Rarement personnage aura autant suscité de méfiance, de défiance même, voire de totale incrédulité que Louis Gabriel Domeny de Rienzi, explorateur, aventurier, auteur à succès encore qualifié aujourd’hui d’illusionniste par certains biographes à la dent –et la plume– dure... On lui doit pourtant un énorme travail sur l’Océanie, publié entre 1834 et 1836 à travers trois volumes de l’ambitieuse collection “L’Univers” éditée par Firmin Didot à Paris ; une “Océanie” en trois tomes et 1 440 pages, auxquelles il faut ajouter 304 gravures et des cartes détaillées ; un travail qui servit de référence pendant de nombreuses années...
On ne sait que peu de détails sur la prime jeunesse de Louis Gabriel Domeny de Rienzi, sinon qu’il vit le jour à Cavaillon, dans le sud de la France le 30 mars 1789, année agitée s’il en fut. La région, le Comtat Venaissin, venait d’être attribuée à la France alors que jusque-là, elle était propriété du pape.
Fuite du domicile parental à 16 ans
Le jeune garçon reçut une éducation très complète. Son père était administrateur du département du Vaucluse sous le Directoire et conseiller de préfecture sous le Consulat et l’Empire. Ayant perdu son fils aîné et sa fille, le père reporta sur le petit Louis toute son attention. Il voulait en faire un diplomate, mais l’adolescent ne l’entendait pas de cette oreille. Il aimait la poésie, les sciences naturelles, les antiquités, les mathématiques et décida, à seize ans, de prendre la poudre d’escampette pour faire sa vie comme il l’entendait.
Un de ses oncles lui avait fourni les moyens de s’assurer une vie très confortable et de Rienzi suivit un jeune Grec, Ariston Telesphore, helléniste distingué, avec lequel il fila à Rome, où il retrouva une partie de sa famille d’origine, dont son cousin Thomas-Marie Gabrini de Rienzi. Tous les deux étaient des descendants d’un personnage historique italien haut en couleur, le dénommé Cola di Rienzo, un idéaliste dont les heures de gloire remontaient à l’Italie médiévale. Louis et Thomas, à travers cet ancêtre mort assassiné, étaient surtout inspirés par la grandeur de la Rome antique et souhaitaient voir l’Italie réunifiée pour enfin marcher sur les pas des anciens Romains.
On ne sait que peu de détails sur la prime jeunesse de Louis Gabriel Domeny de Rienzi, sinon qu’il vit le jour à Cavaillon, dans le sud de la France le 30 mars 1789, année agitée s’il en fut. La région, le Comtat Venaissin, venait d’être attribuée à la France alors que jusque-là, elle était propriété du pape.
Fuite du domicile parental à 16 ans
Le jeune garçon reçut une éducation très complète. Son père était administrateur du département du Vaucluse sous le Directoire et conseiller de préfecture sous le Consulat et l’Empire. Ayant perdu son fils aîné et sa fille, le père reporta sur le petit Louis toute son attention. Il voulait en faire un diplomate, mais l’adolescent ne l’entendait pas de cette oreille. Il aimait la poésie, les sciences naturelles, les antiquités, les mathématiques et décida, à seize ans, de prendre la poudre d’escampette pour faire sa vie comme il l’entendait.
Un de ses oncles lui avait fourni les moyens de s’assurer une vie très confortable et de Rienzi suivit un jeune Grec, Ariston Telesphore, helléniste distingué, avec lequel il fila à Rome, où il retrouva une partie de sa famille d’origine, dont son cousin Thomas-Marie Gabrini de Rienzi. Tous les deux étaient des descendants d’un personnage historique italien haut en couleur, le dénommé Cola di Rienzo, un idéaliste dont les heures de gloire remontaient à l’Italie médiévale. Louis et Thomas, à travers cet ancêtre mort assassiné, étaient surtout inspirés par la grandeur de la Rome antique et souhaitaient voir l’Italie réunifiée pour enfin marcher sur les pas des anciens Romains.
Difficile de trouver des portraits de Domeny de Rienzi. On connaît celui-ci, probablement lorsqu’il était en campagne dans l’armée napoléonienne.
Blessé à Wagram
Avec son mentor grec, de Rienzi visita la Sicile, différentes îles, les ruines de Cyrène, la Palestine, Damas, Balbeck, Troie et Constantinople ; ils poursuivirent vers les régions caucasiennes, la Georgie, le pays de Kiwa (ndlr : non identifié), l’Arménie, Babylone (ce qu’il en restait), Samos, la Crète.
Louis laissa là son ami et rentra en France par le chemin des écoliers, visitant Cagliari, Palma, l’Andalousie, Valence (en Espagne) et Marseille. Sa mère était alors mourante. Il séjourna dans sa région natale le temps de rédiger divers essais, traités et poèmes (dont un projet de réforme de l’orthographe), ce qui lui valut d’être reçu membre correspondant de l’Académie du Vaucluse.
