Entre 1985 et 2023, le coût que représente la prise en charge des maladies radio-induites au Fenua atteint 107 milliards de francs, dont 89% ont été payés par les régimes de santé polynésiens. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 8 mars 2023 – La CPS et le président de son conseil d'administration, Patrick Galenon, ont dévoilé ce vendredi matin, devant l'assemblée plénière du Cesec, les dépenses engagées entre 1985 et 2023 par la Caisse de prévoyance sociale pour le traitement des maladies reconnues radio-induites par la loi Morin. Une somme astronomique qui dépasse aujourd’hui les 95 milliards de francs.
À l'occasion de la Journée des droits des femmes qui s'est déroulée ce vendredi, le Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesec) s'est penché sur la place de la femme dans le processus d'indemnisation des victimes du nucléaire.
En présence de l'association 193 et de l'Institut du cancer de Polynésie française (ICPF), la Caisse de prévoyance sociale (CPS) a présenté une estimation mise à jour des dépenses engagées par elle entre 1985 et 2023 pour le traitement de ses ressortissants atteints de maladies radio-induites reconnues par la loi Morin. En compilant ses données sur les 39 ans de son étude, la CPS a révélé que 12 584 patients polynésiens, “dont la moitié sont décédés”, ont été traités pour ces maladies. Les dépenses engagées par la Caisse dans ce cadre sont pour le moins astronomiques. “Cela atteint un montant total de plus de 107 milliards de francs, soit 899 millions d'euros”, a déclaré vendredi matin aux membres du Cesec le président du conseil d'administration de la CPS, Patrick Galenon. De plus, celui qui est aussi le secrétaire général du syndicat CSTP-FO a évalué que le régime de santé polynésien a financé, à lui seul, 89% de cette somme. Car oui, sur les 12 584 patients, 11 120 sont – ou étaient – affiliés à la CPS. Soit 95 milliards de francs, à la seule charge des cotisants polynésiens. “Entre 2011 et 2013, ils ont commencé à rembourser. Mais seulement sept dossiers ; avant de décréter que ce n'était plus de leur responsabilité mais juste une question de solidarité nationale”, s’est indigné Patrick Galenon. “Maintenant, nous faisons notre devoir, nous demandons à la France de payer. Mais il faudrait qu'on soit un peu plus soutenu par l'assemblée territoriale et le Pays.”
De plus, toujours selon Patrick Galenon, il est compliqué pour la CPS d'avoir un aperçu des remboursements dans les dossiers présentés par les malades au Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Civen. “Nous n'avons aucune notion de ça, alors que 50% des demandeurs sont indemnisés d'après l'association 193”, a-t-il expliqué devant l'assemblée plénière du Cesec vendredi. “Le Civen nous demande nos données, mais eux ne nous transmettent rien en retour. C'est regrettable.”
Les femmes plus touchées
Parmi les 12 584 patients qui ont souffert de reconnues comme maladies radio-induites ces 39 dernières années, 64% étaient des femmes. Par ailleurs, l'association 193, dont de nombreux membres étaient présents ce vendredi, a révélé devant le Cesec que les femmes étaient largement majoritaires dans les dossiers civils d'indemnisation qu'ils défendent. Et si les femmes sont malheureusement en tête de ce triste classement, c'est notamment en raison des cancers du sein, de l'utérus et de l'ovaire, qui sont parmi les pathologies les plus représentées chez les 12 584 patients atteints de maladies radio-induites ces 44 dernières années. D'ailleurs, le nombre de diagnostics de ces pathologies augmente en moyenne chaque année de 5 à 8%, selon les données de la CPS. À noter également que les cancers touchent très précocement les femmes, car si en Métropole, l'âge moyen de diagnostic est de 67 ans, au Fenua, il est seulement de 54 ans.
Par ailleurs, à titre de rappel, la CPS a déjà annoncé plusieurs estimations concernant le montant des dépenses prise en charge sur ses fonds pour le traitement des maladies radio-induites, mais sur des temporalités différentes. En effet, en 2021 l'organisme avait estimé, sur une période entre 1985 et 2021, la somme à 80 milliards de francs. Cette estimation avait été faite à l'occasion des tables rondes sur le thème du nucléaire, nommées “Reko Tika”, qui s'était déroulée à Paris cette année-là, à l’invitation du président Emmanuel Macron.
