TAHITI, le 25 août 2020 - L’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, en collaboration avec l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu, mène un projet de restauration et de préservation des vestiges de forêts naturelles du plateau de Maraeti'a, dans la vallée de la Punaruu. Vendredi matin, une mission héliportée a permis de monter du matériel sur place.
"Il a terminé sa préparation, il va bientôt décoller". Les conditions météorologiques sont favorables, la mission héliportée de ce vendredi 21 août est confirmée.
Il est 6h30 du matin. À Vaitavere, les membres de l’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu s’affairent tandis que les partenaires (voir encadré) rejoignent au compte-goutte la DZ (pour drop zone, la zone de décollage).
L’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, en collaboration avec l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu, poursuit son projet de restauration et de préservation des vestiges de forêts naturelles du plateau de Maraeti'a, dans la vallée de la Punaruu.
Elle a mis sur pied une mission héliportée (mainte fois reportée en raison du contexte sanitaire) pour monter du matériel et montrer aux partenaires les travaux engagés. La mission a été soutenue par la commune de Punaauia, la Tep ainsi que la Direction régionale de l’environnement (Diren).
Intérêt écologique et culturel
Maraeti'a est un petit plateau d’une vingtaine d’hectares localisé dans la haute vallée de la Punaruu. Le site est important d'un point de vue écologique et culturel.
Il présente un vestige de forêt naturelle relativement bien préservé et unique en Polynésie française de par sa structure et sa composition floristique, mais également des structures archéologiques fondamentalement intéressantes.
Le milieu subit néanmoins des pressions de la part des espèces introduites envahissantes animales et végétales, et est menacé à moyen terme.
Le projet, lancé en 2017, est un projet au long cours, sur 10 ou 15 ans. Il se découpe en différentes étapes : clôturer un espace choisi pour le protéger des chèvres et des cochons, dératiser, éliminer les espèces envahissantes et, au besoin, replanter des espèces endémiques.
Des pièges à rats ont été posés en août 2017. Il y en a 156 au total qui sont en cours de remplacements par des modèles plus performants.
Une clôture a également été posée en 2017 pour délimiter un espace d’à peine deux hectares (1,4). Depuis, la population de rats a diminué. Les chèvres et cochons restent à l’extérieur, ces prédateurs laissent le vestige de forêt tranquille. Les graines et les plantules peuvent croître en toute tranquillité.
Ils font toutefois des dégâts sur la clôture. "Le matériel qu’on monte ce vendredi va permettre de consolider cette clôture", explique Noëlla Estall tandis qu’elle ordonne le matériel. Elle a été longtemps présidente de Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, elle reste une membre active.
Elle ajoute : "en plus du matériel et des vivres, on va monter deux panneaux pédagogiques explicitant le projet". Car le projet, qui a reçu bon accueil, ne fais pas encore l’unanimité.
L’hélicoptère arrive.
Consignes
Laurent, le pilote, rappelle les consignes de sécurité avant de lancer les opérations. "On va effectuer les rotations rotor tournant, le danger se situe à l’arrière. Donc en descendant, dirigez-vous vers l’avant. "
"Vous pouvez marcher normalement, Marcus et Jean-Charles se chargeront des embarquements et débarquements, de l’ouverture et de la fermeture des portes, voire des ceintures de sécurité au besoin, vous n’aurez donc rien à faire. Nous avons la météo pour nous, nous pouvons y aller."
L’hélicoptère met une dizaine de minutes pour gagner le plateau situé à près de 800 mètres d’altitude. Le trajet paraît durer quelques secondes. Les sommets sont couverts, la température plus fraîche de plusieurs degrés Celsius.
Sur le plateau, Ravahere Taputuarai, consultant, anime la visite. Il montre les plantules qui s’épanouissent. Les graines, les fruits tombés au sol. Il pointe du doigt aussi les menaces qui persistent. Elles sont végétales. "Il nous faut maintenant intervenir de manière urgente pour éliminer les pestes, les lianes, le miconia, les caféiers, framboisiers…."
L’absence de rats, chèvres, cochons est bénéfique pour les espèces endémiques et indigènes, mais aussi pour les espèces envahissantes devenues la principale problématique du projet de restauration et préservation de la forêt.
Doumai, le président de l’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, se félicite des résultats observés. Les membres de l’association, en dehors des exceptionnelles missions héliportées, montent tous les 15 jours au plateau pour prendre soin de l’espace, relever les pièges à rats, restaurer la clôture au besoin.
Les efforts menés ces trois dernières années payent, mais ils devront durer encore plusieurs années pour que la forêt naturelle retrouve toute sa diversité sur… 1,4 hectare.
