Tahiti, le 20 septembre 2022 – Les (nombreux) porteurs du projet de ferme solaire Mahana O'Hiupe ont présenté mardi le montage financier et technique de leur ferme agri-solaire prévue pour fin 2024 à Taravao, non sans oublier de lancer quelques appels du pied à la puissance publique sur des questions financières.
Le projet de ferme solaire Mahana O'Hiupe, porté notamment par le groupe Siu, avait mis les petits plats dans les grands, mardi à l'InterContinental Tahiti, pour médiatiser les signatures de ses conventions de financement pour son projet de ferme “agri-solaire” à Taravao. Un projet arrivé en tête de l'appel à candidature lancé par le Pays en 2021 pour identifier 30 MWc de fermes solaires sur l'île de Tahiti. L'occasion de découvrir les conditions exactes du montage du projet, d'en connaître les détails techniques et –pour ses propriétaires– de passer quelques “messages” au Pays et à l'État…
Qui et combien ?
Côté Pays et État, justement, on retrouvait mardi à Faa'a un auditoire particulièrement fourni. Représentant du vice-président, du ministre de l'Agriculture, du service de l'énergie, du secrétariat général du haut-commissariat ou encore président de la TEP… Les autorités publiques, déjà nombreuses, étaient pourtant elles-mêmes dépassées en nombre par les porteurs du projet –Dick Bailey et sa holding Antares, Vincent Law et sa holding Pape Ora, Christian et Alain Lausan, et enfin la famille Siu regroupée dans la holding SPFS–, ainsi que par les financeurs Socredo et Sofidep. Un projet annoncé pour “plus de 2 milliards de Fcfp”, financé à 1,7 milliard par un emprunt de la Socredo et un prêt de 100 millions de Fcfp de la Sofidep. L'investissement restant étant apporté par les porteurs du projet et un investissement au capital de l'OCI, filiale de la Socredo. De quoi expliquer la taille de l'assemblée réunie mardi à l'InterContinental.
Côté projet, c'est sur les terres de l'éleveur bovin Georges Maau-Raoulx que vont s'implanter les 12 hectares de la ferme solaire constituée de panneaux photovoltaïques destinés à servir “d'ombrière” au bétail paissant sur place. “L'alliance de l'autonomie alimentaire et énergétique”, a défendu le maître de cérémonie Gérard Siu lors de l'exposé du projet. Pas moins de 150 bovins devraient en effet rester hébergés sous les panneaux solaires. “La période de broute sera augmentée de 6 heures par jour”, assure Mahana O'Hiupe sur sa plaquette. Enfin, dernier intervenant, Sunzil Services Polynésie s'est vu confier la partie technique du projet : Une ferme de 10 MW avec un stockage en batterie de 13 MW.
Quelques messages…
On le disait, cette “cérémonie de signatures” organisée mardi était également l'occasion de passer quelques messages à la puissance publique, principalement d'ordre financiers. Crise sanitaire et crise économique mondiale liée à la guerre en Ukraine ont entraîné une flambée des coûts en pleine procédure d'appel à candidature, au point que Mahana O'Hiupe “aurait pu abandonner”, a concédé Gérard Siu. “Durant le process, le coût des batteries a monté quatre fois. D'autres ont même décidé de renoncer à nous fournir”, explique l'investisseur, qui souligne que “d'importants efforts financiers” ont donc été demandés “sur fonds propres” aux partenaires.
Autre préoccupation majeure, Gérard Siu a exhorté le Pays “d'assouplir les règles de placement de l'énergie”. Aujourd'hui, une variation de 10% au maximum est autorisée pour injecter l'électricité dans le réseau. Une des conditions de l'appel à candidature. Mais Gérard Siu estime que cette contrainte “limite” la puissance de sa centrale et pourrait rendre ce type d'investissements “trop peu attractifs” à l'avenir. Même question soulevée sur le prix de rachat du kWh fixé pour 25 ans par le Pays pour permettre aux investisseurs d'amortir leurs investissements. “S'il s'adapte ne serait-ce que sur l'inflation ou l'indice du coût de la vie, ça permettra au moins de suivre et d'intéresser d'autres investisseurs. Si c'est moins rentable, quels investisseurs vont s'engager sur 25 ans ?”, a lancé Gérard Siu. Espérant visiblement que sa remarque trouve une oreille attentive.
Le projet de ferme solaire Mahana O'Hiupe, porté notamment par le groupe Siu, avait mis les petits plats dans les grands, mardi à l'InterContinental Tahiti, pour médiatiser les signatures de ses conventions de financement pour son projet de ferme “agri-solaire” à Taravao. Un projet arrivé en tête de l'appel à candidature lancé par le Pays en 2021 pour identifier 30 MWc de fermes solaires sur l'île de Tahiti. L'occasion de découvrir les conditions exactes du montage du projet, d'en connaître les détails techniques et –pour ses propriétaires– de passer quelques “messages” au Pays et à l'État…
Qui et combien ?
