Tahiti Infos

Marc Reissinger : « Le président fait un amalgame entre distributeurs et restaurateurs »


Marc Reissinger : « Le président fait un amalgame entre distributeurs et restaurateurs »

Mercredi, les professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et de la distribution dénonçaient d’une seule voix les nouvelles taxes en vigueur depuis la promulgation du budget de Gaston Tong Sang, et surtout le déconventionnement des bars-restaurants et hôtels concernant la vente de boissons. 


Dans l’après-midi, la présidence répliquait dans un communiqué cinglant. «[Le déconventionnement] dont la raison d’être n’a pu être étayée a permis de créer une exception en terme de fiscalité indirecte », affirme la présidence, donnant pour exemple le prix d’une bouteille de champagne, achetée 3 700F à un grossiste, et revendue 12 210 F par les établissements conventionnés, alors que « ce même produit, ayant supporté les taxes afférentes au droit d’importation, est  revendu par un distributeur local à 7.830 de Fcfp TTC. » Pour le vice-président du Conseil des professionnels de l’hôtellerie (CPH), Marc Reissinger, Gaston Tong Sang fait un amalgame.  



Comment réagissez -vous au communiqué de la présidence ?


Notre principal étonnement vient du fait qu’à aucun moment le tourisme n’a été évoqué dans la réponse que nous a faite Gaston Tong Sang. On a bien précisé hier que 70 % des produits alcoolisés vendus par les hôtels sont consommés par les touristes, et que ceux -ci ont l’habitude dans les autres pays de payer l’alcool bien moins cher. Ici, les alcools étaient déjà considérés comme étant très chers.  Ces mesures auront donc un impact extrêmement négatif sur l’image touristique de la Polynésie ! 




Gaston Tong Sang et Marc Reissinger, jeudi matin au Salon de la femme.
Gaston Tong Sang et Marc Reissinger, jeudi matin au Salon de la femme.

La présidence insinue dans ce communiqué que les restaurateurs profitaient de la détaxe pour augmenter leurs marges. Que lui répondez-vous ? 

Une réponse technique va être formulée dans la journée par le CPH pour répondre à cet amalgame qui est fait entre distributeur, restaurateur et marge. Il y a des règles internationales qui existent quand on fait de la restauration, on ne peut pas y déroger, d’autant que la main d’œuvre est beaucoup plus chère que dans les destinations concurrentes. 


Que demandez-vous au gouvernement aujourd'hui ?  


Un, de prendre en considération le tourisme. Deux, que cette détaxe soit maintenue en l’état, ce qui est le minima compte tenu de la situation économique, et trois enfin si l’on considère que le tourisme est vraiment le segment prioritaire, un plan de relance conséquent et sérieux, avec des mesures concrètes, d’autant que le budget du GIE a encore été amputé de 200 millions. 


Ce n’est pas un peu dommage, cette guerre avec la présidence par communiqués interposés ? 


Si, d’autant que des discussions avaient eu lieu entre la présidence et les professionnels, restaurateurs, distributeurs, hôtelier, en amont de la prise de décision, mais rien de ce qui y avait été dit  n’a été pris en compte.  


Rédigé par F K le Jeudi 10 Mars 2011 à 15:03 | Lu 1251 fois