C’est sans beaucoup d’inquiétude que Mana accueille les offres fixes de son tout jeune concurrent Viti. Le directeur général de Mana, Paul Dugué, a reçu en exclusivité Tahiti Infos : il confirme la sérénité de sa société face à un deuxième fournisseur d’accès qui ne propose que des offres limitées. Mana ne proposera donc pas de nouveautés en septembre pour contrer Viti. Mais prépare la contre-attaque pour la fin de l’année.
Paul Dugué affirme aussi que Mana ne se repose pas sur sa position de leader, et œuvre à améliorer son réseau : à Tahiti, où la fibre optique est déployée en phase de test sur 4 000 foyers ; mais aussi dans les îles, grâce au lancement par Intelsat d’un nouveau satellite, qui devrait permettre de proposer aux « oubliés du câble » des offres proches de celles dont bénéficient les internautes de Tahiti.
M. Dugué, comment accueillez-vous les offres fixes de votre concurrent Viti ?
Je les accueille bien puisqu’on voit qu’elles sont plutôt complémentaires avec les nôtres. Ils ciblent une catégorie de personnes pas encore abonnées à internet ou qui ont des besoins de consommation assez faibles. On va dire que c’est plutôt complémentaire avec nos offres.
Vous allez tenter de cibler vous aussi ces petits consommateurs ?
Ce n’est pas notre priorité. Surtout que notre première offre est à 3 850 F, donc plutôt proche de la leur terme de tarification.
Sauf que pour être abonné à Mana, il faut aussi payer un abonnement téléphonique…
Ce n’est pas non plus la même technologie. C’est la différence fondamentale entre nos deux sociétés : Viti s’appuie sur une distribution à base d’onde, le Wimax, qui ne permet pas ou peu de faire d’illimité, alors que la ligne téléphonique permet des communications longues via la ligne de cuivre. C’est pour cela que leur offre est limitée à 256 ko. On est en train de parler de deux produits qui sont complètement différents.
Cela mis à part, on a conscience tout de même que beaucoup d’abonnés ont une ligne fixe uniquement pour se connecter à internet, et c’est pour ça qu’on a proposé la Manabox.
Mais elle reste chère…
Enfin les tarifs vont de 5 900 à 16 500 F sur la Manabox. L’objectif, c’est d’avoir de plus en plus de services à l’intérieur de cette box, tout en gardant l’encadrement tarifaire que l’on a aujourd’hui. Des évolutions sont prévues d’ici la fin de l’année.
Ne serait-il pas possible de se passer d’une ligne téléphonique ?
C’est un problème de réglementation. Ici il n’y a pas de dégroupage, puisqu’il n’y a qu’un seul opérateur fixe et que personne ne s’est positionné pour créer de la concurrence sur le réseau fixe. Si cela arrivait, le régulateur devrait se positionner sur le dégroupage. Mais de toute façon, tant que Mana fonctionnera sur une base ADSL, la ligne de téléphone sera obligatoire. Si on passe à la fibre optique, ce sera une autre histoire.
Allez-vous baisser les tarifs de vos abonnements à l’avenir ?
On est plus dans une démarche d'enrichissement de l’offre que de baisse des prix. L’idée c’est que les gens bénéficient de l’outil le plus performant possible, et ne restent pas à 256 kbps, mais passent à 512 kbps, puis un méga pour le même prix.
Beaucoup d'abonnements "illimités" contractés en septembre 2010 arrivent à échéance. Vous allez sortir de nouvelles offres pour garder vos clients ?
On est dans le cadre de l’extension de nos offres, mais qui sont prévues à la fin de l’année. Je ne veux pas dire ce que nous proposerons pour l’instant. Avant cela, nous procédons à des travaux de remise à niveau sur une partie de notre réseau. Essentiellement les points de concentration d’abonnés : on doit les redimensionner de façon plus importante. Il faut qu’on puisse augmenter les capacités de desserte sur certaines zones géographiques qui se sont densifiées, Miri par exemple, où se concentrent un nombre d’abonnés extrêmement importants. Cela demande de nouveaux équipements. On va augmenter notre taux de pénétration et proposer une offre plus performante, mais je ne veux pas en dire plus.
Cela veut dire que quand on paie pour un méga, on aura vraiment un méga?
C'est déjà le cas !
Pas à mon domicile, où j'ai fait des speed-tests...
Il peut y avoir des fluctuations, mais vous ne devez pas en être éloignée. Toutefois, si vous habitez sur une zone isolée, ce sont des inconvénients qui peuvent arriver, et que résoudra la fibre optique.
Quand les foyers seront-ils directement connectés à la fibre optique ?