Le “petit Louis” était devenu un homme et il avait à remplir ses obligations militaires. Il fit ses premières armes sous les ordres du maréchal Marmont, alors général en chef de l’armée de Dalmatie ; fait officier, il fit la campagne de Dalmatie puis celle d’Autriche où il fut blessé à Wagram.
En 1811, il retourna en Italie : Venise, Florence, Naples, Rome où il retrouva le dernier des Rienzi encore vivant, Thomas-Marie qui l’avait si bien reçu étant décédé. Entre 1811 et 1812, il séjournait alors à Rome, les portes de l’Académie lui furent ouvertes, mais son côté frondeur le fit mal voir du pouvoir en place, le gouvernement impérial. Il rentra en France, fut compromis dans l’affaire dite du général Mallet et dut, vite fait bien fait, s’exiler loin, très loin : il partit cap à l’ouest, Haïti d’abord, les États-Unis, le Mexique, Panama, Cuba, Carthagène, l’Orénoque ; lors de ce voyage, il fit la connaissance du célèbre Simon Bolivar, “El Libertador”. En Colombie, il aurait été nommé colonel de hussards, mais avant son départ, il démissionna de cette fonction.
Avec son mentor grec, de Rienzi visita la Sicile, différentes îles, les ruines de Cyrène, la Palestine, Damas, Balbeck, Troie et Constantinople ; ils poursuivirent vers les régions caucasiennes, la Georgie, le pays de Kiwa (ndlr : non identifié), l’Arménie, Babylone (ce qu’il en restait), Samos, la Crète.
Louis laissa là son ami et rentra en France par le chemin des écoliers, visitant Cagliari, Palma, l’Andalousie, Valence (en Espagne) et Marseille. Sa mère était alors mourante. Il séjourna dans sa région natale le temps de rédiger divers essais, traités et poèmes (dont un projet de réforme de l’orthographe), ce qui lui valut d’être reçu membre correspondant de l’Académie du Vaucluse.
Le “petit Louis” était devenu un homme et il avait à remplir ses obligations militaires. Il fit ses premières armes sous les ordres du maréchal Marmont, alors général en chef de l’armée de Dalmatie ; fait officier, il fit la campagne de Dalmatie puis celle d’Autriche où il fut blessé à Wagram.
En 1811, il retourna en Italie : Venise, Florence, Naples, Rome où il retrouva le dernier des Rienzi encore vivant, Thomas-Marie qui l’avait si bien reçu étant décédé. Entre 1811 et 1812, il séjournait alors à Rome, les portes de l’Académie lui furent ouvertes, mais son côté frondeur le fit mal voir du pouvoir en place, le gouvernement impérial. Il rentra en France, fut compromis dans l’affaire dite du général Mallet et dut, vite fait bien fait, s’exiler loin, très loin : il partit cap à l’ouest, Haïti d’abord, les États-Unis, le Mexique, Panama, Cuba, Carthagène, l’Orénoque ; lors de ce voyage, il fit la connaissance du célèbre Simon Bolivar, “El Libertador”. En Colombie, il aurait été nommé colonel de hussards, mais avant son départ, il démissionna de cette fonction.
Domeny de Rienzi reprit tous les écrits de ses prédécesseurs pour écrire ses trois tomes sur l’Océanie. Parmi ceux-ci, huit furent de grandes sources d’inspiration.
De Rienzi a pris soin d’enrichir les trois tomes “océaniens” de cartes fort détaillées pour l’époque.
Jusqu’au désastre de Waterloo...
Le calme revenu pour lui à Paris, il put renter en France et fit campagne auprès du maréchal Augereau. Deux fois blessé devant les murs de Macon, il publia un “Tableau de la France” qui connut un grand succès. En 1815, avec deux cents hommes, il tenta de s’opposer au retour de Napoléon et finalement se soumit à ce dernier une fois qu’il fut rendu à Paris ; il rempila dans l’armée de l’empereur, jusqu’au désastre de Waterloo.
Le capitaine de Rienzi se retrouva licencié et s’installa à Paris où il se consacra à la publication de compositions musicales. Il voyagea également un peu en France, en Suisse, dans le duché de Bade. Après une nouvelle période d’écriture à Paris, devenu membre de la “Société des amis de la liberté de la presse”, il dut à nouveau s’exiler compte tenu de ses prises de position contre la noblesse.
Il partit en Angleterre où il lança un hebdomadaire avant de repartir une troisième fois dans son pays d’adoption, l’Italie. Il quitta Londres en 1821 dans la discrétion. Mais à Rome, une nouvelle fois, il se mit à dos le pouvoir papal et il dut encore s’enfuir et retourner en Angleterre. Résolument contre le coup de force des Autrichiens en Italie, contre le chancelier lord Wellington en Angleterre, nostalgique de Napoléon dans ses écrits, il échappa de peu à une tentative d’assassinat et finalement s’exila une fois encore, cette fois-ci en Espagne qu’il prit le temps de visiter, ainsi que le Portugal.
