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Marara Paiement, le nouvel établissement de paiement de l'OPT


Tahiti, le 8 août 2022 – L'activité financière de l'OPT, dont Fare Rata avait jusqu'ici la charge, est désormais assurée par Marara Paiement. Les détenteurs d'un compte postal seront automatiquement transférés vers cet établissement de paiement. Pour eux, seul changement majeur : l'arrêt de l'utilisation de chéquiers. Marara Paiement compte leur proposer de nouveaux moyens de paiement digitaux.
 
L'OPT a présenté ce lundi sa nouvelle filiale, Marara Paiement. Jusqu'à présent, Fare Rata exerçait à la fois l'activité postale et financière. C'est pour se mettre aux normes réglementaires de l'activité des services financiers et de paiement exigées par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR), mais aussi dans le cadre d'un plan de modernisation du groupe OPT, qu'est né cet établissement de paiement. Fare Rata conserve l'activité postale.
 
Pour l’usager, pas grand-chose ne change. Celui-ci n'a pas besoin de se réinscrire en tant que client de Marara Paiement. Il conserve son compte existant, son RIB et sa carte s'il en possède une. “Notre premier objectif est qu'il n'y ait pas de rupture dans la qualité de service qui est fournie au client”, assure la directrice financière et dirigeante effective de Marara Paiement, Rachel Chen. En revanche, la société arrête l'émission de chéquiers. En effet, le chèque est considéré comme un crédit, et en tant qu'établissement de paiement, la SAS Marara ne peut pas faire de crédit. Toutefois, la société précise que les clients disposant d'un chéquier peuvent continuer à l'utiliser pendant un an ; mais ne peuvent plus, à compter de ce lundi, en retirer de nouveaux. Ils ont en revanche la possibilité de continuer à encaisser les chèques émis par les autres banques.

Nouvelle monétique

Pour pallier la disparition des chèques, Marara Paiement compte proposer une nouvelle gamme monétique. D'ici la fin de l'année, la société veut proposer “des outils digitaux, modernes, qui existent déjà ailleurs dans le monde mais qui ne sont pas encore développés en Polynésie française”, comme une application téléphonique permettant un paiement immédiat de particulier à particulier ou des TPE numériques qui permettent d'encaisser en direct par virement, QR code ou sans contact. Marara Paiement souhaite également généraliser l'utilisation de la carte bancaire par ses clients. Actuellement, sur 65 000 comptes actifs, 40 000 sont porteurs de carte. Avec la disparition des chéquiers, la société vise comme objectif que 100 % de ses clients aient une carte de paiement. “Il y a un gros travail pédagogique à faire”, reconnait le président de Marara Paiement, Philippe Marie, qui ambitionne de proposer les produits les moins chers du territoire.
 
De la même manière qu'elle ne peut pas émettre de chèques, Marara Paiement ne peut pas non plus prêter de l'argent. En revanche, elle peut le faire par le biais de l'intermédiation. “Un établissement de crédit peut souscrire à un crédit. Il porte le risque, l'apport en trésorerie. Un établissement de paiement ne peut pas le faire en tant que tel, en revanche, il peut mettre en relation le client avec un autre établissement de crédit et permettre de proposer au client une partie de la gamme négociée avec l'interlocuteur qui sera un établissement étranger au fenua”, explique Rachel Chen.
 
Pour fonctionner, Marara Paiement s'appuie sur les bureaux de postes, avec le personnel de Fare Rata qui sera formé aux nouveaux produits. En développant l'automatisation du processus administratif, la société entend libérer du temps pour l'accueil de la clientèle par les agents. Les clients pourront également effectuer de nombreuses opérations en ligne via le site internet interactif, opérationnel depuis ce lundi.

Rachel Chen, directrice financière et dirigeante effective de Marara Paiement : “Un compte à moindre frais, avec un moyen de paiement efficace”

Pour le client, quel est l'intérêt de se tourner vers un établissement de paiement, plutôt que vers une banque qui va lui proposer plus de services ?

C'est un établissement qui aura moins de contraintes, donc on va pouvoir continuer à proposer les tarifs les moins chers du territoire. On peut avoir une souplesse que peut-être n'auront pas les autres établissements parce qu'on connaît déjà nos clients. On sait leurs besoins. Et on a dans un horizon plus ou moins long, la volonté de commercialiser des produits d'intermédiation au crédit, d'avoir des moyens de paiement plus souples. Aujourd'hui, si on n'a pas besoin de faire un crédit ou de l'épargne, ce qui est le cas des jeunes adultes, l'établissement permet d'avoir un compte à moindre frais, avec un moyen de paiement efficace, avec l'avantage d'être bancarisé sans les inconvénients de devoir subir les frais de structure d'un grand établissement de crédit.
 
Est-ce que vous accueillez tout le monde, peu importent les ressources ?

On a besoin de connaître nos clients. C'est la réglementation pour des raisons de lutte contre le blanchiment. Mais sur la notion de revenus, nos contraintes sont beaucoup moins fortes, et donc on n'a pas cette obligation de s'assurer que le client possède un niveau de revenus minimum. Car il s'agit d'un débit immédiat ; le client ne peut pas dépenser plus que ce qu'il y a sur son compte. Et l'établissement de paiement ne permet pas de faire de découvert.
 
Un interdit bancaire peut-il venir chez vous ?

Il faut qu'on étudie son dossier. Quand on est interdit bancaire, c'est qu'on fait un mauvais usage des moyens de paiement.
 
Il va y avoir des nouveaux moyens de paiement. Quels sont-ils ?

On veut proposer plus de moyens de paiement digitaux, appuyés sur une carte de paiement, qu'elle soit physique ou virtuelle. Avec la crise, qui a fait reculer les moyens de main à main comme les espèces ou le chèque pour éviter la circulation du virus, la carte est devenue le moyen le plus souvent demandé et les commerçants jouent plus le jeu. Maintenant, nous, on aimerait que la carte physique ne soit plus vraiment nécessaire au paiement. Que ça puisse être fait par un autre moyen, comme le téléphone. On a moyen de sécuriser ce type de paiement et de garantir au client qu'il n'y aura pas de mauvais usage. Et il y a l'espace client qui va lui permettre d'éviter de se présenter en agence et d'être plus autonome.

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Lundi 8 Août 2022 à 18:19 | Lu 4847 fois