Paris, France | AFP | mardi 23/02/2021 - "Il n'y a pas de cacophonie au sein du gouvernement", mais ça y ressemble furieusement. En dépit des dénégations mardi de Julien Denormandie, la nouvelle polémique au sein même de l’exécutif, cette fois sur les menus uniques sans viande dans les cantines de Lyon, ne retombe pas.
C'est même le ministre de l'Agriculture qui a remis mardi matin une pièce dans la machine en relançant ce que sa collègue du gouvernement, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, avait pourtant présenté lundi comme un "débat préhistorique".
"Il n'y a pas de cacophonie au sein du gouvernement. Il y a une position qui est une posture d'une municipalité Europe Ecologie les Verts qui consiste à arrêter de servir de la viande à nos enfants, et c'est aberrant d'un point de vue nutritionnel et c'est une honte d'un point de vue social", a lancé M. Denormandie sur RTL en s'en prenant de nouveau au maire EELV de Lyon Grégory Doucet.
En totale contradiction avec Mme Pompili, ancienne députée EELV, qui avait regretté lundi "des clichés éculés" sur l'alimentation végétarienne.
Leur collègue chargé de la Santé Olivier Véran, en déplacement à Lyon, avait joué lui aussi l'apaisement lundi avec la municipalité écologiste, en estimant qu'il n'y avait "pas lieu de polémiquer".
Ladite polémique avait précisément été lancée dès samedi par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui avait dénoncé une "idéologie scandaleuse" et une "politique moraliste et élitiste des Verts" qui "exclut les classes populaires".
Le débat, sur un sujet en apparence anodin mais révélateur du rapport à la question écologique, déborde désormais au sein de la majorité, certains députés LREM s'en prenant ouvertement à Mme Pompili, accusée par exemple dans un tweet par Jean-Baptiste Moreau de manquer de "loyauté" et d'autres venant à sa rescousse.
"La viande française vaut mieux que les polémiques stériles d’un porte-parole d'En Marche, qui semblait moins véhément avec Gérard Collomb lorsque ce dernier avait pris la même mesure", a répondu un autre député LREM, Hugues Renson, au parlementaire de la Creuse.
"La majorité a des différences de sensibilité et elle les exprime plus ou moins brutalement", a reconnu mardi sur BFMTV M. Moreau, en soulignant un "très net désaccord" avec la ministre et en exprimant son "ras-le-bol des campagnes anti-viande".
"Trouver l'équilibre"
"Il y a une différence de points de vue sur des questions qui sont culturelles, philosophiques, politiques", a admis plus pudiquement, toujours sur BFMTV, un autre porte-parole de LREM, le député Pieyre-Alexandre Anglade, qui tente néanmoins une synthèse: les deux ministres "se rejoignent, la question, c'est de trouver l'équilibre, proposer des régimes alimentaires équilibrés à nos enfants".
Ces déchirements au sein de la majorité donnent en tout cas l'occasion aux écologistes d'ironiser ou de distribuer les bons points.
"Je ne vais pas revenir sur les polémiques du gouvernement, de toute façon ils sont en train de se chamailler entre eux", a réagi sur BFMTV le maire de Lyon, qui persiste et signe.
"Bien sûr que l'on doit réduire la consommation de viande et en particulier dans les restaurations collectives et la restauration scolaire, mais on ne va pas la faire disparaître", a-t-il plaidé avec le soutien de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, qui a salué sur Twitter sa "responsabilité" et son "pragmatisme", et du patron d'EELV Julien Bayou qui dénonce une polémique "minable" du ministre de l'Intérieur.
"Quand vous voulez faire de l'écologie dans un gouvernement qui n'est pas écologiste, vous êtes constamment en territoire hostile, et c'est ce que Barbara, avec beaucoup de courage je trouve, est en train de traverser", a estimé sur BFMTV l'eurodéputé EELV David Cormand, en saluant les prises de position de Mme Pompili et de M. Véran.