Le calme revenu pour lui à Paris, il put renter en France et fit campagne auprès du maréchal Augereau. Deux fois blessé devant les murs de Macon, il publia un “Tableau de la France” qui connut un grand succès. En 1815, avec deux cents hommes, il tenta de s’opposer au retour de Napoléon et finalement se soumit à ce dernier une fois qu’il fut rendu à Paris ; il rempila dans l’armée de l’empereur, jusqu’au désastre de Waterloo.
Le capitaine de Rienzi se retrouva licencié et s’installa à Paris où il se consacra à la publication de compositions musicales. Il voyagea également un peu en France, en Suisse, dans le duché de Bade. Après une nouvelle période d’écriture à Paris, devenu membre de la “Société des amis de la liberté de la presse”, il dut à nouveau s’exiler compte tenu de ses prises de position contre la noblesse.
Il partit en Angleterre où il lança un hebdomadaire avant de repartir une troisième fois dans son pays d’adoption, l’Italie. Il quitta Londres en 1821 dans la discrétion. Mais à Rome, une nouvelle fois, il se mit à dos le pouvoir papal et il dut encore s’enfuir et retourner en Angleterre. Résolument contre le coup de force des Autrichiens en Italie, contre le chancelier lord Wellington en Angleterre, nostalgique de Napoléon dans ses écrits, il échappa de peu à une tentative d’assassinat et finalement s’exila une fois encore, cette fois-ci en Espagne qu’il prit le temps de visiter, ainsi que le Portugal.
Nommé général à Athènes
En 1822, il se rendit en Grèce (qui luttait pour son indépendance) après des escales à Gibraltar, Ceuta, Alger et Malte. Colonel à Missolonghi, il fut nommé général commandant l’artillerie à Athènes.
Gravement blessé à Marathon, il démissionna et décida qu’il allait étudier l’Égypte et l’Éthiopie. A Alexandrie, Mohammed-Ali lui proposa le poste de chef de son état-major, mais lorsqu’il apprit que le pacha désirait reconquérir la Grèce, il refusa la fonction. Il reprit ses errances, visitant l’Oreb, le Sinaï, le golfe d’Aqaba et Eilat, puis la Somalie, l’Abyssinie et découvrit des ruines qui le passionnèrent, celles d’Assab (Érythrée actuelle), de Saba et d’Ophir (du moins les prit-il comme telles).
Il visita dans la foulée Moka (Yémen), Persépolis, l’Inde, Ceylan (l’actuel Sri Lanka) où il fut poignardé et dévalisé. Il partit ensuite pour le Bengale, Bénarès, Calcutta, Malacca, Singapour, les Moluques, Palau en Micronésie, Waigiou (Waigeo, dans l’archipel indonésien de Rajat Ampat), la Nouvelle-Guinée, l’île de Guam, les Carolines et probablement Yap ; il sillonna la mer de la Micronésie occidentale, s’installa ensuite à Canton et à Macao, repartit pour les Philippines, découvrit au sud de l’île de Basilan trois îles dont l’une porta son nom, visita Bornéo, les Célèbes et Mindanao avant de retourner à Macao.
En 1822, il se rendit en Grèce (qui luttait pour son indépendance) après des escales à Gibraltar, Ceuta, Alger et Malte. Colonel à Missolonghi, il fut nommé général commandant l’artillerie à Athènes.
Gravement blessé à Marathon, il démissionna et décida qu’il allait étudier l’Égypte et l’Éthiopie. A Alexandrie, Mohammed-Ali lui proposa le poste de chef de son état-major, mais lorsqu’il apprit que le pacha désirait reconquérir la Grèce, il refusa la fonction. Il reprit ses errances, visitant l’Oreb, le Sinaï, le golfe d’Aqaba et Eilat, puis la Somalie, l’Abyssinie et découvrit des ruines qui le passionnèrent, celles d’Assab (Érythrée actuelle), de Saba et d’Ophir (du moins les prit-il comme telles).
Il visita dans la foulée Moka (Yémen), Persépolis, l’Inde, Ceylan (l’actuel Sri Lanka) où il fut poignardé et dévalisé. Il partit ensuite pour le Bengale, Bénarès, Calcutta, Malacca, Singapour, les Moluques, Palau en Micronésie, Waigiou (Waigeo, dans l’archipel indonésien de Rajat Ampat), la Nouvelle-Guinée, l’île de Guam, les Carolines et probablement Yap ; il sillonna la mer de la Micronésie occidentale, s’installa ensuite à Canton et à Macao, repartit pour les Philippines, découvrit au sud de l’île de Basilan trois îles dont l’une porta son nom, visita Bornéo, les Célèbes et Mindanao avant de retourner à Macao.
