Paris, France | AFP | vendredi 03/02/2023 - Emmanuel Macron a réuni vendredi sa "cabine de pilotage" de la politique nucléaire pour tenir le cap et la cadence de la relance accélérée de la filière, un "chantier prioritaire" décrété il y a un an par le chef de l'Etat face aux crises énergétique et climatique.
A l'issue de la réunion à l'Elysée, la présidence n'a pas fait d'annonce nouvelle sur le calendrier de construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, dont les premières mises en services doivent avoir lieu "d'ici 2035 au plus tard".
Mais le conseil a "passé en revue" le programme et a rappelé vouloir mobiliser tous les acteurs "pour nous assurer que les délais et objectifs" de cette pièce-maîtresse de la stratégie nucléaire de la France "seront respectés", selon un communiqué de l'Elysée.
Le conseil a aussi "acté l'accélération" des travaux en vue du développement de petits réacteurs de type SMR.
Principale nouveauté issue de la réunion de vendredi, "le lancement d'études permettant de préparer la prolongation de la durée de vie des centrales existantes à 60 ans et au-delà, dans des conditions strictes de sûreté garanties par l’Autorité de sûreté nucléaire". L'Etat fait ainsi sienne la demande de l'exploitant EDF qui veut étendre cette durée actuellement limitée à 40 ans.
"Passage en force"
Le 10 février 2022 à Belfort, le président, alors en campagne pour sa réélection, avait défini une politique énergétique qui consacrait son changement de pied sur le nucléaire civil, avec ce vaste plan de relance, ainsi que le développement des renouvelables, et une plus grande sobriété.
Depuis, l'adoption d'un projet de loi pour développer les énergies renouvelables est en bonne voie au Parlement, et le Sénat a voté en première lecture un texte pour accélérer et simplifier la construction de nouveaux réacteurs.
En attendant leur adoption définitive, celui de vendredi était donc présenté comme un "point d'étape". D'autant que d'autres rendez-vous empêchaient d'aller plus vite dans les décisions: le débat public sur les nouveaux réacteurs EPR ne se termine que fin février, et le Parlement devra débattre des futures lois de programmation énergétique attendues autour de l'été.
Certains, parmi les organisations écologistes ou dans l'opposition, se sont d'ailleurs offusqués de l'empressement présidentiel.
L'organisation non gouvernementale France nature environnement (FNE) avait estimé que cette réunion "pourrait chercher à faire croire que le lancement de la construction de nouveaux réacteurs est inévitable", déplorant un "passage en force" qui est "un doigt d'honneur au débat public".
"Le président de la République piétine le débat parlementaire", avaient protesté de leur côté les députés socialistes, affirmant que "c'est au Parlement de déterminer souverainement le futur mix énergétique de la France".
"On ne peut pas dire que d'un côté, il y a l'urgence climatique et de l'autre côté, repousser encore et toujours les décisions", notamment avec la crise énergétique amplifiée par la guerre en Ukraine, a répondu l'entourage d'Emmanuel Macron, assurant toutefois respecter "l'ordre" des décisions.
L'année 2023 est cruciale pour l'avenir énergétique de la France qui doit inscrire dans la loi la part dévolue à chaque énergie, et notamment au nucléaire, pour sortir des combustibles fossiles et parvenir à la neutralité carbone en 2050.
"Maintenant que le cap est clair, on a besoin d'une cabine de pilotage et d'un chef à bord", a plaidé l'Elysée, faisant valoir que "l'immense chantier" des nouveaux réacteurs "pèse plus de 60 milliards d'euros" -- même si la question-clé du financement, qui doit encore être tranchée, n'était pas à l'ordre du jour vendredi.
Et ce "chef" veut montrer qu'il est bien "à bord": Emmanuel Macron réunira désormais ce conseil de politique nucléaire deux fois par an pour "assurer un suivi régulier et précis des différents chantiers". En juin, il devra "valider les orientations" de la loi de programmation 2030-2035, puis, fin 2023, il mènera une "revue détaillée du programme d'EPR2".
A l'issue de la réunion à l'Elysée, la présidence n'a pas fait d'annonce nouvelle sur le calendrier de construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, dont les premières mises en services doivent avoir lieu "d'ici 2035 au plus tard".
Mais le conseil a "passé en revue" le programme et a rappelé vouloir mobiliser tous les acteurs "pour nous assurer que les délais et objectifs" de cette pièce-maîtresse de la stratégie nucléaire de la France "seront respectés", selon un communiqué de l'Elysée.
Le conseil a aussi "acté l'accélération" des travaux en vue du développement de petits réacteurs de type SMR.
Principale nouveauté issue de la réunion de vendredi, "le lancement d'études permettant de préparer la prolongation de la durée de vie des centrales existantes à 60 ans et au-delà, dans des conditions strictes de sûreté garanties par l’Autorité de sûreté nucléaire". L'Etat fait ainsi sienne la demande de l'exploitant EDF qui veut étendre cette durée actuellement limitée à 40 ans.
"Passage en force"
Le 10 février 2022 à Belfort, le président, alors en campagne pour sa réélection, avait défini une politique énergétique qui consacrait son changement de pied sur le nucléaire civil, avec ce vaste plan de relance, ainsi que le développement des renouvelables, et une plus grande sobriété.
Depuis, l'adoption d'un projet de loi pour développer les énergies renouvelables est en bonne voie au Parlement, et le Sénat a voté en première lecture un texte pour accélérer et simplifier la construction de nouveaux réacteurs.
En attendant leur adoption définitive, celui de vendredi était donc présenté comme un "point d'étape". D'autant que d'autres rendez-vous empêchaient d'aller plus vite dans les décisions: le débat public sur les nouveaux réacteurs EPR ne se termine que fin février, et le Parlement devra débattre des futures lois de programmation énergétique attendues autour de l'été.
Certains, parmi les organisations écologistes ou dans l'opposition, se sont d'ailleurs offusqués de l'empressement présidentiel.
L'organisation non gouvernementale France nature environnement (FNE) avait estimé que cette réunion "pourrait chercher à faire croire que le lancement de la construction de nouveaux réacteurs est inévitable", déplorant un "passage en force" qui est "un doigt d'honneur au débat public".
"Le président de la République piétine le débat parlementaire", avaient protesté de leur côté les députés socialistes, affirmant que "c'est au Parlement de déterminer souverainement le futur mix énergétique de la France".
"On ne peut pas dire que d'un côté, il y a l'urgence climatique et de l'autre côté, repousser encore et toujours les décisions", notamment avec la crise énergétique amplifiée par la guerre en Ukraine, a répondu l'entourage d'Emmanuel Macron, assurant toutefois respecter "l'ordre" des décisions.
L'année 2023 est cruciale pour l'avenir énergétique de la France qui doit inscrire dans la loi la part dévolue à chaque énergie, et notamment au nucléaire, pour sortir des combustibles fossiles et parvenir à la neutralité carbone en 2050.
"Maintenant que le cap est clair, on a besoin d'une cabine de pilotage et d'un chef à bord", a plaidé l'Elysée, faisant valoir que "l'immense chantier" des nouveaux réacteurs "pèse plus de 60 milliards d'euros" -- même si la question-clé du financement, qui doit encore être tranchée, n'était pas à l'ordre du jour vendredi.
Et ce "chef" veut montrer qu'il est bien "à bord": Emmanuel Macron réunira désormais ce conseil de politique nucléaire deux fois par an pour "assurer un suivi régulier et précis des différents chantiers". En juin, il devra "valider les orientations" de la loi de programmation 2030-2035, puis, fin 2023, il mènera une "revue détaillée du programme d'EPR2".