En Polynésie française, en particulier à Tahiti, c’est toute la forêt qui est altérée en dessous de mille mètres d’altitude.
"Il a terminé sa préparation, il va bientôt décoller". Les conditions météorologiques sont favorables, la mission héliportée de ce vendredi 21 août est confirmée.
Il est 6h30 du matin. À Vaitavere, les membres de l’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu s’affairent tandis que les partenaires (voir encadré) rejoignent au compte-goutte la DZ (pour drop zone, la zone de décollage).
L’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, en collaboration avec l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu, poursuit son projet de restauration et de préservation des vestiges de forêts naturelles du plateau de Maraeti'a, dans la vallée de la Punaruu.
Elle a mis sur pied une mission héliportée (mainte fois reportée en raison du contexte sanitaire) pour monter du matériel et montrer aux partenaires les travaux engagés. La mission a été soutenue par la commune de Punaauia, la Tep ainsi que la Direction régionale de l’environnement (Diren).
Intérêt écologique et culturel
Maraeti'a est un petit plateau d’une vingtaine d’hectares localisé dans la haute vallée de la Punaruu. Le site est important d'un point de vue écologique et culturel.
Il présente un vestige de forêt naturelle relativement bien préservé et unique en Polynésie française de par sa structure et sa composition floristique, mais également des structures archéologiques fondamentalement intéressantes.
Le milieu subit néanmoins des pressions de la part des espèces introduites envahissantes animales et végétales, et est menacé à moyen terme.
Le projet, lancé en 2017, est un projet au long cours, sur 10 ou 15 ans. Il se découpe en différentes étapes : clôturer un espace choisi pour le protéger des chèvres et des cochons, dératiser, éliminer les espèces envahissantes et, au besoin, replanter des espèces endémiques.
Des pièges à rats ont été posés en août 2017. Il y en a 156 au total qui sont en cours de remplacements par des modèles plus performants.
Une clôture a également été posée en 2017 pour délimiter un espace d’à peine deux hectares (1,4). Depuis, la population de rats a diminué. Les chèvres et cochons restent à l’extérieur, ces prédateurs laissent le vestige de forêt tranquille. Les graines et les plantules peuvent croître en toute tranquillité.
Ils font toutefois des dégâts sur la clôture. "Le matériel qu’on monte ce vendredi va permettre de consolider cette clôture", explique Noëlla Estall tandis qu’elle ordonne le matériel. Elle a été longtemps présidente de Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, elle reste une membre active.
Elle ajoute : "en plus du matériel et des vivres, on va monter deux panneaux pédagogiques explicitant le projet". Car le projet, qui a reçu bon accueil, ne fais pas encore l’unanimité.
L’hélicoptère arrive.
Consignes
Laurent, le pilote, rappelle les consignes de sécurité avant de lancer les opérations. "On va effectuer les rotations rotor tournant, le danger se situe à l’arrière. Donc en descendant, dirigez-vous vers l’avant. "
"Vous pouvez marcher normalement, Marcus et Jean-Charles se chargeront des embarquements et débarquements, de l’ouverture et de la fermeture des portes, voire des ceintures de sécurité au besoin, vous n’aurez donc rien à faire. Nous avons la météo pour nous, nous pouvons y aller."
L’hélicoptère met une dizaine de minutes pour gagner le plateau situé à près de 800 mètres d’altitude. Le trajet paraît durer quelques secondes. Les sommets sont couverts, la température plus fraîche de plusieurs degrés Celsius.
Sur le plateau, Ravahere Taputuarai, consultant, anime la visite. Il montre les plantules qui s’épanouissent. Les graines, les fruits tombés au sol. Il pointe du doigt aussi les menaces qui persistent. Elles sont végétales. "Il nous faut maintenant intervenir de manière urgente pour éliminer les pestes, les lianes, le miconia, les caféiers, framboisiers…."
L’absence de rats, chèvres, cochons est bénéfique pour les espèces endémiques et indigènes, mais aussi pour les espèces envahissantes devenues la principale problématique du projet de restauration et préservation de la forêt.
Doumai, le président de l’association Te Rauatiati a tau a hiti noa tu, se félicite des résultats observés. Les membres de l’association, en dehors des exceptionnelles missions héliportées, montent tous les 15 jours au plateau pour prendre soin de l’espace, relever les pièges à rats, restaurer la clôture au besoin.
Les efforts menés ces trois dernières années payent, mais ils devront durer encore plusieurs années pour que la forêt naturelle retrouve toute sa diversité sur… 1,4 hectare.
En Polynésie française, en particulier à Tahiti, c’est toute la forêt qui est altérée en dessous de mille mètres d’altitude.
Que fait Te Rauatiati a tau a hiti noa tu?
