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Macron: "la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester"


Ludovic MARIN / AFP
Ludovic MARIN / AFP
Paris, France | AFP | dimanche 12/12/2021 - Emmanuel Macron s'est réjoui dimanche de la victoire du "non" à l'indépendance en Nouvelle-Calédonie, estimant que "la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d'y rester", tout en reconnaissant "l'ampleur de la tâche" pour la période de transition qui s'ouvre.

"Nous ne pouvons ignorer que le corps électoral est resté profondément divisé malgré le passage des années", a-t-il reconnu dans une allocution télévisée, après l'annonce de la victoire écrasante des opposants à l'indépendance, ses partisans ayant appelé à bouder le scrutin.

A cet égard, le chef de l'Etat s'est contenté de prendre acte du "contexte de forte abstention". La participation n'a été en effet que de 43,9%, moitié moins que lors des deux référendums précédents.

Emmanuel Macron a surtout insisté sur la nécessité de préparer "une période de transition qui libère de l'alternative binaire entre le oui et le non et doit nous conduire à bâtir un projet commun".

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, qui se trouve sur place "à ma demande", a-t-il dit, "est à votre écoute dès maintenant pour préparer cette nouvelle étape".

Il a cité non seulement les questions institutionnelles et juridiques pour bâtir une "nouvelle organisation politique" mais aussi déroulé la liste des problèmes à résoudre en Nouvelle-Calédonie: "la situation économique, la situation sanitaire, la relance, l'équilibre des comptes publics", "la réduction des inégalités qui fragilise l'unité de l'archipel, la stratégie nickel, l'autonomie alimentaire et énergétique, le foncier, la fiscalité, une croissance plus juste et plus respectueuse de la nature", sans oublier "la situation des femmes calédoniennes".

"Nous aurons à construire une place pour la Nouvelle-Calédonie dans cette région indo-pacifique en pleine recomposition", a ajouté le chef de l'Etat, à propos de ce sujet géopolitique majeur pour Paris.

Le Premier ministre Jean Castex a souligné de son côté que "ce 12 décembre ne constitue donc en aucun cas une fin, mais une étape essentielle pour la Nouvelle-Calédonie".

"Dans la continuité de l'esprit qui a présidé aux accords de Matignon et de Nouméa, un nouveau dialogue va se mettre en place", a-t-il rappelé. 

Le "non" à l'indépendance largement salué par la classe politique

La classe politique a largement salué dimanche la victoire du non à l'indépendance lors du 3e référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon jugeant toutefois le résultat "pas légitime" en raison du très fort taux d'abstention.

"C'est un grand moment de bonheur", a réagi sur France 3 la candidate LR à l'élection présidentielle Valérie Pécresse, "parce que pour moi, évidemment, la Nouvelle-Calédonie c'est la France, les outre-mer c'est la France".

"Il y a eu un choix, un choix clair, un choix massif",a -t-elle estimé, soulignant toutefois que ce référendum "n'est qu'un point de départ". "Maintenant il va falloir construire l'avenir de la Nouvelle-Calédonie", a-t-elle souligné, ajoutant que "ça supposera aussi un investissement de l'Etat fort".

"On n'est pas du tout au bout de cette question très importante: quel type de lien peut-il avoir entre un pays aussi précieux pour la France et pour qui la France est aussi importante ?", a souligné François Bayrou sur BFMTV.

Le président du MoDem a aussi dénoncé des "polémiques sans intérêt majeur", après les attaques contre Emmanuel Macron accusé d'"indifférence" à droite sur le sujet. "Sa responsabilité est d'être le président de tous", a-t-il justifié.

Pour le président LR du Sénat Gérard Larcher, "le résultat de ce scrutin ne doit pas être perçu comme un aboutissement mais comme le point de départ d’une relation renouvelée entre la France et les populations calédoniennes".

"L’enjeu est désormais de faire de la Nouvelle-Calédonie une terre de concorde et de progrès, enracinée dans son environnement Pacifique, respectueuse de ses identités plurielles, sûre de ses potentialités économiques", a ajouté M. Larcher dans un communiqué.

"Après trois référendums, nos compatriotes calédoniens ont définitivement choisi la France. (...) Seul un dialogue respectueux permettra de construire un destin commun. L’Etat doit s’engager dans ce processus de réconciliation", a déclaré le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Pour le patron des députés LR Damien Abad, "le +non+ à l'indépendance résonne comme un +oui+ à la France. Il nous faut désormais écrire une page commune et être à la hauteur des enjeux".

"La Nouvelle-Calédonie reste française ! Il faut maintenant œuvrer à la restauration de l’unité. Je le ferai", a tweeté à l'extrême droite la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen.

Le candidat Eric Zemmour s'est adressé aux Néo-Calédoniens dans une vidéo sur Twitter. "Votre volonté est sans appel. Vous êtes Français et vous le resterez !", a-t-il affirmé.

A gauche, le porte-parole des sénateurs socialistes Rachid Temal a salué le choix de la Nouvelle-Calédonie "de rester dans la France". "Cette décision oblige : la concorde entre neo-Calédoniens, une République qui tient toutes ses promesses et met fin aux inégalités inacceptables".

Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI à la présidentielle, a lui dénoncé sur France Inter/franceinfo/Le Monde un résultat "pas légitime", rappelant que les indépendantistes avaient appelé à repousser le scrutin. "Il n'y avait qu'un bulletin puisque les indépendantistes ont décidé de ne pas participer au référendum".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est pour sa part félicité dans le grand jury RTL/Figaro/LCI que ce référendum se soit tenu "dans des conditions de sécurité tout à fait acceptables et malgré la crise sanitaire".

Il a salué également "le courage" d'Emmanuel Macron d’avoir réalisé "trois référendums pendant son quinquennat".

le Dimanche 12 Décembre 2021 à 08:11 | Lu 1678 fois