Tahiti, le 16 juillet 2022 – Le collectif Mou’a-‘ura-nui-i-te-ra’i-ātea a organisé une manifestation pacifique samedi matin, à Arue, afin de montrer son opposition au projet New Tahara’a. Trois temps forts étaient prévus : un convoi en voitures pour rejoindre le site, où deux cérémonies symboliques ont été organisées, côté terre puis côté mer. Près de 150 personnes ont répondu à l’appel du collectif, qui ne compte pas s’arrêter là.
Le site du Tahara’a a vibré au son des pahu et des vivo, samedi matin, revêtant l’espace de quelques heures son caractère sacré de “lieu d’envol des âmes”. C’était l’objectif de la manifestation pacifique organisée par le collectif Mou’a-‘ura-nui-i-te-ra’i-ātea, du nom originel du promontoire. Soutenu par la commune de Arue, ce collectif d’associations et de riverains, mené par Doris Maruoi, a été monté afin de s’opposer au projet de complexe hôtelier, résidentiel et commercial New Tahara’a, porté par le Groupe City.
La population de la côte, et plus particulièrement celle de Arue, était d’abord invitée à se rassembler au complexe sportif Boris-Léontieff à 8 heures. De là, une trentaine de voitures s’est organisée en convoi, mené par un petit orchestre, afin de rejoindre en file indienne le site du Tahara’a. La maire de la commune, Teura Iriti, son troisième adjoint Jacky Bryant mais également le député nouvellement élu Steve Chailloux, figuraient parmi les participants, pour la plupart vêtus de blanc.
À l’arrivée du cortège, une première cérémonie s’est tenue en haut du promontoire, au niveau du belvédère surplombant la baie. ‘Orero et percussions ont précédé le temps fort de cette célébration : une flûte nasale, ou vivo, a été enterrée au pied d’un tumu ‘uru. “Il y a là deux symboles fondamentaux. D’abord, le placenta de l’enfant qui est ramené à sa terre. Ensuite, le vivo qui représente le souffle de la vie, car c’est le seul instrument qui se joue avec le nez”, explique Jacky Bryant, pour qui la manifestation consistait à redonner “une consistance historique, patrimoniale et culturelle” aux lieux.
Et la terre étant toujours reliée à la mer dans la tradition polynésienne, une seconde cérémonie a ensuite été organisée en bas du promontoire, sur la plage de la baie ‘Ati-tautu-mua. Près de 150 personnes s’étaient réunies pour accueillir le convoi des pêcheurs et piroguiers venus par l’océan. Un atelier de confection de tītīrāina a permis aux enfants de fabriquer des petits jouets en forme de pirogues, avant de les déposer sur l’eau. “Ce jeu qui se destine aux plus jeunes permet de les initier au milieu marin, à la navigation, en apprenant à connaître le sens du vent, l’orientation des vagues… C’est une manière de se réapproprier la mer et de rappeler que cet endroit est un lieu de pêche et de plongée prisé. Alors y rejeter de l’eau qui n’a été traitée que partiellement, c’est détruire ce que nous avons de plus cher”, poursuit l’ancien ministre de l’Environnement, qui dénonce le rejet en mer des eaux usées du New Tahara’a, dont seulement une petite moitié devrait être traitée en amont.
L’étude d’impact environnemental dudit projet est toujours consultable auprès des services communaux de Arue et de Mahina. Au travers de cette manifestation, le collectif souhaitait également inciter la population à aller commenter cette enquête commodo et incommodo. D’autres actions devraient être encore menées dans les prochaines semaines.
Le site du Tahara’a a vibré au son des pahu et des vivo, samedi matin, revêtant l’espace de quelques heures son caractère sacré de “lieu d’envol des âmes”. C’était l’objectif de la manifestation pacifique organisée par le collectif Mou’a-‘ura-nui-i-te-ra’i-ātea, du nom originel du promontoire. Soutenu par la commune de Arue, ce collectif d’associations et de riverains, mené par Doris Maruoi, a été monté afin de s’opposer au projet de complexe hôtelier, résidentiel et commercial New Tahara’a, porté par le Groupe City.
La population de la côte, et plus particulièrement celle de Arue, était d’abord invitée à se rassembler au complexe sportif Boris-Léontieff à 8 heures. De là, une trentaine de voitures s’est organisée en convoi, mené par un petit orchestre, afin de rejoindre en file indienne le site du Tahara’a. La maire de la commune, Teura Iriti, son troisième adjoint Jacky Bryant mais également le député nouvellement élu Steve Chailloux, figuraient parmi les participants, pour la plupart vêtus de blanc.
À l’arrivée du cortège, une première cérémonie s’est tenue en haut du promontoire, au niveau du belvédère surplombant la baie. ‘Orero et percussions ont précédé le temps fort de cette célébration : une flûte nasale, ou vivo, a été enterrée au pied d’un tumu ‘uru. “Il y a là deux symboles fondamentaux. D’abord, le placenta de l’enfant qui est ramené à sa terre. Ensuite, le vivo qui représente le souffle de la vie, car c’est le seul instrument qui se joue avec le nez”, explique Jacky Bryant, pour qui la manifestation consistait à redonner “une consistance historique, patrimoniale et culturelle” aux lieux.
Et la terre étant toujours reliée à la mer dans la tradition polynésienne, une seconde cérémonie a ensuite été organisée en bas du promontoire, sur la plage de la baie ‘Ati-tautu-mua. Près de 150 personnes s’étaient réunies pour accueillir le convoi des pêcheurs et piroguiers venus par l’océan. Un atelier de confection de tītīrāina a permis aux enfants de fabriquer des petits jouets en forme de pirogues, avant de les déposer sur l’eau. “Ce jeu qui se destine aux plus jeunes permet de les initier au milieu marin, à la navigation, en apprenant à connaître le sens du vent, l’orientation des vagues… C’est une manière de se réapproprier la mer et de rappeler que cet endroit est un lieu de pêche et de plongée prisé. Alors y rejeter de l’eau qui n’a été traitée que partiellement, c’est détruire ce que nous avons de plus cher”, poursuit l’ancien ministre de l’Environnement, qui dénonce le rejet en mer des eaux usées du New Tahara’a, dont seulement une petite moitié devrait être traitée en amont.
L’étude d’impact environnemental dudit projet est toujours consultable auprès des services communaux de Arue et de Mahina. Au travers de cette manifestation, le collectif souhaitait également inciter la population à aller commenter cette enquête commodo et incommodo. D’autres actions devraient être encore menées dans les prochaines semaines.