Côté Pays et État, justement, on retrouvait mardi à Faa'a un auditoire particulièrement fourni. Représentant du vice-président, du ministre de l'Agriculture, du service de l'énergie, du secrétariat général du haut-commissariat ou encore président de la TEP… Les autorités publiques, déjà nombreuses, étaient pourtant elles-mêmes dépassées en nombre par les porteurs du projet –Dick Bailey et sa holding Antares, Vincent Law et sa holding Pape Ora, Christian et Alain Lausan, et enfin la famille Siu regroupée dans la holding SPFS–, ainsi que par les financeurs Socredo et Sofidep. Un projet annoncé pour “plus de 2 milliards de Fcfp”, financé à 1,7 milliard par un emprunt de la Socredo et un prêt de 100 millions de Fcfp de la Sofidep. L'investissement restant étant apporté par les porteurs du projet et un investissement au capital de l'OCI, filiale de la Socredo. De quoi expliquer la taille de l'assemblée réunie mardi à l'InterContinental.
Côté projet, c'est sur les terres de l'éleveur bovin Georges Maau-Raoulx que vont s'implanter les 12 hectares de la ferme solaire constituée de panneaux photovoltaïques destinés à servir “d'ombrière” au bétail paissant sur place. “L'alliance de l'autonomie alimentaire et énergétique”, a défendu le maître de cérémonie Gérard Siu lors de l'exposé du projet. Pas moins de 150 bovins devraient en effet rester hébergés sous les panneaux solaires. “La période de broute sera augmentée de 6 heures par jour”, assure Mahana O'Hiupe sur sa plaquette. Enfin, dernier intervenant, Sunzil Services Polynésie s'est vu confier la partie technique du projet : Une ferme de 10 MW avec un stockage en batterie de 13 MW.
Quelques messages…
On le disait, cette “cérémonie de signatures” organisée mardi était également l'occasion de passer quelques messages à la puissance publique, principalement d'ordre financiers. Crise sanitaire et crise économique mondiale liée à la guerre en Ukraine ont entraîné une flambée des coûts en pleine procédure d'appel à candidature, au point que Mahana O'Hiupe “aurait pu abandonner”, a concédé Gérard Siu. “Durant le process, le coût des batteries a monté quatre fois. D'autres ont même décidé de renoncer à nous fournir”, explique l'investisseur, qui souligne que “d'importants efforts financiers” ont donc été demandés “sur fonds propres” aux partenaires.
Autre préoccupation majeure, Gérard Siu a exhorté le Pays “d'assouplir les règles de placement de l'énergie”. Aujourd'hui, une variation de 10% au maximum est autorisée pour injecter l'électricité dans le réseau. Une des conditions de l'appel à candidature. Mais Gérard Siu estime que cette contrainte “limite” la puissance de sa centrale et pourrait rendre ce type d'investissements “trop peu attractifs” à l'avenir. Même question soulevée sur le prix de rachat du kWh fixé pour 25 ans par le Pays pour permettre aux investisseurs d'amortir leurs investissements. “S'il s'adapte ne serait-ce que sur l'inflation ou l'indice du coût de la vie, ça permettra au moins de suivre et d'intéresser d'autres investisseurs. Si c'est moins rentable, quels investisseurs vont s'engager sur 25 ans ?”, a lancé Gérard Siu. Espérant visiblement que sa remarque trouve une oreille attentive.
Gérard Siu, porteur du projet Mahana O'Hiupe : “Nous demandons une certaine souplesse”
Vous avez passé un certain nombre de messages à destination des représentants du Pays et de l'État, pour attirer l'attention sur les difficultés de financement de telles solutions ?
“Nous avons aujourd'hui un business plan imposé par l'appel à projet et des règles de placement de l'énergie définies par le code de l'Energie. Nous demandons d'abord une certaine souplesse, au moins dans les débuts de l'exploitation. Parce que si nous utilisons les règles stricto sensu, on aura beaucoup de pertes d'énergie produite et non injectée dans le réseau. Si ces règles sont trop limitatives, la rentabilité sera trop faible. Et donc l'intérêt et l'attractivité d'un projet d'investissement sur 25 ans sera moindre…”
La flambée des coûts d'importation et des matières premières vous a conduit à revoir vos plans après avoir remporté la signature de l'appel à candidature ?
“Ça a été difficile. Nous avons dû revoir les rendements et remettre de l'argent sur fonds propres. Parce que les banques nous accompagnent, mais avec certaines règles d'investissements minimaux sur fonds propres…”
Quand sera mise en service cette ferme agri-solaire ?
“Au plus tard, on doit injecter l'électricité le 1er janvier 2025. Mais il est possible qu'on puisse le faire au dernier trimestre 2024.”
“Nous avons aujourd'hui un business plan imposé par l'appel à projet et des règles de placement de l'énergie définies par le code de l'Energie. Nous demandons d'abord une certaine souplesse, au moins dans les débuts de l'exploitation. Parce que si nous utilisons les règles stricto sensu, on aura beaucoup de pertes d'énergie produite et non injectée dans le réseau. Si ces règles sont trop limitatives, la rentabilité sera trop faible. Et donc l'intérêt et l'attractivité d'un projet d'investissement sur 25 ans sera moindre…”
La flambée des coûts d'importation et des matières premières vous a conduit à revoir vos plans après avoir remporté la signature de l'appel à candidature ?
“Ça a été difficile. Nous avons dû revoir les rendements et remettre de l'argent sur fonds propres. Parce que les banques nous accompagnent, mais avec certaines règles d'investissements minimaux sur fonds propres…”
Quand sera mise en service cette ferme agri-solaire ?
“Au plus tard, on doit injecter l'électricité le 1er janvier 2025. Mais il est possible qu'on puisse le faire au dernier trimestre 2024.”