Une collection de collections
On était alors en 1821 (il avait trente-deux ans) et, chez ses amis portugais, de Rienzi exprima le désir de rentrer en Europe. Sa collection, ses collections devrait-on écrire, étaient exceptionnelles, mais encore lui fallait-il les faire connaître pour se faire reconnaître lui-même.
Il trouva, dans le port de Macao, un brick portugais appartenant à la maison Pereira, le O Dourado, qui accepta de le ramener à Lisbonne ; avec beaucoup de soin, de Rienzi fit charger sa collection de médailles, celle de pierres fines gravées et de camées, d’objets ethnographiques, de spécimens d’histoire naturelle, d’armes, de curiosités, d’instruments de physique, d’astronomie et de mathématiques, de costumes, de peintures, de dessins, de gravures, de cartes géographiques, de livres précieux, de livrets et de partitions musicales, de manuscrits orientaux, de vêtements rares, d’argenterie, de bijoux, de nombreux manuscrits inédits, bref une collection de collections susceptible de remplir plus d’un musée et plus d’un cabinet de curiosités..
Malheureusement la météo était contre le navire et le brick se brisa sur les rochers de Pedra Branca (aujourd’hui Pulau Batu Puteh à l’est de Singapour), la cargaison étant entièrement détruite.
A Singapour, un journal de l’époque a expliqué que c’était grâce au courage du voyageur que le capitaine, M. Ferras, son fils don Joachim d’Eça et un jeune orphelin durent leur salut ; de Rienzi, sabre dans une main, pistolet dans l’autre, aurait empêché les matelots de couper la corde qui reliait la chaloupe dans laquelle ils avaient pris place et dans laquelle ils voulaient fuir.
On était alors en 1821 (il avait trente-deux ans) et, chez ses amis portugais, de Rienzi exprima le désir de rentrer en Europe. Sa collection, ses collections devrait-on écrire, étaient exceptionnelles, mais encore lui fallait-il les faire connaître pour se faire reconnaître lui-même.
Il trouva, dans le port de Macao, un brick portugais appartenant à la maison Pereira, le O Dourado, qui accepta de le ramener à Lisbonne ; avec beaucoup de soin, de Rienzi fit charger sa collection de médailles, celle de pierres fines gravées et de camées, d’objets ethnographiques, de spécimens d’histoire naturelle, d’armes, de curiosités, d’instruments de physique, d’astronomie et de mathématiques, de costumes, de peintures, de dessins, de gravures, de cartes géographiques, de livres précieux, de livrets et de partitions musicales, de manuscrits orientaux, de vêtements rares, d’argenterie, de bijoux, de nombreux manuscrits inédits, bref une collection de collections susceptible de remplir plus d’un musée et plus d’un cabinet de curiosités..
Malheureusement la météo était contre le navire et le brick se brisa sur les rochers de Pedra Branca (aujourd’hui Pulau Batu Puteh à l’est de Singapour), la cargaison étant entièrement détruite.
A Singapour, un journal de l’époque a expliqué que c’était grâce au courage du voyageur que le capitaine, M. Ferras, son fils don Joachim d’Eça et un jeune orphelin durent leur salut ; de Rienzi, sabre dans une main, pistolet dans l’autre, aurait empêché les matelots de couper la corde qui reliait la chaloupe dans laquelle ils avaient pris place et dans laquelle ils voulaient fuir.
Un fier guerrier hawaiien avec son arme de poing, rendue mortelle avec deux rangées de dents de requin tigre.
Trois ans de plus en Asie
Evidemment, la tempête dévastatrice ne fut rien par rapport au choc qu’encaissa de Rienzi. Patiemment, il recommença à collecter des pièces, parvenant à constituer une nouvelle collection bien plus pauvre que la précédente mais que cette fois-ci il put ramener en France trois ans plus tard. On y trouvait de nombreux fossiles, des manuscrits et livres orientaux et chinois, des médailles, des antiquités, des inscriptions, des armes, et même une belle statut de Bouddha en argent, collection dont il ne tira aucun profit puisqu’il en fit don à des musées, des cabinets et des bibliothèques en France, essentiellement à Paris.
Pour lui-même, il conserva des antiquités, des livres et manuscrits orientaux, des peintures chinoises, des instruments de musique et autres objets ethnographiques (on disait alors “des instruments de sauvages”...) et surtout beaucoup d’échantillons minéralogiques de valeur.
