’emploi, un statut de co-exploitante pour les femmes et la suppression de la notion de "chef de famille".
Droits des femmes
La journée de la femme est l'occasion de revenir sur les droits des femmes. Des droits durement acquis depuis la Révolution Française. Tout a démarré avec Olympe de Gouges qui publie en 1791 la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (art. 1 : la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits) au moment de la Révolution Française. A cette époque, la femme n'a pas le droit de vote (elle ne l'aura qu'en 1944 …). Malgré cette déclaration, quelques années plus tard, en 1804, le Code civil institutionnalise l’infériorité de la femme qui doit obéissance à son mari.
La première Guerre mondiale démontre l'utilité des femmes, elles deviennent indispensables pour l'économie alors que les hommes sont au front. Plus tard, vers la fin de la deuxième Guerre mondiale, le Gouvernement provisoire de la République française installé à Alger accorde le droit de vote et l’éligibilité aux femmes sans restriction. Une avancée remarquable pour les droits des femmes.
Depuis, les droits des femmes évoluent peu à peu. En 1971, la contraception est autorisée, une révolution ! Après de nombreuses discussions, 4 ans plus tard, la loi Veil est adoptée et autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG). La même année, la loi autorise le divorce par consentement mutuel. Le 23 décembre 1980, le viol devient un crime, dix ans plus tard la Cour de Cassation reconnaît pour la première fois le viol entre époux.
En 1983, la loi Roudy établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. En 2000, la loi favorisant l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux est promulguée. La loi organique qui l'accompagne a un impact en Polynésie Française. Celle-ci favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des assemblées de province et du congrès de Nouvelle-Calédonie, de l’Assemblée de Polynésie française et de l’assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna.
Sources : www.unesco.org / www.vie-publique.fr / www.femmes-gouv.fr / www.diplomatie.gouv.fr / www.onufemmes.org
La toute première journée de la femme a eu lieu en … Russie ! C'est Lénine qui l'a proclamée en 1921. Tout a démarré trois ans plus tôt, du 23 février 1917, le début de la Révolution Russe, les ouvrières sont dans les rues pour demander du pain et le retour de leurs maris partis au front de la première Guerre Mondiale. A cette époque, la Russie n'avait pas encore adopté le calendrier grégorien. En 1917, le 23 février en Russie correspondait donc au 8 mars des autres pays européens.
Avant cette date, quelques mouvements de femme étaient déjà nés. En 1910, à Copenhague (Danemark), des centaines de femmes réunies pour la deuxième conférence internationale des femmes socialistes décident d’organiser chaque année une journée des femmes pour promouvoir leur combat en faveur du droit de vote. En 1911, une journée des femmes est célébrée dans de nombreux pays d’Europe et aux États-Unis le 19 mars, en commémoration de la révolution de 1848 et de la Commune de Paris. Alors que la Première Guerre mondiale sévit, 1300 femmes de 12 pays participent à un rassemblement le 15 avril à La Haye (Pays-Bas). Après la Seconde Guerre mondiale, le 8 mars commence à être célébré dans de nombreux pays avant d’être reconnu par l’ONU comme Journée internationale de la femme en 1977.
La France n'a proclamé sa première journée des femmes qu'en 1982, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. Le Président de la République avait alors annoncé plusieurs mesures : le remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale dès septembre 1982, l’instauration d’un quota de 30 % de femmes aux élections municipales et régionales, la mise au point d’un système de récupération des pensions alimentaires, un projet de loi anti-sexiste, un projet de loi sur l’égalité de sexe devant l’emploi, un statut de co-exploitante pour les femmes et la suppression de la notion de "chef de famille".
Droits des femmes
La journée de la femme est l'occasion de revenir sur les droits des femmes. Des droits durement acquis depuis la Révolution Française. Tout a démarré avec Olympe de Gouges qui publie en 1791 la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (art. 1 : la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits) au moment de la Révolution Française. A cette époque, la femme n'a pas le droit de vote (elle ne l'aura qu'en 1944 …). Malgré cette déclaration, quelques années plus tard, en 1804, le Code civil institutionnalise l’infériorité de la femme qui doit obéissance à son mari.
La première Guerre mondiale démontre l'utilité des femmes, elles deviennent indispensables pour l'économie alors que les hommes sont au front. Plus tard, vers la fin de la deuxième Guerre mondiale, le Gouvernement provisoire de la République française installé à Alger accorde le droit de vote et l’éligibilité aux femmes sans restriction. Une avancée remarquable pour les droits des femmes.
Depuis, les droits des femmes évoluent peu à peu. En 1971, la contraception est autorisée, une révolution ! Après de nombreuses discussions, 4 ans plus tard, la loi Veil est adoptée et autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG). La même année, la loi autorise le divorce par consentement mutuel. Le 23 décembre 1980, le viol devient un crime, dix ans plus tard la Cour de Cassation reconnaît pour la première fois le viol entre époux.
En 1983, la loi Roudy établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. En 2000, la loi favorisant l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux est promulguée. La loi organique qui l'accompagne a un impact en Polynésie Française. Celle-ci favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats de membre des assemblées de province et du congrès de Nouvelle-Calédonie, de l’Assemblée de Polynésie française et de l’assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna.
