La société Mareva Nui attend la réponse du Pays en ce qui concerne l'ouverture d'une deuxième ligne aux Australes.
PAPEETE, le 08/08/2017 - L'EURL Mareva Nui a décidé d'apporter ses éclairages suite à la vétusté du futur bateau qui pourrait desservir les Australes. Un point qui a fortement été mis en avant par certains maires et leur concurrent. Pour la représentante de Mareva Nui, certes le futur cargo est vieux, mais il est encore capable de naviguer durant 10 ou 20 ans, "si ce n'est pas plus". Et dans le futur, la société pourrait réinvestir dans un bateau neuf, si tout se passe bien.
Leur dossier est encore en instruction au sein de la commission consultative de la navigation maritime interinsulaire, composée d'armateurs, des agents de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) et du gouvernement.
Mais aujourd'hui, l'EURL Mareva Nui estime avoir les qualités requises pour prétendre à la desserte des îles Australes, malgré les propos tenus sur la vétusté du navire qui sera utilisé. "Mon fils est allé aux Philippines pour le visiter avec un expert maritime, et il est en bon état. C'est pour cela que nous l'avons choisi. Il est encore capable de naviguer durant 10 ou 20 ans, si ce n'est pas plus", raconte Turia Richmond, représentante de Mareva Nui. "Il faut savoir que nous avons du mal à trouver des bateaux de moins de 20 ans par rapport aux conditions de travail en Polynésie. Il y a des îles qui n'ont pas de quais, pour d'autres, leur passe est étroite. Donc, on ne peut pas prendre de grands bateaux", poursuit-elle.
Le futur Mareva Nui 2 dessert actuellement les Philippines, pour le compte d'une société danoise. Dans l'attente de l'obtention de leur licence, la société Mareva Nui a déjà des idées en tête.
PHASE DE TEST
La desserte maritime aux Australes n'est pas une découverte pour la société Mareva Nui, puisque "nous avons souvent remplacé l'ancien Tuhaa Pae lorsqu'il était en arrêt technique", précise Turia Richmond.
Du coup, l'armateur de Mareva Nui, qui n'est autre que le père de Turia, s'est lancé le défi de mettre en place une deuxième ligne sur les Australes, "pour la population".
Et dans leur projet, Mareva Nui propose de se charger uniquement du fret. "Nous n'avons pas l'intention de prendre des passagers, si non, on ne prendrait que 12 personnes, comme cela est autorisée sur notre ligne actuellement. Mais nous sommes plutôt intéressés par le fret", raconte Turia Richmond.
Si leur concurrent Tuhaa Pae assure que la société Mareva Nui ne proposera aucun tarif concurrentiel, Turia Richmond précise que "nous sommes obligés d'appliquer les tarifs officiels du gouvernement. Bien sûr, nous pourrions faire des gestes commerciaux, si nous avons un gros client. Comme dans tous les business, nous pourrons faire des remises pour contenter les clients."
Et si tout se passe bien, un autre bateau pourra être acheté.
UN BATEAU NEUF D'ICI QUELQUES ANNÉES
"D'ici deux ans peut-être si la ligne marche bien, on pourra avoir un nouveau bateau", explique Turia Richmond. "Après, il faut attendre deux ans encore pour le construire. Normalement pour le Mareva Nui 1, nous avons projeté de construire un nouveau bateau en Roumanie. Mais nous n'avions pas eu la défiscalisation française, ce qui fait que notre dossier était bloqué."
Et pour acquérir un cargo flambant neuf, Mareva Nui devra débourser "plus d'un milliard de francs". Et c'est la raison pour laquelle, l'armateur préfère voir ce que la desserte aux Australes donnera en termes de rentabilité.
Encore faut-il avoir les faveurs de la commission consultative de la navigation maritime interinsulaire, et plus particulièrement du Pays, représenté par le ministre Luc Faatau.
"Mon fils a présenté notre dossier, et il y a eu 5 abstentions et 3 pour. Il n'y a pas eu de contre. Nous espérons que les trois voix qui étaient pour, vont encourager le gouvernement à accepter notre demande de licence pour les Australes", déclare Turia Richmond. "Le ministre nous a bien dit qu'il était pour la concurrence et qu'il était plutôt favorable", rajoute Viriamu Fougerousse, fils de Turia.
Qu'en sera-t-il réellement ? On le saura d'ici quelques temps, puisque la commission devrait se réunir de nouveau.
En attendant, la famille Richmond veut faire taire les fausses rumeurs sur leur projet de desserte aux Australes. "Nous allons desservir toutes les îles, Rapa ce sera six fois par an minimum. Et lorsque nous mettons 15 rotations par an, c'est le minimum, ça se trouve, on va peut-être en faire plus", assure la fille de l'armateur.