Défenseurs des Noirs de l’île Bourbon
Sur le chemin du retour, de Rienzi eut le loisir de visiter Rio dans l’île de Bintang (archipel indonésien de Riau), la baie de Lampoungs (sud de Sumatra), la rade d’Anyer (province de Banten, Java) et des temples hindous de la côte sud-ouest de Java. Il fit escale à l’île de Rodrigue, visita l’île de France (Maurice) et s’installa quelques mois sur l’île Bourbon (La Réunion) où il attendit des nouvelles de sa famille. Elles n’étaient pas bonnes puisque son père et ses proches parents étaient décédés pendant sa longue absence.
Lors de son séjour à l’île Bourbon, la France fut secouée par la révolution de juillet qui, en trois jours seulement, aboutit à l’abdication de Charles X et à la montée sur le trône de Louis-Philippe 1er, plus en odeur de sainteté auprès des libéraux et qui accepta de diriger une monarchie constitutionnelle. Un événement qui inspira à de Rienzi un chant poétique intitulé “Le triomphe de la liberté” publié en décembre 1830 dans la Gazette de l’île Bourbon.
Sur cette terre française, l’explorateur fut confronté à l’esclavage qui avait été maintenu et à la mise à l’écart des hommes de couleur qui étaient libres (des affranchis ou des enfant nés de mariages mixtes). De Rienzi se rapprocha d’eux et ils le chargèrent de transmettre leurs doléances devant la chambre des députés à Paris afin qu’ils soient rétablis dans leurs droits les plus élémentaires.
A son retour dans la capitale, le grand voyageur plaida en leur faveur et obtint de réelles avancées et même la suppression du fouet pour ceux qui étaient encore esclaves.
Evidemment, la tempête dévastatrice ne fut rien par rapport au choc qu’encaissa de Rienzi. Patiemment, il recommença à collecter des pièces, parvenant à constituer une nouvelle collection bien plus pauvre que la précédente mais que cette fois-ci il put ramener en France trois ans plus tard. On y trouvait de nombreux fossiles, des manuscrits et livres orientaux et chinois, des médailles, des antiquités, des inscriptions, des armes, et même une belle statut de Bouddha en argent, collection dont il ne tira aucun profit puisqu’il en fit don à des musées, des cabinets et des bibliothèques en France, essentiellement à Paris.
Pour lui-même, il conserva des antiquités, des livres et manuscrits orientaux, des peintures chinoises, des instruments de musique et autres objets ethnographiques (on disait alors “des instruments de sauvages”...) et surtout beaucoup d’échantillons minéralogiques de valeur.
Défenseurs des Noirs de l’île Bourbon
Sur le chemin du retour, de Rienzi eut le loisir de visiter Rio dans l’île de Bintang (archipel indonésien de Riau), la baie de Lampoungs (sud de Sumatra), la rade d’Anyer (province de Banten, Java) et des temples hindous de la côte sud-ouest de Java. Il fit escale à l’île de Rodrigue, visita l’île de France (Maurice) et s’installa quelques mois sur l’île Bourbon (La Réunion) où il attendit des nouvelles de sa famille. Elles n’étaient pas bonnes puisque son père et ses proches parents étaient décédés pendant sa longue absence.
Lors de son séjour à l’île Bourbon, la France fut secouée par la révolution de juillet qui, en trois jours seulement, aboutit à l’abdication de Charles X et à la montée sur le trône de Louis-Philippe 1er, plus en odeur de sainteté auprès des libéraux et qui accepta de diriger une monarchie constitutionnelle. Un événement qui inspira à de Rienzi un chant poétique intitulé “Le triomphe de la liberté” publié en décembre 1830 dans la Gazette de l’île Bourbon.
Sur cette terre française, l’explorateur fut confronté à l’esclavage qui avait été maintenu et à la mise à l’écart des hommes de couleur qui étaient libres (des affranchis ou des enfant nés de mariages mixtes). De Rienzi se rapprocha d’eux et ils le chargèrent de transmettre leurs doléances devant la chambre des députés à Paris afin qu’ils soient rétablis dans leurs droits les plus élémentaires.
A son retour dans la capitale, le grand voyageur plaida en leur faveur et obtint de réelles avancées et même la suppression du fouet pour ceux qui étaient encore esclaves.
Malaisie, Micronésie, Mélanésie et Polynésie
Mis à part une querelle avec Champollion sur le sens des hiéroglyphes et de bien savantes études sur les monuments d’Égypte (il était fasciné par les grandes pyramides), de Rienzi publia divers récits, nous dirions aujourd’hui des reportages, et présenta ses travaux à la Société asiatique de Paris avant de passer une sorte de périlleux examen : il dut présenter à la Société de géographie, en 1831, ses travaux sur l’Océanie en général, qu’il avait découpé en quatre régions : Malaisie, Micronésie, Mélanésie et Polynésie, classifiant régions, langues et races (ce qu’il avait déjà publié dans la Revue des Deux Mondes).