On est dans une phase de tests sur la côte Est et la côte Ouest. On déploie cette fibre, et on va commencer les raccordements d’abonnés dans les semaines qui viennent pour remplacer cette fameuse ligne de cuivre. On va raccorder deux fois 2 000 foyers. On ne les a pas vraiment sélectionnés : c’est ceux qui sont dans les zones Aute et Vetea pour la côte Est, Miri et Taia pour la côte Ouest.
Ça va apporter plus de rapidité ?
Plus de stabilité surtout. Les clients s’en rendent compte, la ligne de cuivre n’a pas été faite au départ pour transporter les débits que l’on a aujourd’hui. On est donc dans un schéma de rénovation complète du réseau. Dans les grandes villes, les gens sont désormais pour la plupart raccordés directement à la fibre optique. En Polynésie on va attendre de terminer les tests, pour établir un calendrier de déploiement.
Et la technologie wimax qu’utilise Viti? Elle ne vous intéresse pas ?
On utilise depuis longtemps le wi-fi qui fonctionne pareil, mais on ne le destine pas directement aux clients. La différence fondamentale avec le câble est que la distribution à base d’ondes radioélectriques n'est pas illimitée. C’est pour cela que les opérateurs 3G ne font pas d’illimité. Quand une antenne est implantée, elle est capable de gérer un certain nombre de connexions simultanées, disons 100. Si les offres sont illimitées, les utilisateurs ne se déconnecteront jamais. Donc si une 101ème personne veut se connecter, elle ne pourra pas le faire. C’est pour cela que Tikiphone, par exemple, doit limiter en volume. Tous les systèmes à base de radio et de nomadisme ont cette contrainte. Le filaire aussi a ses contraintes, mais on n’a pas cette problématique : tout le monde peut être connecté simultanément. A 21H, par exemple, plus de 27 000 foyers sont connectés en même temps. C’est difficile à faire avec la wimax. Enfin c’est faisable, mais il faut densifier le réseau et démultiplier le nombre d’antennes, et c’est des contraintes : il faut trouver des terrains sur des points hauts, et ils se monnaient cher.
Qu’en est-il des îles, qui ne bénéficient pas de l’internet illimité ?
On n’oublie pas les archipels. Ils sont encore desservis par satellite. On attend le lancement de l’IS18, qui remplacer l’IS701, d’ici la fin de l’année. OPT s’est porté acquéreur d’une très grande capacité de transmission : c’est le pendant du câble pour les îles, pour atténuer la fracture numérique. Le temps de transmission du signal restera plus long, mais le débit pourrait atteindre les 2 Mégas facilement. Ils auront donc le Haut-débit, et bénéficieront des offres que proposent actuellement Mana dans les îles raccordées au câble.
Paul Dugué affirme aussi que Mana ne se repose pas sur sa position de leader, et œuvre à améliorer son réseau : à Tahiti, où la fibre optique est déployée en phase de test sur 4 000 foyers ; mais aussi dans les îles, grâce au lancement par Intelsat d’un nouveau satellite, qui devrait permettre de proposer aux « oubliés du câble » des offres proches de celles dont bénéficient les internautes de Tahiti.
M. Dugué, comment accueillez-vous les offres fixes de votre concurrent Viti ?
Je les accueille bien puisqu’on voit qu’elles sont plutôt complémentaires avec les nôtres. Ils ciblent une catégorie de personnes pas encore abonnées à internet ou qui ont des besoins de consommation assez faibles. On va dire que c’est plutôt complémentaire avec nos offres.
Vous allez tenter de cibler vous aussi ces petits consommateurs ?
Ce n’est pas notre priorité. Surtout que notre première offre est à 3 850 F, donc plutôt proche de la leur terme de tarification.
Sauf que pour être abonné à Mana, il faut aussi payer un abonnement téléphonique…
Ce n’est pas non plus la même technologie. C’est la différence fondamentale entre nos deux sociétés : Viti s’appuie sur une distribution à base d’onde, le Wimax, qui ne permet pas ou peu de faire d’illimité, alors que la ligne téléphonique permet des communications longues via la ligne de cuivre. C’est pour cela que leur offre est limitée à 256 ko. On est en train de parler de deux produits qui sont complètement différents.
Cela mis à part, on a conscience tout de même que beaucoup d’abonnés ont une ligne fixe uniquement pour se connecter à internet, et c’est pour ça qu’on a proposé la Manabox.
Mais elle reste chère…
Enfin les tarifs vont de 5 900 à 16 500 F sur la Manabox. L’objectif, c’est d’avoir de plus en plus de services à l’intérieur de cette box, tout en gardant l’encadrement tarifaire que l’on a aujourd’hui. Des évolutions sont prévues d’ici la fin de l’année.
Ne serait-il pas possible de se passer d’une ligne téléphonique ?