Turia Richmond regrette également les propos du Pdg de Tuhaa Pae, au sujet du retrait de leur navire des Australes, si Mareva Nui obtenait sa licence. "Il a de la chance d'avoir un bateau neuf et de pouvoir travailler aux Australes. Maintenant, il ne veut plus aller aux Australes, mais aux Raromatai. Est-ce que le Pays va accepter ? Il y a déjà trois bateaux là-bas. Je ne comprends pas."
Actuellement Mareva Nui compte 15 membres d'équipage avec 5 employés de bureau. Elle continue, pour l'heure, ses dessertes à l'Ouest des Tuamotu. Et si le projet Australes venait à se concrétiser, la société sera amenée à s'agrandir. "Le personnel à bord doit être qualifié (capitaine, chef mécanicien…). Bien sûr, il y a les dockers itinérants aussi qui peuvent être des Australes ou de Papeete. Maintenant, nous favoriserons les personnes formées, parce qu'il y a beaucoup plus d'exigences avec la sécurité. Nous aurons besoin d'une quinzaine de personnes à bord, peut-être 5 au bureau à Papeete", conclut Turia Richmond.
Leur dossier est encore en instruction au sein de la commission consultative de la navigation maritime interinsulaire, composée d'armateurs, des agents de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) et du gouvernement.
Mais aujourd'hui, l'EURL Mareva Nui estime avoir les qualités requises pour prétendre à la desserte des îles Australes, malgré les propos tenus sur la vétusté du navire qui sera utilisé. "Mon fils est allé aux Philippines pour le visiter avec un expert maritime, et il est en bon état. C'est pour cela que nous l'avons choisi. Il est encore capable de naviguer durant 10 ou 20 ans, si ce n'est pas plus", raconte Turia Richmond, représentante de Mareva Nui. "Il faut savoir que nous avons du mal à trouver des bateaux de moins de 20 ans par rapport aux conditions de travail en Polynésie. Il y a des îles qui n'ont pas de quais, pour d'autres, leur passe est étroite. Donc, on ne peut pas prendre de grands bateaux", poursuit-elle.
Le futur Mareva Nui 2 dessert actuellement les Philippines, pour le compte d'une société danoise. Dans l'attente de l'obtention de leur licence, la société Mareva Nui a déjà des idées en tête.
PHASE DE TEST
La desserte maritime aux Australes n'est pas une découverte pour la société Mareva Nui, puisque "nous avons souvent remplacé l'ancien Tuhaa Pae lorsqu'il était en arrêt technique", précise Turia Richmond.
Du coup, l'armateur de Mareva Nui, qui n'est autre que le père de Turia, s'est lancé le défi de mettre en place une deuxième ligne sur les Australes, "pour la population".
Et dans leur projet, Mareva Nui propose de se charger uniquement du fret. "Nous n'avons pas l'intention de prendre des passagers, si non, on ne prendrait que 12 personnes, comme cela est autorisée sur notre ligne actuellement. Mais nous sommes plutôt intéressés par le fret", raconte Turia Richmond.
Si leur concurrent Tuhaa Pae assure que la société Mareva Nui ne proposera aucun tarif concurrentiel, Turia Richmond précise que "nous sommes obligés d'appliquer les tarifs officiels du gouvernement. Bien sûr, nous pourrions faire des gestes commerciaux, si nous avons un gros client. Comme dans tous les business, nous pourrons faire des remises pour contenter les clients."
Et si tout se passe bien, un autre bateau pourra être acheté.
UN BATEAU NEUF D'ICI QUELQUES ANNÉES
"D'ici deux ans peut-être si la ligne marche bien, on pourra avoir un nouveau bateau", explique Turia Richmond. "Après, il faut attendre deux ans encore pour le construire. Normalement pour le Mareva Nui 1, nous avons projeté de construire un nouveau bateau en Roumanie. Mais nous n'avions pas eu la défiscalisation française, ce qui fait que notre dossier était bloqué."
Et pour acquérir un cargo flambant neuf, Mareva Nui devra débourser "plus d'un milliard de francs". Et c'est la raison pour laquelle, l'armateur préfère voir ce que la desserte aux Australes donnera en termes de rentabilité.
Encore faut-il avoir les faveurs de la commission consultative de la navigation maritime interinsulaire, et plus particulièrement du Pays, représenté par le ministre Luc Faatau.
"Mon fils a présenté notre dossier, et il y a eu 5 abstentions et 3 pour. Il n'y a pas eu de contre. Nous espérons que les trois voix qui étaient pour, vont encourager le gouvernement à accepter notre demande de licence pour les Australes", déclare Turia Richmond. "Le ministre nous a bien dit qu'il était pour la concurrence et qu'il était plutôt favorable", rajoute Viriamu Fougerousse, fils de Turia.