Cette synthèse plut à ses auditeurs et il reçut ainsi le feu vert pour être le principal rédacteur de la cinquième partie de la bible ethnographique et géographique qu’avait lancé l’éditeur Firmin Didot Frères : celui-ci avait créé la collection “L’Univers, histoire et descriptions de tous les peuples” et cette lointaine Océanie était la moins connue des régions du globe. De Rienzi, évidemment fier de se voir confier ce travail, se rapprocha de l’explorateur qu’il admirait le plus, Jules Dumont d’Urville, lui demandant que la rédaction de cet ouvrage se fasse à quatre mains, puisque de Rienzi n’avait pas de connaissances sur la Polynésie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la majeure partie de la Mélanésie qu’il n’avait fait qu’effleurer durant ses voyages.
Mis à part une querelle avec Champollion sur le sens des hiéroglyphes et de bien savantes études sur les monuments d’Égypte (il était fasciné par les grandes pyramides), de Rienzi publia divers récits, nous dirions aujourd’hui des reportages, et présenta ses travaux à la Société asiatique de Paris avant de passer une sorte de périlleux examen : il dut présenter à la Société de géographie, en 1831, ses travaux sur l’Océanie en général, qu’il avait découpé en quatre régions : Malaisie, Micronésie, Mélanésie et Polynésie, classifiant régions, langues et races (ce qu’il avait déjà publié dans la Revue des Deux Mondes).
Cette synthèse plut à ses auditeurs et il reçut ainsi le feu vert pour être le principal rédacteur de la cinquième partie de la bible ethnographique et géographique qu’avait lancé l’éditeur Firmin Didot Frères : celui-ci avait créé la collection “L’Univers, histoire et descriptions de tous les peuples” et cette lointaine Océanie était la moins connue des régions du globe. De Rienzi, évidemment fier de se voir confier ce travail, se rapprocha de l’explorateur qu’il admirait le plus, Jules Dumont d’Urville, lui demandant que la rédaction de cet ouvrage se fasse à quatre mains, puisque de Rienzi n’avait pas de connaissances sur la Polynésie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la majeure partie de la Mélanésie qu’il n’avait fait qu’effleurer durant ses voyages.
“J’ai puisé aux meilleures sources”
Dumont d’Urville refusa, considérant que de Rienzi était suffisamment compétent pour tout traiter, l’assurant tout de même de son attentive relecture des chapitres qui lui seraient soumis. Le premier des trois tomes sortit de presse en 1834 et le troisième et dernier en 1836. Au total 400 pages pour le tome I, autant pour le tome II et 640 pages pour le tome III, soit un total de 1 440 pages pour cette vaste Océanie, auxquelles il faut ajouter plus de 300 gravures et cartes. Le travail était considérable, mais Domeny de Rienzi se fit aider grâce à ses prédécesseurs, James Cook, Louis-Antoine de Bougainville entre autres : “J’ai consulté les meilleurs documents, j’ai puisé aux meilleures sources ” expliqua l’auteur qui se félicita d’avoir reçu l’imprimatur de Dumont d’Urville pour ses recherches.
Le résultat est l’un des documents les plus intéressants que l’on puisse lire sur la manière de percevoir, à cette époque de grandes découvertes, depuis l’Occident, notre vaste continent bleu, avec les clichés, les jugements (parfois à l’emporte-pièce), les partis pris, les enthousiasmes (souvent naïfs) ou les reproches envers certaine coutumes, certains comportements, certaines façons de vivre qui heurtaient les Européens.
Suicide à 54 ans
Nous ne saurions trop vous conseiller de vous procurer ces trois tomes d’une extraordinaire richesse, très faciles à trouver sur internet (E-bay, par exemple, en propose de manière quasi permanente). L’ethnographie occidentale, colonialiste bien évidemment, est intéressante à deux niveaux : la perception de l’altérité chez les Occidentaux et la perception que nous pouvons avoir aujourd’hui de ces courants de pensée et de ces jugements de valeur que les Occidentaux portaient à nos régions il y a environ 185 ans...
Quant à Louis Gabriel Domeny de Rienzi, il ne survécut que peu de temps à son œuvre : de santé précaire, il se suicida en 1843, âgé de 54 ans, d’une balle de pistolet alors qu’il était à l’hospice de Versailles.
Dumont d’Urville refusa, considérant que de Rienzi était suffisamment compétent pour tout traiter, l’assurant tout de même de son attentive relecture des chapitres qui lui seraient soumis. Le premier des trois tomes sortit de presse en 1834 et le troisième et dernier en 1836. Au total 400 pages pour le tome I, autant pour le tome II et 640 pages pour le tome III, soit un total de 1 440 pages pour cette vaste Océanie, auxquelles il faut ajouter plus de 300 gravures et cartes. Le travail était considérable, mais Domeny de Rienzi se fit aider grâce à ses prédécesseurs, James Cook, Louis-Antoine de Bougainville entre autres : “J’ai consulté les meilleurs documents, j’ai puisé aux meilleures sources ” expliqua l’auteur qui se félicita d’avoir reçu l’imprimatur de Dumont d’Urville pour ses recherches.