Cette polémique révélatrice de divisions internes illustre, après celle de la semaine passée sur l'islamo-gauchisme, l'importance des tiraillements au sein de la majorité et les limites du "en même temps" cher au président Emmanuel Macron.
C'est même le ministre de l'Agriculture qui a remis mardi matin une pièce dans la machine en relançant ce que sa collègue du gouvernement, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, avait pourtant présenté lundi comme un "débat préhistorique".
"Il n'y a pas de cacophonie au sein du gouvernement. Il y a une position qui est une posture d'une municipalité Europe Ecologie les Verts qui consiste à arrêter de servir de la viande à nos enfants, et c'est aberrant d'un point de vue nutritionnel et c'est une honte d'un point de vue social", a lancé M. Denormandie sur RTL en s'en prenant de nouveau au maire EELV de Lyon Grégory Doucet.
En totale contradiction avec Mme Pompili, ancienne députée EELV, qui avait regretté lundi "des clichés éculés" sur l'alimentation végétarienne.
Leur collègue chargé de la Santé Olivier Véran, en déplacement à Lyon, avait joué lui aussi l'apaisement lundi avec la municipalité écologiste, en estimant qu'il n'y avait "pas lieu de polémiquer".
Ladite polémique avait précisément été lancée dès samedi par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui avait dénoncé une "idéologie scandaleuse" et une "politique moraliste et élitiste des Verts" qui "exclut les classes populaires".
Le débat, sur un sujet en apparence anodin mais révélateur du rapport à la question écologique, déborde désormais au sein de la majorité, certains députés LREM s'en prenant ouvertement à Mme Pompili, accusée par exemple dans un tweet par Jean-Baptiste Moreau de manquer de "loyauté" et d'autres venant à sa rescousse.
"La viande française vaut mieux que les polémiques stériles d’un porte-parole d'En Marche, qui semblait moins véhément avec Gérard Collomb lorsque ce dernier avait pris la même mesure", a répondu un autre député LREM, Hugues Renson, au parlementaire de la Creuse.
"La majorité a des différences de sensibilité et elle les exprime plus ou moins brutalement", a reconnu mardi sur BFMTV M. Moreau, en soulignant un "très net désaccord" avec la ministre et en exprimant son "ras-le-bol des campagnes anti-viande".
"Trouver l'équilibre"
"Il y a une différence de points de vue sur des questions qui sont culturelles, philosophiques, politiques", a admis plus pudiquement, toujours sur BFMTV, un autre porte-parole de LREM, le député Pieyre-Alexandre Anglade, qui tente néanmoins une synthèse: les deux ministres "se rejoignent, la question, c'est de trouver l'équilibre, proposer des régimes alimentaires équilibrés à nos enfants".
Ces déchirements au sein de la majorité donnent en tout cas l'occasion aux écologistes d'ironiser ou de distribuer les bons points.
"Je ne vais pas revenir sur les polémiques du gouvernement, de toute façon ils sont en train de se chamailler entre eux", a réagi sur BFMTV le maire de Lyon, qui persiste et signe.
"Bien sûr que l'on doit réduire la consommation de viande et en particulier dans les restaurations collectives et la restauration scolaire, mais on ne va pas la faire disparaître", a-t-il plaidé avec le soutien de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, qui a salué sur Twitter sa "responsabilité" et son "pragmatisme", et du patron d'EELV Julien Bayou qui dénonce une polémique "minable" du ministre de l'Intérieur.
"Quand vous voulez faire de l'écologie dans un gouvernement qui n'est pas écologiste, vous êtes constamment en territoire hostile, et c'est ce que Barbara, avec beaucoup de courage je trouve, est en train de traverser", a estimé sur BFMTV l'eurodéputé EELV David Cormand, en saluant les prises de position de Mme Pompili et de M. Véran.
Cette polémique révélatrice de divisions internes illustre, après celle de la semaine passée sur l'islamo-gauchisme, l'importance des tiraillements au sein de la majorité et les limites du "en même temps" cher au président Emmanuel Macron.