Sources : www.unesco.org / www.vie-publique.fr / www.femmes-gouv.fr / www.diplomatie.gouv.fr / www.onufemmes.org
Zoom sur les vahine
Les femmes polynésiennes vivent moins souvent seules, mais elles sont plus nombreuses que les hommes à assumer seules la responsabilité familiale, selon une étude publiée par l'Institut de la statistique de Polynésie Française en 2013.
En 2012, la femme polynésienne a en moyenne 2,0 enfants, comme son homologue métropolitaine. L'âge moyen de la mère lors de la naissance est plus tardif, 27,7 ans, il était de 26 ans en 1990 mais il reste inférieur à celui de la métropole qui était de 30,1 ans en 2012. Toujours élevé par rapport à la métropole (40 pour 1000 contre 7 pour 1000 en métropole), le taux de fécondité des 15-19 ans baisse cependant très progressivement.
Au niveau des diplômes, à presque tous les âges, les vahine sont plus nombreuses à disposer d'un diplôme. Les femmes chefs d’entreprises représentent 41 % des entreprises individuelles. Les femmes sont majoritaires dans les emplois de service, commerce, santé et enseignement, mais sont aussi plus présentes sur des métiers auparavant exclusivement masculins (chefs de chantiers, techniciens). Les fonctions d'encadrement et de direction se féminisent de plus en plus. Comme en métropole, l'accès des femmes aux mandats électifs est très progressif. Toutefois, les femmes sont plus présentes dans les conseils municipaux (34 %) et les mairesses étaient 19 % il y a trois ans. A l'assemblée, en 2013, les femmes étaient majoritaires (56%).En 2013, au sein du gouvernement, un ministre sur cinq est une femme.
Les femmes polynésiennes vivent moins souvent seules, mais elles sont plus nombreuses que les hommes à assumer seules la responsabilité familiale, selon une étude publiée par l'Institut de la statistique de Polynésie Française en 2013.
En 2012, la femme polynésienne a en moyenne 2,0 enfants, comme son homologue métropolitaine. L'âge moyen de la mère lors de la naissance est plus tardif, 27,7 ans, il était de 26 ans en 1990 mais il reste inférieur à celui de la métropole qui était de 30,1 ans en 2012. Toujours élevé par rapport à la métropole (40 pour 1000 contre 7 pour 1000 en métropole), le taux de fécondité des 15-19 ans baisse cependant très progressivement.
Au niveau des diplômes, à presque tous les âges, les vahine sont plus nombreuses à disposer d'un diplôme. Les femmes chefs d’entreprises représentent 41 % des entreprises individuelles. Les femmes sont majoritaires dans les emplois de service, commerce, santé et enseignement, mais sont aussi plus présentes sur des métiers auparavant exclusivement masculins (chefs de chantiers, techniciens). Les fonctions d'encadrement et de direction se féminisent de plus en plus. Comme en métropole, l'accès des femmes aux mandats électifs est très progressif. Toutefois, les femmes sont plus présentes dans les conseils municipaux (34 %) et les mairesses étaient 19 % il y a trois ans. A l'assemblée, en 2013, les femmes étaient majoritaires (56%).En 2013, au sein du gouvernement, un ministre sur cinq est une femme.
L'ONU FEMMES pour l'égalité dans le monde
En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. ONU Femmes a pour rôle d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme, dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes mondiales ; d’aider les États Membres à appliquer ces règles, et est prêt à fournir un appui technique et financier approprié aux pays qui le demandent et à forger des partenariats performants avec la société civile ; et de diriger et coordonner le travail du système des Nations Unies sur l'égalité des sexes ainsi que de promouvoir la responsabilisation, notamment avec un suivi régulier des progrès dans l'ensemble du système.
La France a soutenu la création d’ONU Femmes, dont "elle partage pleinement les priorités et avec laquelle elle développe plusieurs actions de coopération" selon le site du Gouvernement.
Le thème 2016 pour la Journée internationale de la femme est "Planète 50-50 d'ici 2030 : Franchissons le pas pour l'égalité des sexes". À l’occasion du 8 mars, l’Organisation des Nations Unies mettra l’accent sur les moyens d'accélérer l'Agenda de 2030, sur la création d’un élan pour la mise en œuvre effective des nouveaux objectifs de développement durable, des nouveaux engagements dans le cadre de l’initiative Franchissons le pas d’ONU Femmes et d’autres engagements existants sur l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et les droits des femmes.
En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. ONU Femmes a pour rôle d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme, dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes mondiales ; d’aider les États Membres à appliquer ces règles, et est prêt à fournir un appui technique et financier approprié aux pays qui le demandent et à forger des partenariats performants avec la société civile ; et de diriger et coordonner le travail du système des Nations Unies sur l'égalité des sexes ainsi que de promouvoir la responsabilisation, notamment avec un suivi régulier des progrès dans l'ensemble du système.
La France a soutenu la création d’ONU Femmes, dont "elle partage pleinement les priorités et avec laquelle elle développe plusieurs actions de coopération" selon le site du Gouvernement.
Le thème 2016 pour la Journée internationale de la femme est "Planète 50-50 d'ici 2030 : Franchissons le pas pour l'égalité des sexes". À l’occasion du 8 mars, l’Organisation des Nations Unies mettra l’accent sur les moyens d'accélérer l'Agenda de 2030, sur la création d’un élan pour la mise en œuvre effective des nouveaux objectifs de développement durable, des nouveaux engagements dans le cadre de l’initiative Franchissons le pas d’ONU Femmes et d’autres engagements existants sur l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et les droits des femmes.