Te Rauatiati a tau a hiti noa tu est une association née en 1987 dans le cadre du projet de protection de la vallée de la Papenoo. Elle est dédiée à la protection de l’environnement de Polynésie française, et notamment à la conservation de la nature. Présidée par Doumai, elle compte environ 80 membres.
Au cours des vingt dernières années, l’association a participé à la maintenance des structures touristiques (sentiers d’accès, refuges…) des forêts humides et des forêts de nuages de l’île de Tahiti (Parc Naturel de Te Faa Iti, Mont Aorai, Mont Marau), elle a initié ou collaboré à des inventaires scientifiques de terrain sur les différentes îles de Polynésie française (Société, Marquises, Tuamotu) en encadrant et assurant la logistique de scientifiques polynésiens, métropolitains ou étrangers de différentes spécialités (botanistes, entomologistes, ornithologues, malacologues, archéologues), a contribué à la mise en place d'un réseau de personnes ressources sur l'ensemble de la Polynésie française permettant de détecter de manière précoce les problèmes d'ordre environnemental et d'y répondre rapidement (To'u fenua).
Récemment, elle a participé au projet Gestion écologique des hauts‐sommets de Tahiti, (financement ministère du Développement Durable) dont le but principal était de réaliser un état des lieux environnemental des deux plus hauts sommets de l’île de Tahiti, les monts Pito Hiti (2110 m) et Orohena (2224 m), afin de proposer des recommandations de gestion et de protection de ces sites.
Depuis 2017, elle porte le projet de conservation et préservation des vestiges de forêt naturelle du plateau de Maraeti'a dans la vallée de la Punaruu (lire aussi cet article.
Contact FB : Te Rauatiati a tau a hiti noa tu
Te Rauatiati a tau a hiti noa tu est une association née en 1987 dans le cadre du projet de protection de la vallée de la Papenoo. Elle est dédiée à la protection de l’environnement de Polynésie française, et notamment à la conservation de la nature. Présidée par Doumai, elle compte environ 80 membres.
Au cours des vingt dernières années, l’association a participé à la maintenance des structures touristiques (sentiers d’accès, refuges…) des forêts humides et des forêts de nuages de l’île de Tahiti (Parc Naturel de Te Faa Iti, Mont Aorai, Mont Marau), elle a initié ou collaboré à des inventaires scientifiques de terrain sur les différentes îles de Polynésie française (Société, Marquises, Tuamotu) en encadrant et assurant la logistique de scientifiques polynésiens, métropolitains ou étrangers de différentes spécialités (botanistes, entomologistes, ornithologues, malacologues, archéologues), a contribué à la mise en place d'un réseau de personnes ressources sur l'ensemble de la Polynésie française permettant de détecter de manière précoce les problèmes d'ordre environnemental et d'y répondre rapidement (To'u fenua).
Récemment, elle a participé au projet Gestion écologique des hauts‐sommets de Tahiti, (financement ministère du Développement Durable) dont le but principal était de réaliser un état des lieux environnemental des deux plus hauts sommets de l’île de Tahiti, les monts Pito Hiti (2110 m) et Orohena (2224 m), afin de proposer des recommandations de gestion et de protection de ces sites.
Depuis 2017, elle porte le projet de conservation et préservation des vestiges de forêt naturelle du plateau de Maraeti'a dans la vallée de la Punaruu (lire aussi cet article.
Contact FB : Te Rauatiati a tau a hiti noa tu
Alerte : 74 espèces déjà disparues !
Le patrimoine naturel polynésien est mis à mal, avec un nombre d'espèces menacées de disparition en constante augmentation. En 2008, sur un ensemble de 24 territoires insulaires de la région Pacifique, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la Polynésie française comme territoire présentant le plus grand nombre d'espèces éteintes, avec un total de 74 espèces disparues, loin devant les îles Cook ‐ 15 espèces ‐ et les îles Norfolk ‐ 11 espèces. À l'heure actuelle, 173 espèces sont menacées de disparition en Polynésie française et inscrites sur les listes rouges de l'UICN, dont 61 sont considérées en danger critique d'extinction.
Le patrimoine naturel polynésien est mis à mal, avec un nombre d'espèces menacées de disparition en constante augmentation. En 2008, sur un ensemble de 24 territoires insulaires de la région Pacifique, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la Polynésie française comme territoire présentant le plus grand nombre d'espèces éteintes, avec un total de 74 espèces disparues, loin devant les îles Cook ‐ 15 espèces ‐ et les îles Norfolk ‐ 11 espèces. À l'heure actuelle, 173 espèces sont menacées de disparition en Polynésie française et inscrites sur les listes rouges de l'UICN, dont 61 sont considérées en danger critique d'extinction.