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Mère et fils Kincses Deak en duo à Muriāvai


TAHITI, le 17 octobre 2022 - Ils sont deux à exposer cette semaine à la salle Muriāvai : Nadia Kincses Deak et son fils Ateanui Kincses Deak. L’univers de chacun est tout à fait original. Nadia peint puis lacère et agrémente ses œuvres d’objets divers. Ateanui dessine à la main ou avec une tablette, il imprime, il superpose. Pour autant, les pièces colorées et contrastées constituent un ensemble harmonieux.

Nadia Kincses Deak et son fils Ateanui exposent leurs œuvres à partir de mardi à la salle Muriāvai, à la Maison de la culture. Ils ont chacun créé de leur côté. Ils n’ont réalisé qu’une seule œuvre commune où se mêlent leurs univers respectifs.

Nadia Kincses Deak a fait sa toute première exposition en 2002 à la galerie Winkler. “Cela a été la seule exposition en solo, j’avoue préférer les expositions collectives.” Depuis, elle présente régulièrement quelques œuvres à l’occasion d’événements. “Je n’aime pas avoir un objectif et devoir créer pour cela, j’ai l’impression de faire les choses à la chaîne.” Nadia Kincses Deak ne vit pas de son art, elle a un métier et réalise des tableaux sur son temps libre.

Elle a démarré en voulant “décorer son appartement”. Les murs de son logement étaient vides, alors elle s’est mise à peindre. Pour elle, cela semble tout à fait naturel. “Je suis d’une famille d’artistes, ma grand-mère et ma mère peignaient, mon fils à présent s’y met lui aussi.” Depuis, elle reste “dans cette idée de déchirure, de lacération” d’œuvres “enfantines”. Elle ajoute ensuite des objets variés, des coquillages, des liens, des breloques… Elle aime les couleurs, les différences de textures, elle associe mat et brillant. Tout est contraste. La préparation de l’exposition lui a donné plein d’idées. “Ça me relance un peu.” Et pour son fils, qui “se débrouille vraiment bien”, c’est comme un tremplin.

Des teintes vives et variées

Ateanui Kincses Deak, à la veille de l’ouverture au public, est quant à lui “un peu stressé” par les retours qui ne manqueront pas d’avoir lieu. Pour lui, c’est une première. Il vient de rentrer de métropole où il a suivi des études de communication visuelle. “Je me suis rendu compte que dessiner sur une tablette ou un ordinateur toute la journée ne m’intéressait pas vraiment. Et puis, je ne me sentais pas à ma place en France.” Il y a deux mois, il est revenu à Tahiti et s’est lancé dans une activité de tatoueur. Il est pour l’heure apprenti tatoueur et découvre la technique du métier mais aussi toute la signification des symboles qui lui permettent d’exprimer les envies des clients. Cette pratique nourrit son processus créatif. Et vice versa.

Il dépose sur différents supports (toile, plexiglas, surf, skate), tout ce qui lui passe par la tête. “Je mets tout ce qui me plaît, la culture, la musique, les sports de glisse.” Il ne prétend pas transmettre de messages particuliers.

Il utilise pour s’exprimer des feutres ou se sert d’une tablette. Il met toujours beaucoup de teintes vives et variées. “On est au paradis ici, on a la chance d’avoir encore beaucoup de végétation, beaucoup de couleurs.” Les commentaires et remarques du public lui permettront de faire évoluer son art. “Une chose est sûre, je vais garder le tiki déjà très présent.”

Pratique

Salle Muriāvai du 18 au 22 octobre. Entrée libre.
Horaires : de 9 à 17 heures, du lundi au vendredi, et de 9 heures à midi le samedi.

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 17 Octobre 2022 à 20:36 | Lu 3928 fois