Paris, France | AFP | jeudi 14/12/2023 - Cinq mois après le reste du monde, Meta (Facebook, Instagram) a lancé jeudi dans l'UE son réseau social Threads, rival direct de X (ex-Twitter), dans une version adaptée afin de respecter les lois européennes.
Le groupe américain avait mis Threads en ligne en juillet, mais il avait retardé son arrivée dans l'Union européenne afin de se laisser le temps d'étudier l'impact des règlements du continent, qui lui ont déjà valu plusieurs lourdes sanctions financières.
"Aujourd'hui, nous ouvrons Threads à davantage de pays en Europe. Bienvenue à tous", a écrit le PDG Mark Zuckerberg sur son compte Threads.
Avec cette plateforme associée à Instagram et aux caractéristiques proches de celles de X, Meta vise ouvertement à concurrencer le réseau racheté par Elon Musk, qui perd du terrain et des annonceurs, en raison des décisions polémiques de son nouveau patron.
Avec ses 220 millions d'utilisateurs, il reste toutefois l'un des plus puissants réseaux mondiaux.
Mais Threads a rapidement enregistré des dizaines de millions d'inscriptions à travers le monde cet été. En Europe, Meta, prudent, a voulu s'assurer de ne pas contrevenir au règlement européen sur les marchés numériques (DMA), qui durcit les règles anticoncurrentielles, ainsi que du règlement sur les données personnelles (RGPD).
"Afin de se conformer à la régulation européenne", il propose donc une option supplémentaire réservée aux utilisateurs de l'UE, de la Suisse, de l'Islande, de la Norvège et du Liechtenstein: ils peuvent consulter Threads sans compte Instagram, avec des fonctions réduites, a indiqué à l'AFP une responsable d'Instagram.
Ces utilisateurs sans profil pourront "parcourir le contenu de l'application Threads, rechercher des comptes, partager du contenu via la copie de liens ou le partage de plateforme, et signaler le contenu de Threads".
Des versions "spécial UE"
En revanche, pour accéder pleinement à Threads, il leur faudra, comme dans le reste du monde, avoir un compte Instagram (deux milliards d'utilisateurs).
Il est par ailleurs possible de délier le compte Threads du compte Instagram et donc supprimer le premier sans supprimer le second, ce qui est impossible ailleurs dans le monde.
Précaution supplémentaire, cette option a été "discutée avec la Commission européenne", a expliqué Instagram
C'est la seconde fois que Meta adapte ses produits pour les Européens afin de respecter les contraintes de Bruxelles.
Il est vrai que le groupe a été condamné à plusieurs reprises pour non-respect du RGPD: 390 millions d'euros d'amende en janvier pour avoir poussé les internautes à accepter les publicités ciblées, puis 1,2 milliard en mai pour avoir transféré aux Etats-Unis des données des Européens.
Déjà, pour éviter de nouvelles amendes, Facebook et Instagram ont lancé fin octobre, uniquement en Europe, un abonnement payant pour des versions sans publicité ciblées.
Il n'est pas dit que cette solution soit légale: l'organisation autrichienne Noyb a porté plainte contre Meta en lui reprochant de forcer les Européens à payer pour ne pas être traqués.
Ces versions européennes montrent que les règles numériques, dont l'UE a fait une spécialité, ainsi que les amendes à la clé, commencent à modifier les pratiques des groupes américains.
Comme l'espérait Bruxelles, ceux-ci ne veulent pas se passer d'un marché commun de 450 millions de consommateurs.
Sauf que la création de versions "européennes" des produits ne répond pas à l'espoir des régulateurs du Vieux-Continent de créer, par l'exemple, un "level playing field" international, autrement dit des règles équitables qui se propagent à l'ensemble des acteurs au niveau mondial.
Le groupe américain avait mis Threads en ligne en juillet, mais il avait retardé son arrivée dans l'Union européenne afin de se laisser le temps d'étudier l'impact des règlements du continent, qui lui ont déjà valu plusieurs lourdes sanctions financières.
"Aujourd'hui, nous ouvrons Threads à davantage de pays en Europe. Bienvenue à tous", a écrit le PDG Mark Zuckerberg sur son compte Threads.
Avec cette plateforme associée à Instagram et aux caractéristiques proches de celles de X, Meta vise ouvertement à concurrencer le réseau racheté par Elon Musk, qui perd du terrain et des annonceurs, en raison des décisions polémiques de son nouveau patron.
Avec ses 220 millions d'utilisateurs, il reste toutefois l'un des plus puissants réseaux mondiaux.
Mais Threads a rapidement enregistré des dizaines de millions d'inscriptions à travers le monde cet été. En Europe, Meta, prudent, a voulu s'assurer de ne pas contrevenir au règlement européen sur les marchés numériques (DMA), qui durcit les règles anticoncurrentielles, ainsi que du règlement sur les données personnelles (RGPD).
"Afin de se conformer à la régulation européenne", il propose donc une option supplémentaire réservée aux utilisateurs de l'UE, de la Suisse, de l'Islande, de la Norvège et du Liechtenstein: ils peuvent consulter Threads sans compte Instagram, avec des fonctions réduites, a indiqué à l'AFP une responsable d'Instagram.
Ces utilisateurs sans profil pourront "parcourir le contenu de l'application Threads, rechercher des comptes, partager du contenu via la copie de liens ou le partage de plateforme, et signaler le contenu de Threads".
Des versions "spécial UE"
En revanche, pour accéder pleinement à Threads, il leur faudra, comme dans le reste du monde, avoir un compte Instagram (deux milliards d'utilisateurs).
Il est par ailleurs possible de délier le compte Threads du compte Instagram et donc supprimer le premier sans supprimer le second, ce qui est impossible ailleurs dans le monde.
Précaution supplémentaire, cette option a été "discutée avec la Commission européenne", a expliqué Instagram
C'est la seconde fois que Meta adapte ses produits pour les Européens afin de respecter les contraintes de Bruxelles.
Il est vrai que le groupe a été condamné à plusieurs reprises pour non-respect du RGPD: 390 millions d'euros d'amende en janvier pour avoir poussé les internautes à accepter les publicités ciblées, puis 1,2 milliard en mai pour avoir transféré aux Etats-Unis des données des Européens.
Déjà, pour éviter de nouvelles amendes, Facebook et Instagram ont lancé fin octobre, uniquement en Europe, un abonnement payant pour des versions sans publicité ciblées.
Il n'est pas dit que cette solution soit légale: l'organisation autrichienne Noyb a porté plainte contre Meta en lui reprochant de forcer les Européens à payer pour ne pas être traqués.
Ces versions européennes montrent que les règles numériques, dont l'UE a fait une spécialité, ainsi que les amendes à la clé, commencent à modifier les pratiques des groupes américains.
Comme l'espérait Bruxelles, ceux-ci ne veulent pas se passer d'un marché commun de 450 millions de consommateurs.
Sauf que la création de versions "européennes" des produits ne répond pas à l'espoir des régulateurs du Vieux-Continent de créer, par l'exemple, un "level playing field" international, autrement dit des règles équitables qui se propagent à l'ensemble des acteurs au niveau mondial.