À l'occasion de la Journée des droits des femmes qui s'est déroulée ce vendredi, le Conseil économique, social, culturel et environnemental (Cesec) s'est penché sur la place de la femme dans le processus d'indemnisation des victimes du nucléaire.
En présence de l'association 193 et de l'Institut du cancer de Polynésie française (ICPF), la Caisse de prévoyance sociale (CPS) a présenté une estimation mise à jour des dépenses engagées par elle entre 1985 et 2023 pour le traitement de ses ressortissants atteints de maladies radio-induites reconnues par la loi Morin. En compilant ses données sur les 39 ans de son étude, la CPS a révélé que 12 584 patients polynésiens, “dont la moitié sont décédés”, ont été traités pour ces maladies. Les dépenses engagées par la Caisse dans ce cadre sont pour le moins astronomiques. “Cela atteint un montant total de plus de 107 milliards de francs, soit 899 millions d'euros”, a déclaré vendredi matin aux membres du Cesec le président du conseil d'administration de la CPS, Patrick Galenon. De plus, celui qui est aussi le secrétaire général du syndicat CSTP-FO a évalué que le régime de santé polynésien a financé, à lui seul, 89% de cette somme. Car oui, sur les 12 584 patients, 11 120 sont – ou étaient – affiliés à la CPS. Soit 95 milliards de francs, à la seule charge des cotisants polynésiens. “Entre 2011 et 2013, ils ont commencé à rembourser. Mais seulement sept dossiers ; avant de décréter que ce n'était plus de leur responsabilité mais juste une question de solidarité nationale”, s’est indigné Patrick Galenon. “Maintenant, nous faisons notre devoir, nous demandons à la France de payer. Mais il faudrait qu'on soit un peu plus soutenu par l'assemblée territoriale et le Pays.”
De plus, toujours selon Patrick Galenon, il est compliqué pour la CPS d'avoir un aperçu des remboursements dans les dossiers présentés par les malades au Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Civen. “Nous n'avons aucune notion de ça, alors que 50% des demandeurs sont indemnisés d'après l'association 193”, a-t-il expliqué devant l'assemblée plénière du Cesec vendredi. “Le Civen nous demande nos données, mais eux ne nous transmettent rien en retour. C'est regrettable.”
Les femmes plus touchées
Parmi les 12 584 patients qui ont souffert de reconnues comme maladies radio-induites ces 39 dernières années, 64% étaient des femmes. Par ailleurs, l'association 193, dont de nombreux membres étaient présents ce vendredi, a révélé devant le Cesec que les femmes étaient largement majoritaires dans les dossiers civils d'indemnisation qu'ils défendent. Et si les femmes sont malheureusement en tête de ce triste classement, c'est notamment en raison des cancers du sein, de l'utérus et de l'ovaire, qui sont parmi les pathologies les plus représentées chez les 12 584 patients atteints de maladies radio-induites ces 44 dernières années. D'ailleurs, le nombre de diagnostics de ces pathologies augmente en moyenne chaque année de 5 à 8%, selon les données de la CPS. À noter également que les cancers touchent très précocement les femmes, car si en Métropole, l'âge moyen de diagnostic est de 67 ans, au Fenua, il est seulement de 54 ans.
Par ailleurs, à titre de rappel, la CPS a déjà annoncé plusieurs estimations concernant le montant des dépenses prise en charge sur ses fonds pour le traitement des maladies radio-induites, mais sur des temporalités différentes. En effet, en 2021 l'organisme avait estimé, sur une période entre 1985 et 2021, la somme à 80 milliards de francs. Cette estimation avait été faite à l'occasion des tables rondes sur le thème du nucléaire, nommées “Reko Tika”, qui s'était déroulée à Paris cette année-là, à l’invitation du président Emmanuel Macron.