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Maud Fontenoy : “J’ai choisi de montrer ceux qui font”


Maud Fontenoy, navigatrice et ambassadrice pour l’éducation à la mer est venue présenter son documentaire Un océan de solutions en avant-première à Tahiti. Celui-ci, qui sera le premier d’une série de dix, a été tourné en Polynésie.
Maud Fontenoy, navigatrice et ambassadrice pour l’éducation à la mer est venue présenter son documentaire Un océan de solutions en avant-première à Tahiti. Celui-ci, qui sera le premier d’une série de dix, a été tourné en Polynésie.
TAHITI, le 28 février 2022 - Maud Fontenoy a présenté lundi soir son documentaire Un océan de solutions à l’université de la Polynésie française. Mardi matin, il a été projeté pour 800 enfants à la Maison de la culture. Il s’agit du premier film d’une série de dix. La navigatrice et ambassadrice de la mer a choisi la Polynésie comme point de départ de ses propos, faisant la lumière sur les solutions qui participent à la transition écologique des territoires.

La série documentaire Un océan de solutions de Maud Fontenoy compte dix épisodes. Le premier a été tourné en Polynésie, il a été projeté en avant-première lundi soir à l’université de la Polynésie française dans le cadre du cycle de conférences Savoirs pour tous. “Cette série montre des femmes et des hommes qui consacrent leur vie à mieux comprendre l’océan pour mieux le protéger”, a expliqué Maud Fontenoy. Pour elle, une question se pose au quotidien dans le cadre de l’urgence climatique : “Comment être efficace ?”. Que faire et comment le faire pour répondre à cette urgence ? De nombreuses pistes sont possibles. “J’ai choisi de montrer ceux qui font.”

La conscience écologique doit être globale mais “chacun doit prendre une part, chacun doit apporter une partie de la solution”. Elle a fait référence à la légende amérindienne du colibri. Cet oiseau minuscule qui, un jour que la forêt brûlait, entreprit d’aller chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour éteindre le feu. Ce geste paru insignifiant aux yeux des autres animaux qui restaient immobiles. “Je le sais, avoua le colibri, mais je fais ma part”. Maud Fontenoy est convaincue que “nous avons besoin d’entrepreneurs, de chercheurs et de tous ceux qui font à leur échelle”. Certes ils ne solutionneront pas le problème à eux seuls, “mais ils insufflent l’envie de faire en agissant, ils donnent de l’espoir”.

Exploits

Née en 1977, Maud Fontenoy a embarqué sur la goélette familiale dès l’âge de 7 ans. Elle a passé les 15 premières années de sa vie au large, marquée par l’apprentissage de la navigation, la connaissance de la nature et de la mer. À 25 ans, elle a décidé de concrétiser ses rêves en repartant vers le grand large et en s’engageant dans cinq années d’aventures maritimes et humaines. En 2003, elle a traversé l’Atlantique Nord à la rame, en solitaire et sans assistance. Une première féminine qu’elle boucla en quatre mois. “Je voulais montrer que c’était possible.” Deux ans plus tard, en 2005, elle réussi un nouvel exploit dans le Pacifique en ralliant les îles Marquises depuis le Pérou, toujours à la rame et en solitaire. En 2007, elle quitta de la Réunion pour un tour du monde à contre-courant, à la voile et sans assistance qu’elle acheva 150 jours plus tard, après trois caps franchis et un démâtage dont elle s’est sortie in extremis. Elle insiste : “À chaque fois, une personne est mise en lumière, mais ces exploits n’ont été possibles que grâce à un travail commun. C’est une équipe qui a réussi ensemble”. Et c’est ce qu’elle veut montrer avec la série documentaire Un océan de solutions.

Services rendus

En Polynésie, ce territoire “si cher à mon cœur”, Maud Fontenoy est allée à la rencontre d’Hinano Murphy, mémoire de l’île de Moorea, d’Éric Clua, chercheur au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe), spécialiste des requins. Elle s’est entretenue avec Richard Bailey pour mieux comprendre le Swac, avec Larry Tchiou qui s’est lancé dans une production d’algues, avec Michaël Poole qui observe baleines et dauphins ou encore avec les chercheurs Laëtitia Hédouin spécialiste des coraux et Serges Planes, spécialiste des cônes ou bien encore avec Cécile Gaspar, vétérinaire, spécialiste des tortues.

Notre environnement est composé d’écosystèmes qui fournissent des services, ce sont les services écosystèmiques. L’océan est source de nourriture, il piège le carbone, et donc régule le climat, il s’agit même du plus important régulateur du climat, il fournit de l’oxygène, il protège les côtes, prévient l’érosion… Ses services sont inestimables. “Il est notre avenir”, indique Maud Fontenoy dans le documentaire. Pourtant, il est menacé de toute part.

Quand un défi se présente, “il faut s’accrocher”. Il ne faut pas poser son regard sur le haut de la montagne mais regarder la base. “Alors, pas après pas, jour après jour, coup de rame après coup de rame, on finit par traverser le plus grand océan du monde.” Le défi peut être relevé. Depuis plus de 20 ans, Maud Fontenoy se bat pour la sauvegarde de l’environnement et plus spécifiquement des océans et du littoral. Son souci ? Informer et sensibiliser le plus grand nombre à la protection de la planète. Elle a créé une fondation, écrit des livres, elle lance aujourd’hui une série documentaire. Elle souhaite que le rêve de chacun se réalise, que le défi commun puisse un jour être relevé. La planète est à l’agonie, des solutions existent.

Le deuxième documentaire de la série sera tourné au pôle Nord. La diffusion de la série sur Canal + devrait démarrer en septembre prochain.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 28 Février 2023 à 18:15 | Lu 1213 fois