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Makatea : l'enquête publique sur l'avenir de la mine se termine


Makatea : l'enquête publique sur l'avenir de la mine se termine
PAPEETE, vendredi 15 février 2013. L’enquête publique préalable à la délivrance d’un permis d’exploration minière à Makatea s’est achevée ce jeudi 14 février. D’ici quelques semaines, les deux commissaires enquêteurs remettront au Pays leur avis circonstancié. Jamais avant l’ouverture de l’enquête publique il y a un mois, les habitants et les propriétaires terriens n’avaient autant ressenti l’urgence de la situation. Le projet d’une possible exploitation secondaire des gisements de phosphates de l’île apparaissait jusqu’ici comme un mirage, avec l’apparition, parfois, dans un hélicoptère, de quelques industriels et ingénieurs miniers australiens venus voir la mine endormie depuis 47 ans.

Soudain pourtant, ce projet s’est retrouvé à portée de mains
. Alors, entre ceux qui sont favorables à cette exploitation secondaire, avec en ligne de mire la réhabilitation des sites, et ceux qui s’y opposent farouchement, car l’île a déjà beaucoup souffert, le dialogue s’est concentré pour ramener à leur cause ceux qui n’avaient pas d’avis tranché. «Ce que nous voulions surtout c’est que les habitants puissent s’exprimer et rendre un avis après avoir vraiment pris le temps de savoir ce que ce projet implique réellement pour Makatea» explique Sylvanna Nordman vice-présidente de l’association Te fatu fenua no Makatea, un collectif qui rassemble des propriétaires terriens. Selon elle, les avis qui se seraient exprimés dans le registre de l’enquête publique à Makatea ont fini par prendre une option beaucoup moins favorable au retour de la mine, au fil des semaines.

Dimanche dernier, pour la première fois, des habitants de Makatea ayant appris la venue sur place de Colin Randall l’investisseur minier australien, avaient placardé, devant leur maison, des panneaux exprimant leur refus de voir ce projet minier aboutir. Mais parallèlement, l’enquête publique se tenait à Tahiti au siège de la circonscription administrative des Tuamotu-Gambier, dans la mairie du chef-lieu de la commune de Rangiroa et dans les communes associées de Mataiva et Tikehau. A Tahiti, une pétition contre ce projet de mine accompagné des signatures d’une centaine de personnes a également été déposée dans le registre de l’enquête publique. Il reste à présent aux deux commissaires enquêteurs de faire la synthèse de tous ces registres pour transmettre, d’ici trois semaines environ, un avis circonstancié sur ce projet, qui mette en avant l’avis de la population. Les pros et les contre retiennent leur souffle jusqu’à la publication du procès verbal final.


Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 15 Février 2013 à 17:13 | Lu 1200 fois