C’est un problème de réglementation. Ici il n’y a pas de dégroupage, puisqu’il n’y a qu’un seul opérateur fixe et que personne ne s’est positionné pour créer de la concurrence sur le réseau fixe. Si cela arrivait, le régulateur devrait se positionner sur le dégroupage. Mais de toute façon, tant que Mana fonctionnera sur une base ADSL, la ligne de téléphone sera obligatoire. Si on passe à la fibre optique, ce sera une autre histoire.
Allez-vous baisser les tarifs de vos abonnements à l’avenir ?
On est plus dans une démarche d'enrichissement de l’offre que de baisse des prix. L’idée c’est que les gens bénéficient de l’outil le plus performant possible, et ne restent pas à 256 kbps, mais passent à 512 kbps, puis un méga pour le même prix.
Beaucoup d'abonnements "illimités" contractés en septembre 2010 arrivent à échéance. Vous allez sortir de nouvelles offres pour garder vos clients ?
On est dans le cadre de l’extension de nos offres, mais qui sont prévues à la fin de l’année. Je ne veux pas dire ce que nous proposerons pour l’instant. Avant cela, nous procédons à des travaux de remise à niveau sur une partie de notre réseau. Essentiellement les points de concentration d’abonnés : on doit les redimensionner de façon plus importante. Il faut qu’on puisse augmenter les capacités de desserte sur certaines zones géographiques qui se sont densifiées, Miri par exemple, où se concentrent un nombre d’abonnés extrêmement importants. Cela demande de nouveaux équipements. On va augmenter notre taux de pénétration et proposer une offre plus performante, mais je ne veux pas en dire plus.
Cela veut dire que quand on paie pour un méga, on aura vraiment un méga?
C'est déjà le cas !
Pas à mon domicile, où j'ai fait des speed-tests...
Il peut y avoir des fluctuations, mais vous ne devez pas en être éloignée. Toutefois, si vous habitez sur une zone isolée, ce sont des inconvénients qui peuvent arriver, et que résoudra la fibre optique.
Quand les foyers seront-ils directement connectés à la fibre optique ?
On est dans une phase de tests sur la côte Est et la côte Ouest. On déploie cette fibre, et on va commencer les raccordements d’abonnés dans les semaines qui viennent pour remplacer cette fameuse ligne de cuivre. On va raccorder deux fois 2 000 foyers. On ne les a pas vraiment sélectionnés : c’est ceux qui sont dans les zones Aute et Vetea pour la côte Est, Miri et Taia pour la côte Ouest.
Ça va apporter plus de rapidité ?
Plus de stabilité surtout. Les clients s’en rendent compte, la ligne de cuivre n’a pas été faite au départ pour transporter les débits que l’on a aujourd’hui. On est donc dans un schéma de rénovation complète du réseau. Dans les grandes villes, les gens sont désormais pour la plupart raccordés directement à la fibre optique. En Polynésie on va attendre de terminer les tests, pour établir un calendrier de déploiement.
Et la technologie wimax qu’utilise Viti? Elle ne vous intéresse pas ?
On utilise depuis longtemps le wi-fi qui fonctionne pareil, mais on ne le destine pas directement aux clients. La différence fondamentale avec le câble est que la distribution à base d’ondes radioélectriques n'est pas illimitée. C’est pour cela que les opérateurs 3G ne font pas d’illimité. Quand une antenne est implantée, elle est capable de gérer un certain nombre de connexions simultanées, disons 100. Si les offres sont illimitées, les utilisateurs ne se déconnecteront jamais. Donc si une 101ème personne veut se connecter, elle ne pourra pas le faire. C’est pour cela que Tikiphone, par exemple, doit limiter en volume. Tous les systèmes à base de radio et de nomadisme ont cette contrainte. Le filaire aussi a ses contraintes, mais on n’a pas cette problématique : tout le monde peut être connecté simultanément. A 21H, par exemple, plus de 27 000 foyers sont connectés en même temps. C’est difficile à faire avec la wimax. Enfin c’est faisable, mais il faut densifier le réseau et démultiplier le nombre d’antennes, et c’est des contraintes : il faut trouver des terrains sur des points hauts, et ils se monnaient cher.
Qu’en est-il des îles, qui ne bénéficient pas de l’internet illimité ?
On n’oublie pas les archipels. Ils sont encore desservis par satellite. On attend le lancement de l’IS18, qui remplacer l’IS701, d’ici la fin de l’année. OPT s’est porté acquéreur d’une très grande capacité de transmission : c’est le pendant du câble pour les îles, pour atténuer la fracture numérique. Le temps de transmission du signal restera plus long, mais le débit pourrait atteindre les 2 Mégas facilement. Ils auront donc le Haut-débit, et bénéficieront des offres que proposent actuellement Mana dans les îles raccordées au câble.