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Louer une petite amie sur internet : un buzz piège médias et internautes


Louer une petite amie sur internet : un buzz piège médias et internautes
PARIS, 31 janvier 2011 (AFP) - Un site français leader sur Internet de la location d'objets entre particuliers s'est offert "pour 15 euros" un buzz suffisamment sophistiqué pour piéger des milliers d'internautes et des médias malgré un concept illégal : la "location de petites amies".

Révélant lundi midi la supercherie entretenue pendant plus d'un mois, Alexandre Woog, président de e-loue.com, présente ses excuses aux journalistes et internautes piégés en justifiant qu'une start-up sur internet n'a pas les moyen "de s'offrir une campagne de communication classique".

"Il nous faut trouver de nouvelles méthodes. +Loueunepetiteamie.com+ a simplement répondu à cette problématique", explique M. Woog dans un texte publié sur son site principal d'e-commerce.

"Avec un budget minimal, nous avons réussi à créer un buzz sur un concept assez provocateur pour choquer, et présenté sous un angle suffisamment crédible pour être pris au sérieux", ajoute-t-il.

Se félicitant d'avoir lancer un débat national sur l'"escorting", Alexandre Woog constate au passage que "le marché de la +location de petite amie+ existe".

"Nous avons ainsi reçu 550 candidatures de femmes souhaitant devenir petites amies et 5.000 propositions d'hommes souhaitant louer une petite amie tout en sachant qu'il ne s'agissait en rien d'une quelconque forme de prostitution", souligne le président d'e-loue.

Le faux site proposait pour une heure, un soir ou un week-end la compagnie d'une "petite amie" pour "un ciné, une ballade, un resto, ou encore pour donner le change auprès de parents".

"Rassurez-vous, ce n’est pas de la prostitution, c’est de la location", proclamait le site piégé.

Le buzz a été enclenché fin décembre sur la page Facebook d'Alexandre Woog, avant de faire boule de neige en quelques heures sur d'autres réseaux sociaux comme Twitter.

"Moins de 24 heures plus tard, les médias s'emparent du +scandale+", raconte Alexandre Woog qui a poussé le jeu en démentant formellement lui-même l'hypothèse d'un buzz avancée par les journalistes les plus prudents, les précipitant d'autant plus dans le piège.

Dans le meilleur des cas, plusieurs titres ont donné la parole à des professeurs de droit ou des spécialistes des droits de l'Homme pour commenter le projet présenté comme réel par les rédactions.

"+Louer une petite amie ne correspond en rien à nos valeurs. Un tel service ne pouvait - et ne pourra jamais - être compatible avec notre éthique", assure encore Alexandre Woog, satisfait d'avoir lancé "le buzz de l'année en trois jours seulement et pour 15 euros".

jfg/bp/emc

Rédigé par AFP le Lundi 31 Janvier 2011 à 04:50 | Lu 612 fois