Qu'en sera-t-il réellement ? On le saura d'ici quelques temps, puisque la commission devrait se réunir de nouveau.
En attendant, la famille Richmond veut faire taire les fausses rumeurs sur leur projet de desserte aux Australes. "Nous allons desservir toutes les îles, Rapa ce sera six fois par an minimum. Et lorsque nous mettons 15 rotations par an, c'est le minimum, ça se trouve, on va peut-être en faire plus", assure la fille de l'armateur.
Turia Richmond regrette également les propos du Pdg de Tuhaa Pae, au sujet du retrait de leur navire des Australes, si Mareva Nui obtenait sa licence. "Il a de la chance d'avoir un bateau neuf et de pouvoir travailler aux Australes. Maintenant, il ne veut plus aller aux Australes, mais aux Raromatai. Est-ce que le Pays va accepter ? Il y a déjà trois bateaux là-bas. Je ne comprends pas."
Actuellement Mareva Nui compte 15 membres d'équipage avec 5 employés de bureau. Elle continue, pour l'heure, ses dessertes à l'Ouest des Tuamotu. Et si le projet Australes venait à se concrétiser, la société sera amenée à s'agrandir. "Le personnel à bord doit être qualifié (capitaine, chef mécanicien…). Bien sûr, il y a les dockers itinérants aussi qui peuvent être des Australes ou de Papeete. Maintenant, nous favoriserons les personnes formées, parce qu'il y a beaucoup plus d'exigences avec la sécurité. Nous aurons besoin d'une quinzaine de personnes à bord, peut-être 5 au bureau à Papeete", conclut Turia Richmond.
Turia Richmond
Représentante EURL Mareva Nui
"Nous ne pouvons pas investir tout de suite dans un nouveau bateau"
"C'est à l'armateur de faire ce qu'il faut pour que le bateau soit toujours en condition de navigabilité. Et si lors de l'exploitation du bateau, ce projet est rentable et que l'on pourra continuer à exploiter la ligne. Là, on pourra peut-être changer de bateau, et prendre un bateau neuf, pourquoi pas ? Mais, il faudra investir plus d'un milliard de francs ou alors un autre bateau beaucoup plus jeune.
C'est vrai qu'il y a le schéma directeur - qui n'est pas encore appliqué – qui influence un peu le territoire. Donc, ils ont du mal à se décider. Je pense que c'est ça le problème, le fait de ne pas prendre de bateaux vieux. Mais, nous ne pouvons pas investir tout de suite dans un nouveau bateau pour un projet qui ne va peut-être pas marcher. On veut d'abord essayer et si avec ce bateau de 30 ans ça marche, eh bien, on fera le nécessaire pour avoir un bateau plus jeune ou un bateau neuf."
Représentante EURL Mareva Nui
"Nous ne pouvons pas investir tout de suite dans un nouveau bateau"
"C'est à l'armateur de faire ce qu'il faut pour que le bateau soit toujours en condition de navigabilité. Et si lors de l'exploitation du bateau, ce projet est rentable et que l'on pourra continuer à exploiter la ligne. Là, on pourra peut-être changer de bateau, et prendre un bateau neuf, pourquoi pas ? Mais, il faudra investir plus d'un milliard de francs ou alors un autre bateau beaucoup plus jeune.
C'est vrai qu'il y a le schéma directeur - qui n'est pas encore appliqué – qui influence un peu le territoire. Donc, ils ont du mal à se décider. Je pense que c'est ça le problème, le fait de ne pas prendre de bateaux vieux. Mais, nous ne pouvons pas investir tout de suite dans un nouveau bateau pour un projet qui ne va peut-être pas marcher. On veut d'abord essayer et si avec ce bateau de 30 ans ça marche, eh bien, on fera le nécessaire pour avoir un bateau plus jeune ou un bateau neuf."
Viriamu Fougerousse, 22 ans
Petit-fils de l'armateur
"L'aventure ne me fait pas peur"
"Je pense que le ministre est motivé et qu'il réfléchit à l'intérêt général, et c'est notre objectif d'ailleurs. Depuis tout petit, je traine sur le quai, dans les bureaux avec ma maman et mon papi. L'aventure ne me fait pas peur, je navigue aussi et si je peux, je monterai à bord du Mareva Nui 2 pour aller faire une tournées aux Australes pour gérer la partie commerciale."
Petit-fils de l'armateur
"L'aventure ne me fait pas peur"
"Je pense que le ministre est motivé et qu'il réfléchit à l'intérêt général, et c'est notre objectif d'ailleurs. Depuis tout petit, je traine sur le quai, dans les bureaux avec ma maman et mon papi. L'aventure ne me fait pas peur, je navigue aussi et si je peux, je monterai à bord du Mareva Nui 2 pour aller faire une tournées aux Australes pour gérer la partie commerciale."