PAPEETE, dimanche 1er décembre 2013 - L'association des travailleurs et des victimes de Moruroa et Fangataufa réagit à l'annonce du vote à l'unanimité, vendredi à l'Assemblée nationale, de l'extension de la possibilité d'indemnisation des victimes d'essais nucléaires à toute la Polynésie française.
> Lire aussi : Indemnisation des victimes d'essais nucléaires: extension à toute la Polynésie votée à l'Assemblée
Moruroa e Tātou ce dimanche un communiqué intitulé "Après le vote de la réforme de la loi Morin : attente et vigilance" :
"L’Assemblée nationale a voté, ce 29 novembre, une réforme de la loi d’indemnisation et de reconnaissance des victimes des essais nucléaires. Selon une tradition bien connue, le ministre de la défense s’attribue les « bienfaits » de cette nouvelle mesure. Jean-Yves Le Drian, affirme ainsi avoir « entendu la demande » et déclare que « l'extension du périmètre au-delà des atolls directement concernés manifeste à la Polynésie française la reconnaissance de sa contribution à l'efficacité de notre politique de dissuasion nucléaire. » En fait, c’est contraint et forcé que le ministre a dû admettre enfin la vérité sur la nocivité des retombées radioactives des bombes françaises sur l’ensemble de la Polynésie. Les actions persévérantes de Moruroa e tātou et des élus polynésiens qui, après la commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie de 2005 et les textes présentés au Sénat à l’initiative du sénateur Richard Tuheiava, trouvent enfin un écho positif chez ceux qui, au ministère de la défense, ont toujours affirmé que leurs essais étaient propres et dont les conséquences restent… « négligeables ».
La reconnaissance de la vérité appelle instamment la justice à l’égard de toutes les victimes des essais nucléaires français : peuples du Sahara et de Polynésie, anciens travailleurs civils et militaires qui subirent d’autorité et sans information les redoutables effets collatéraux d’une politique décidée à des milliers de kilomètres. La réforme de la loi prévoit désormais que le suivi des victimes sera assuré par les Services du Premier Ministre et non plus par le ministère de la défense qui restait juge et partie dans ce dossier. De nouveaux décrets devront donc concrétiser sans tarder ces changements d’importance et notamment refondre le Comité d’indemnisation (CIVEN) qui a fait, en trois ans, la preuve, sous de fallacieux arguments pseudo-scientifiques, de son incapacité à rendre droit aux victimes ou à leurs ayants-droits.
Moruroa e tātou suivra avec vigilance et inquiétude la mise en place de cette réforme et son application, d’autant que les majorités parlementaires parisiennes se sont arque boutées sur l’inique exception, conservée dans la loi, excluant une indemnisation au cas où le risque nucléaire auquel a été exposé le demandeur serait considéré comme « négligeable ». A ce jour, la quasi-totalité des demandes d’indemnisation ont été rejetées au nom de ce « risque négligeable ».
La simple justice implique donc de sortir impérativement de cette impasse, sans quoi les Polynésiens et toutes les victimes seraient en droit de dénoncer publiquement l’hypocrisie d’une loi de simple affichage".
> Lire aussi : Indemnisation des victimes d'essais nucléaires: extension à toute la Polynésie votée à l'Assemblée
Moruroa e Tātou ce dimanche un communiqué intitulé "Après le vote de la réforme de la loi Morin : attente et vigilance" :
"L’Assemblée nationale a voté, ce 29 novembre, une réforme de la loi d’indemnisation et de reconnaissance des victimes des essais nucléaires. Selon une tradition bien connue, le ministre de la défense s’attribue les « bienfaits » de cette nouvelle mesure. Jean-Yves Le Drian, affirme ainsi avoir « entendu la demande » et déclare que « l'extension du périmètre au-delà des atolls directement concernés manifeste à la Polynésie française la reconnaissance de sa contribution à l'efficacité de notre politique de dissuasion nucléaire. » En fait, c’est contraint et forcé que le ministre a dû admettre enfin la vérité sur la nocivité des retombées radioactives des bombes françaises sur l’ensemble de la Polynésie. Les actions persévérantes de Moruroa e tātou et des élus polynésiens qui, après la commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie de 2005 et les textes présentés au Sénat à l’initiative du sénateur Richard Tuheiava, trouvent enfin un écho positif chez ceux qui, au ministère de la défense, ont toujours affirmé que leurs essais étaient propres et dont les conséquences restent… « négligeables ».
La reconnaissance de la vérité appelle instamment la justice à l’égard de toutes les victimes des essais nucléaires français : peuples du Sahara et de Polynésie, anciens travailleurs civils et militaires qui subirent d’autorité et sans information les redoutables effets collatéraux d’une politique décidée à des milliers de kilomètres. La réforme de la loi prévoit désormais que le suivi des victimes sera assuré par les Services du Premier Ministre et non plus par le ministère de la défense qui restait juge et partie dans ce dossier. De nouveaux décrets devront donc concrétiser sans tarder ces changements d’importance et notamment refondre le Comité d’indemnisation (CIVEN) qui a fait, en trois ans, la preuve, sous de fallacieux arguments pseudo-scientifiques, de son incapacité à rendre droit aux victimes ou à leurs ayants-droits.
Moruroa e tātou suivra avec vigilance et inquiétude la mise en place de cette réforme et son application, d’autant que les majorités parlementaires parisiennes se sont arque boutées sur l’inique exception, conservée dans la loi, excluant une indemnisation au cas où le risque nucléaire auquel a été exposé le demandeur serait considéré comme « négligeable ». A ce jour, la quasi-totalité des demandes d’indemnisation ont été rejetées au nom de ce « risque négligeable ».
La simple justice implique donc de sortir impérativement de cette impasse, sans quoi les Polynésiens et toutes les victimes seraient en droit de dénoncer publiquement l’hypocrisie d’une loi de simple affichage".