PAPEETE, le 14 septembre 2017 - Le procès d’assises dans l’affaire de la dramatique rixe de Papara touche à sa fin. Ce jeudi, suite à l’audition du médecin légiste et aux plaidoiries des parties civiles, l’avocat général a, sans surprise, requis de lourdes peines de prison ferme à l’encontre des six accusés. Le verdict tombera vendredi.
Ce matin, lors de l’avant dernière journée d’assises dans l’affaire de la bagarre mortelle de Papara, l’audience a débuté par l’audition du médecin légiste. L’expert, qui a autopsié le corps de Moearii le 20 juillet 2014, a expliqué que la victime était décédée suite à un œdème cérébral consécutif à la vingtaine de lésions traumatiques relevés sur la tête du jeune homme. Celle-ci présentait d’ailleurs une plaie de 6,5 cms sur 1 cm. Le visage de Moearii était méconnaissable lorsque son corps a été présenté à la famille. Le médecin légiste a indiqué que ces blessures découlaient de coups particulièrement violents et qu’elles ressemblaient aux lésions que l’on constate souvent sur les victimes d’accidents de la route. La victime est très rapidement tombée dans le coma, elle est morte sur les lieux de la bagarre.
Suite à l’audition de l’expert, ont eu lieu les plaidoiries des parties civiles. Évoquant le contexte de ce drame, Me Lavoye a indiqué qu’à ses yeux, Moearii avait perdu la vie car "il a mis le pied dans le mauvais quartier. Il n’est pas mort pour une enceinte, il est mort car il était un homme de principe et qu’il n’a pas voulu laisser Dorothée, qui était comme sa petite sœur, dans la difficulté". Enfin, l’avocate a rappelé que le fait d’être sous l’emprise de l’état alcoolique était une circonstance aggravante et non l’inverse.
"Une mise à mort dans des conditions inhumaines" pour l'avocat général
L’avocat général a clos cette avant dernière journée d’assises par ses réquisitions. Dans celles-ci, le représentant du ministère public a demandé des peines de 10 à 20 ans de prison ferme pour tous les accusés : "Ce jour-là, plusieurs groupes se sont formés. L’un était à la plage, l’autre jouait à la pétanque, l’autre encore traînait près de la clinique vétérinaire. Tous étaient alcoolisés. Il y avait une apparente tranquillité dans ce quartier. Mais cette quiétude était de surface. En fait, cet après-midi-là, le quartier était un brasier qu’un vent mauvais pouvait enflammer. Le vent mauvais a été cette intervention malheureuse de Dorothée. C’était idiot, certes. Elle s’est obstinée car elle est jeune, car elle avait bu. Mais elle n’est pas coupable. Il y a, dans ce dossier, des preuves irréfutables. Tout d’abord les éléments médicaux légaux. Ces fractures sont graves car elles ont entraîné le décollement de toute la partie faciale qui s’est détachée du crâne, cela signifie que les coups ont été très violents, comparables au choc d’un accident de la route. Certains ont dit que des bulles de sang s’échappaient de la bouche du défunt. Il était , en effet, en train de s’étouffer du fait des blessures subies. Chacun des coups en lui-même a donné la mort, chacun des coups a majoré les effets mortels du précédent. C’est une mise à mort dans des conditions inhumaines, comme on ne tuerait pas une bête".
Classant la gravité des violences en trois catégories, l’avocat général a requis des peines allant de 10 à 20 ans de prison ferme. A la lecture des réquisitions, les six accusés n’ont émis aucune réaction. Comme une silencieuse forme d’acceptation. Le procès s’achèvera vendredi avec les plaidoiries de la défense. C’est une lourde tâche qui les attend.
Ce matin, lors de l’avant dernière journée d’assises dans l’affaire de la bagarre mortelle de Papara, l’audience a débuté par l’audition du médecin légiste. L’expert, qui a autopsié le corps de Moearii le 20 juillet 2014, a expliqué que la victime était décédée suite à un œdème cérébral consécutif à la vingtaine de lésions traumatiques relevés sur la tête du jeune homme. Celle-ci présentait d’ailleurs une plaie de 6,5 cms sur 1 cm. Le visage de Moearii était méconnaissable lorsque son corps a été présenté à la famille. Le médecin légiste a indiqué que ces blessures découlaient de coups particulièrement violents et qu’elles ressemblaient aux lésions que l’on constate souvent sur les victimes d’accidents de la route. La victime est très rapidement tombée dans le coma, elle est morte sur les lieux de la bagarre.
Suite à l’audition de l’expert, ont eu lieu les plaidoiries des parties civiles. Évoquant le contexte de ce drame, Me Lavoye a indiqué qu’à ses yeux, Moearii avait perdu la vie car "il a mis le pied dans le mauvais quartier. Il n’est pas mort pour une enceinte, il est mort car il était un homme de principe et qu’il n’a pas voulu laisser Dorothée, qui était comme sa petite sœur, dans la difficulté". Enfin, l’avocate a rappelé que le fait d’être sous l’emprise de l’état alcoolique était une circonstance aggravante et non l’inverse.
"Une mise à mort dans des conditions inhumaines" pour l'avocat général
L’avocat général a clos cette avant dernière journée d’assises par ses réquisitions. Dans celles-ci, le représentant du ministère public a demandé des peines de 10 à 20 ans de prison ferme pour tous les accusés : "Ce jour-là, plusieurs groupes se sont formés. L’un était à la plage, l’autre jouait à la pétanque, l’autre encore traînait près de la clinique vétérinaire. Tous étaient alcoolisés. Il y avait une apparente tranquillité dans ce quartier. Mais cette quiétude était de surface. En fait, cet après-midi-là, le quartier était un brasier qu’un vent mauvais pouvait enflammer. Le vent mauvais a été cette intervention malheureuse de Dorothée. C’était idiot, certes. Elle s’est obstinée car elle est jeune, car elle avait bu. Mais elle n’est pas coupable. Il y a, dans ce dossier, des preuves irréfutables. Tout d’abord les éléments médicaux légaux. Ces fractures sont graves car elles ont entraîné le décollement de toute la partie faciale qui s’est détachée du crâne, cela signifie que les coups ont été très violents, comparables au choc d’un accident de la route. Certains ont dit que des bulles de sang s’échappaient de la bouche du défunt. Il était , en effet, en train de s’étouffer du fait des blessures subies. Chacun des coups en lui-même a donné la mort, chacun des coups a majoré les effets mortels du précédent. C’est une mise à mort dans des conditions inhumaines, comme on ne tuerait pas une bête".
Classant la gravité des violences en trois catégories, l’avocat général a requis des peines allant de 10 à 20 ans de prison ferme. A la lecture des réquisitions, les six accusés n’ont émis aucune réaction. Comme une silencieuse forme d’acceptation. Le procès s’achèvera vendredi avec les plaidoiries de la défense. C’est une lourde tâche qui les attend.