Le résultat est l’un des documents les plus intéressants que l’on puisse lire sur la manière de percevoir, à cette époque de grandes découvertes, depuis l’Occident, notre vaste continent bleu, avec les clichés, les jugements (parfois à l’emporte-pièce), les partis pris, les enthousiasmes (souvent naïfs) ou les reproches envers certaine coutumes, certains comportements, certaines façons de vivre qui heurtaient les Européens.
Suicide à 54 ans
Nous ne saurions trop vous conseiller de vous procurer ces trois tomes d’une extraordinaire richesse, très faciles à trouver sur internet (E-bay, par exemple, en propose de manière quasi permanente). L’ethnographie occidentale, colonialiste bien évidemment, est intéressante à deux niveaux : la perception de l’altérité chez les Occidentaux et la perception que nous pouvons avoir aujourd’hui de ces courants de pensée et de ces jugements de valeur que les Occidentaux portaient à nos régions il y a environ 185 ans...
Quant à Louis Gabriel Domeny de Rienzi, il ne survécut que peu de temps à son œuvre : de santé précaire, il se suicida en 1843, âgé de 54 ans, d’une balle de pistolet alors qu’il était à l’hospice de Versailles.
Besoin de reconnaissance
Sa dérive de la Grèce à l’Extrême-Orient marque son intérêt pour l’exotisme et de Rienzi ne sera jamais si bien que dans des pays peu ou pas connus, au milieu de groupes humains dont il étudie avec passion les mœurs et les coutumes. A sa manière, parfois pas très scientifique, de Rienzi note tout, dessine tout, remarque tout : il rédige ainsi des montagnes de documents étayés par ses propres dessins, faute à l’époque d’appareil photo. Depuis Macao, il cherche à aller plus à l’est, toujours plus à l’est, vers ce Pacifique infini qui l’attire comme un aimant. Et c’est ainsi qu’il abordera en Nouvelle-Guinée et certaines des îles Carolines, actuellement la Micronésie.
De 1822, son départ de la Grèce, jusqu’en 1829, il accumule les déplacements et surtout récolte tout ce qu’il peut trouver : des plantes, des animaux, des artefacts ethnographiques sans doute de très grand intérêt, bref de quoi remplir plus d’un cabinet de curiosités. Dans l’esprit de Domeny de Rienzi, il ne s’agit pas de rentrer en France pour mettre ses trésors en vente, mais bien plutôt, grâce à eux, de pouvoir entrer dans les plus prestigieuses institutions scientifiques de l’époque, car encore plus que d’argent, de Rienzi a un besoin extraordinaire de reconnaissance.
Il sait, quand tous ses trésors sont à bord du bateau devant le ramener de Canton au Portugal, que la qualité exceptionnelle des pièces qu’il rapporte le propulsera au premier rang des explorateurs de cette première moitié du XIXe siècle. Explorateur doublé d’un scientifique, car de Rienzi a beaucoup à dire et à écrire sur ses récoltes. Il avait tout prévu, sauf le naufrage...
De 1822, son départ de la Grèce, jusqu’en 1829, il accumule les déplacements et surtout récolte tout ce qu’il peut trouver : des plantes, des animaux, des artefacts ethnographiques sans doute de très grand intérêt, bref de quoi remplir plus d’un cabinet de curiosités. Dans l’esprit de Domeny de Rienzi, il ne s’agit pas de rentrer en France pour mettre ses trésors en vente, mais bien plutôt, grâce à eux, de pouvoir entrer dans les plus prestigieuses institutions scientifiques de l’époque, car encore plus que d’argent, de Rienzi a un besoin extraordinaire de reconnaissance.
Il sait, quand tous ses trésors sont à bord du bateau devant le ramener de Canton au Portugal, que la qualité exceptionnelle des pièces qu’il rapporte le propulsera au premier rang des explorateurs de cette première moitié du XIXe siècle. Explorateur doublé d’un scientifique, car de Rienzi a beaucoup à dire et à écrire sur ses récoltes. Il avait tout prévu, sauf le naufrage...
Infatigable rédacteur d’articles
Alors même qu’il est chargé de la rédaction des trois volumes consacrés à l’Océanie dans la collection “L’Univers” de Firmin Didot Frères, de Rienzi multiplie les collaborations dans divers organes de presse. Sa signature apparaît ainsi dans la Revue encyclopédique, la Revue des Deux Mondes, la France littéraire, le Journal des savants, l’Encyclopédie des gens du monde et le Dictionnaire de la conversation.
