Paris, France | AFP | mardi 23/04/2024 - Après Rima Hassan, 7e sur la liste LFI aux européennes, la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot a annoncé mardi être à son tour convoquée par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". En cause, un communiqué publié par le groupe parlementaire le jour des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.
"C'est la première fois dans toute l'histoire de la Cinquième République qu'une présidente d'un groupe d'opposition à l'Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave", a assuré l'élue dans un communiqué, en dénonçant "une instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques".
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a aussitôt fustigé "un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie".
"On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi : protéger un génocide !", a-t-il ajouté, en référence à la situation à Gaza décrite par les Insoumis comme un "génocide".
Le 7 octobre, le groupe LFI avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste du Hamas, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.
En privé, de nombreux élus Insoumis avaient reconnu après coup que le communiqué avait été mal rédigé, d'autant que le monde commençait à prendre connaissance de l'ampleur des massacres commis par le mouvement islamiste.
La rédaction en avait été imputée à la députée de Paris Danièle Obono, ce que le groupe LFI avait nié.
Quelques jours plus tard, cette élue avait estimé dans une interview que le Hamas était "un mouvement de résistance qui se définit comme tel" et qui "résiste à une occupation".
Des propos à la suite desquels le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait saisi la justice pour "apologie du terrorisme".
"L'apologie du terrorisme consiste à présenter ou à commenter favorablement des actes terroristes", selon une définition du ministère de la Justice.
Une branche du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) est également visée par une enquête pour ce motif. Le 7 octobre, le parti d'extrême gauche avait diffusé un communiqué dans lequel il "rappelait son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu'ils et elles ont choisi pour résister".
"Très bien"
"Ma cliente répondra à cette convocation et il ne peut y avoir de doute quant à l'issue judiciaire qui y sera donnée tant aucun de ses propos ne peuvent être qualifiés de la sorte", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de Mathilde Panot, Me Jade Dousselin, rappelant que la convocation émanait d'un "procureur de la République" en charge de l'enquête.
"Les convocations judiciaires sont à l'initiative de l'Organisation juive européenne", a assuré pour sa part le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.
Comme plusieurs représentants de LFI, Mathilde Panot a bien fait l'objet d'une plainte de la part de l'Organisation juive européenne (OJE) concernant des propos tenus après l'attaque du 7 octobre.
"Mme Panot est convoquée, c'est très bien", a simplement indiqué à l'AFP Me Muriel Ouaknine-Melki, avocate et présidente de l'OJE, refusant de commenter plus.
Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a pour sa part rappelé sur X avoir saisi la justice "contre plusieurs élus LFI". "Six mois plus tard, le travail paie", a-t-il ajouté.
"Toute une liste de gens"
Cette nouvelle intervient quatre jours après que la candidate aux élections européennes Rima Hassan, septième sur la liste LFI de Manon Aubry, a également annoncé sa convocation par la police judiciaire pour "apologie du terrorisme".
"J'estime n'avoir rien à me reprocher, m'être toujours exprimée de manière critique à la fois envers le Hamas et son mode opératoire terroriste mais aussi d'Israël", avait-elle réagi vendredi auprès de l'AFP.
Les Insoumis ont fait de la guerre au Proche-Orient et de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne pour les élections européennes du 9 juin, dénonçant régulièrement un "génocide" à Gaza. Leur liste est créditée d'environ 8% dans les sondages, distancée par les socialistes.
LFI déplore également la condamnation d'un responsable de la CGT la semaine dernière, également pour apologie du terrorisme, un délit créé en 2015 pendant la vague d'attentats islamistes.
La semaine dernière, deux conférences du triple candidat à la présidentielle sur la situation au Proche-Orient ont été annulées à Lille, d'abord à l'université puis dans une salle privée.
"C'est la première fois dans toute l'histoire de la Cinquième République qu'une présidente d'un groupe d'opposition à l'Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave", a assuré l'élue dans un communiqué, en dénonçant "une instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques".
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a aussitôt fustigé "un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie".
"On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi : protéger un génocide !", a-t-il ajouté, en référence à la situation à Gaza décrite par les Insoumis comme un "génocide".
Le 7 octobre, le groupe LFI avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste du Hamas, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.
En privé, de nombreux élus Insoumis avaient reconnu après coup que le communiqué avait été mal rédigé, d'autant que le monde commençait à prendre connaissance de l'ampleur des massacres commis par le mouvement islamiste.
La rédaction en avait été imputée à la députée de Paris Danièle Obono, ce que le groupe LFI avait nié.
Quelques jours plus tard, cette élue avait estimé dans une interview que le Hamas était "un mouvement de résistance qui se définit comme tel" et qui "résiste à une occupation".
Des propos à la suite desquels le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait saisi la justice pour "apologie du terrorisme".
"L'apologie du terrorisme consiste à présenter ou à commenter favorablement des actes terroristes", selon une définition du ministère de la Justice.
Une branche du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) est également visée par une enquête pour ce motif. Le 7 octobre, le parti d'extrême gauche avait diffusé un communiqué dans lequel il "rappelait son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu'ils et elles ont choisi pour résister".
"Très bien"
"Ma cliente répondra à cette convocation et il ne peut y avoir de doute quant à l'issue judiciaire qui y sera donnée tant aucun de ses propos ne peuvent être qualifiés de la sorte", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de Mathilde Panot, Me Jade Dousselin, rappelant que la convocation émanait d'un "procureur de la République" en charge de l'enquête.
"Les convocations judiciaires sont à l'initiative de l'Organisation juive européenne", a assuré pour sa part le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.
Comme plusieurs représentants de LFI, Mathilde Panot a bien fait l'objet d'une plainte de la part de l'Organisation juive européenne (OJE) concernant des propos tenus après l'attaque du 7 octobre.
"Mme Panot est convoquée, c'est très bien", a simplement indiqué à l'AFP Me Muriel Ouaknine-Melki, avocate et présidente de l'OJE, refusant de commenter plus.
Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a pour sa part rappelé sur X avoir saisi la justice "contre plusieurs élus LFI". "Six mois plus tard, le travail paie", a-t-il ajouté.
"Toute une liste de gens"
Cette nouvelle intervient quatre jours après que la candidate aux élections européennes Rima Hassan, septième sur la liste LFI de Manon Aubry, a également annoncé sa convocation par la police judiciaire pour "apologie du terrorisme".
"J'estime n'avoir rien à me reprocher, m'être toujours exprimée de manière critique à la fois envers le Hamas et son mode opératoire terroriste mais aussi d'Israël", avait-elle réagi vendredi auprès de l'AFP.
Les Insoumis ont fait de la guerre au Proche-Orient et de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne pour les élections européennes du 9 juin, dénonçant régulièrement un "génocide" à Gaza. Leur liste est créditée d'environ 8% dans les sondages, distancée par les socialistes.
LFI déplore également la condamnation d'un responsable de la CGT la semaine dernière, également pour apologie du terrorisme, un délit créé en 2015 pendant la vague d'attentats islamistes.
La semaine dernière, deux conférences du triple candidat à la présidentielle sur la situation au Proche-Orient ont été annulées à Lille, d'abord à l'université puis dans une salle privée.