Tahiti Infos

Manifestation des salariés de la SMPP Sogeba


Ils étaient 200 ce matin à manifester dans les rues pour demander leur dû au pays. Les salariés de la SMPP-Sogeba sont partis de l'hôpital du Taaone pour se rendre jusqu'à la Présidence. Cette société qui a travaillé sur le chantier du nouvel hôpital est dans de grosses difficultés financières, qu'elle impute au pays. Interview du directeur de travaux, Philippe Eyraud.





Tahiti Infos : Cette manifestation, c'est un geste de désespoir?

Philippe EYRAUD : c'est un geste de survie. On a besoin que le pays nous paie ce qu'il nous doit, on attend depuis un an et on n'a pas de réponse de ce gouvernement là, donc aujourd'hui on ne peut plus répondre aux appels d'offre, on a de gros problèmes de trésorerie, et on est en train de nous mettre sur la touche. SMPP Sogeba, ça fait 40 ans qu'on travaille dans le bâtiment, c'est nous qui avons construit ce palais là, le palais présidentiel, on a construit l'université, l'hôpital, et aujourd'hui on est en train de nous faire crever.


Manifestation des salariés de la SMPP Sogeba
Combien vous doit le pays?

4 milliards. Ils le savent. Ils sont au courant de ce qu'ils nous doivent. Le problème c'est que tout les jours la note augmente. L'année passé en 2010 le territoire nous a mis 100 millions de pénalités parce qu'on avait des retards sur nos chantiers. Mais on avait du retard parce qu'on avait des problèmes de trésorerie, c'est la double peine.

C'est ça qui vous a mis dans de grosses difficultés?

Bien sûr, depuis 2006 on demande qu'on nous paie sur l'hôpital, c'est le chantier qui devait sauver notre entreprise, et c'est peut-être celui qui va la faire crever. Alors aujourd'hui y en a marre. ça fait un an qu'on tente des consultations mais la vérité c'est qu'ils ne veulent pas nous payer et aujourd'hui la note, c'est 4 milliards.

La société risque de fermer ses portes?

On doit de l'argent à la CPS, aux impôts, on ne peut pas payer nos fournisseurs qui pourtant continuent à nous soutenir ! c'est miraculeux ce qu'on vit. On a encore quelques clients qui nous soutiennent et qui nous font travailler, mais on a trois ou quatre mois de travail, et après on licencie 200 personnes. 200 personnes, c'est 200 familles.


Rédigé par F K le Vendredi 1 Avril 2011 à 12:41 | Lu 903 fois