Domeny de Rienzi serait sans doute décrit aujourd’hui par un psychologue comme un hyper actif d’autant plus angoissé qu’il avait vécu le naufrage de toutes ses collections et de ses notes mais qu’il voulait prouver qu’il n’avait pas passé vingt et un ans de sa vie à bourlinguer, dont sept en Extrême-Orient et en Océanie, pour rien...
Domeny de Rienzi serait sans doute décrit aujourd’hui par un psychologue comme un hyper actif d’autant plus angoissé qu’il avait vécu le naufrage de toutes ses collections et de ses notes mais qu’il voulait prouver qu’il n’avait pas passé vingt et un ans de sa vie à bourlinguer, dont sept en Extrême-Orient et en Océanie, pour rien...
“L’auteur y embrasse tout”
La première page des tomes consacrés à l’Océanie, au total 1 440 pages et un peu plus de 300 gravures.
Lorsque les trois tomes de l’Océanie sont publiés, les critiques sont élogieuses. Nous avons relevé celle-ci : “C’est une revue géographique et ethnologique, anthropologique et philologique de ce nouveau monde. L’auteur y embrasse tout ; race d’hommes, idiomes, histoire, géologie, histoire naturelle, mœurs, religion, lois des peuplades sauvages de ces innombrables groupes d’îles, il a tout décrit ; il raconte ce qui est, ce qu’il a vu, ce qu’il sait ; ce qu’il recherche avant tout, c’est la vérité ; à côté du savant se montre le philosophe religieux aux idées larges et généreuses, qui envisage le progrès et le bonheur de l’humanité ; l’auteur s’y place au premier rang des géographes, des savants et des écrivains. L’Océanie a déjà été traduite en Allemagne et en Italie. Partout les journaux ont loué cet ouvrage...”.
Très contesté
Les opposants à Domeny de Rienzi ne manquèrent pas de son vivant comme après sa mort. Pour certains, il n’était qu’un illusionniste, un affabulateur, un mégalomane se vantant d’une multitude de choses qu’il n’avait pas vues et auxquelles il n’avait pas participées.
Ainsi voit-on sa participation aux batailles de Wagram et de Waterloo remises en cause, de même que son engagement dans la guerre d’indépendance de la Grèce, ou sa rencontre avec Simon Bolivar en Amérique latine.
Egalement contestés certains de ses voyages dans nombre de pays d’Asie du Sud-Est et de régions de l’Océanie où il n’aurait, selon ses détracteurs, jamais mis les pieds.
Le fait est que de Rienzi a écrit sur la Nouvelle-Zélande, l’Australie la Polynésie sans y être jamais allé, la Mélanésie (qu’il n’avait fait qu’effleurer) et la Micronésie qu’il ne connaissait qu’imparfaitement.
Il a toujours tenu le même langage, à savoir qu’il avait rédigé les trois tomes de la collection “L’Univers” consacrés à l’Océanie grâce à ses propres voyages, mais aussi en faisant la compilation de tout ce qui avait été écrit sur cette région, depuis Cook et Bougainville, jusqu’à Dumont d’Urville.
Quant aux illustrations, beaucoup, c’est vrai, sont des copies des ouvrages rédigés avant lui par les grands explorateurs du Pacifique.
A ce titre, de Rienzi n’a cherché à tromper personne. Le seul point discutable de son travail est d’avoir inclus la Malaisie (en réalité une bonne partie de l’Extrême-Orient) dans ses descriptions et études de mœurs, ce qui ne correspond plus au découpage géographique actuel.
Ainsi voit-on sa participation aux batailles de Wagram et de Waterloo remises en cause, de même que son engagement dans la guerre d’indépendance de la Grèce, ou sa rencontre avec Simon Bolivar en Amérique latine.
Egalement contestés certains de ses voyages dans nombre de pays d’Asie du Sud-Est et de régions de l’Océanie où il n’aurait, selon ses détracteurs, jamais mis les pieds.
Le fait est que de Rienzi a écrit sur la Nouvelle-Zélande, l’Australie la Polynésie sans y être jamais allé, la Mélanésie (qu’il n’avait fait qu’effleurer) et la Micronésie qu’il ne connaissait qu’imparfaitement.
Il a toujours tenu le même langage, à savoir qu’il avait rédigé les trois tomes de la collection “L’Univers” consacrés à l’Océanie grâce à ses propres voyages, mais aussi en faisant la compilation de tout ce qui avait été écrit sur cette région, depuis Cook et Bougainville, jusqu’à Dumont d’Urville.
Quant aux illustrations, beaucoup, c’est vrai, sont des copies des ouvrages rédigés avant lui par les grands explorateurs du Pacifique.
A ce titre, de Rienzi n’a cherché à tromper personne. Le seul point discutable de son travail est d’avoir inclus la Malaisie (en réalité une bonne partie de l’Extrême-Orient) dans ses descriptions et études de mœurs, ce qui ne correspond plus au découpage géographique actuel.