Marseille, France | AFP | vendredi 07/05/2021 - Ligoté à une cible, un sac sur la tête, pendant que des avions de chasse effectuaient des tirs réels, un militaire dénonce le bizutage traumatisant qu'il a subi en Corse, a-t-on appris auprès de ses avocats, confirmant une information du quotidien la Provence.
"Le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l'espace a diligenté une enquête de commandement pour faire toute la lumière sur les faits portés à sa connaissance" datant de mai 2019, a réagi le porte-parole de l’armée de l’air, le colonel Stéphane Spet.
"Des sanctions fermes" ont été prononcées contre les responsables, a-t-il ajouté sans en préciser la nature.
Affecté à Orange (Vaucluse), le pilote avait été emmené à Solenzara (Corse-du-Sud) en avion le 27 mars 2019, "pour le bizuter exprès", selon Me Berna.
Ses nouveaux collègues lui avaient attaché un sac sur la tête, avant de le ligoter et de le jeter "violemment" à l'arrière d'un pick-up, lancé à vive allure sur des routes corses en mauvais état.
Arrivés sur la base aérienne, ses tortionnaires l'avaient attaché à un poteau, puis laissé seul, aveuglé sous son sac. Pendant une vingtaine de minutes, le militaire avait alors entendu des avions passer autour de lui et effectuer des tirs réels, "un bruit effrayant et impressionnant" bientôt relayé par des tirs simulés dans sa direction, est-il indiqué dans la plainte que son avocat indique avoir déposée.
Le jeune homme dénonce des "violences volontaires avec arme, en réunion, par des militaires, avec préméditation, mise en danger de la vie d'autrui et harcèlement moral".
"L’armée de l'air condamne toute activité de nature à porter atteinte à l’intégrité, physique comme psychologique, de son personnel" et "se tient à disposition de la justice, a déclaré le colonel Stéphane Spet.
Le jeune homme a porté plainte auprès du tribunal de Marseille "dans le milieu de la semaine" a indiqué de son côté à l'AFP un de ses avocats, Me Frédéric Berna.
Contacté par l'AFP, le parquet de Marseille n'était pas en mesure de confirmer ni d'infirmer la réception de cette plainte.
Selon Me Berna, qui a déjà suivi des affaires de harcèlement dans le domaine militaire, il y a dans l'armée de l'air "des pratiques régulières de bizutages humiliants voire violents". "Mais là, utiliser du matériel militaire, des avions, ça coûte une fortune en plus", a-t-il fustigé, dénonçant des complicités "évidentes" sur les bases de Solenzara et d'Orange.
Selon la Provence, le militaire a décidé de porter plainte deux ans après les faits, "après avoir demandé sans succès une nouvelle affectation après cette expérience qui le hante".
Le jeune homme âgé de 27 ans et dont c'était la première affectation après sa formation "était un peu sidéré" après les faits, selon Me Berna. Mais "il s'est rapidement rendu compte que dans l'armée, on ne dénonce rien. Il a essayé de faire sa carrière mais en fait, il était très, très mal".
"Le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l'espace a diligenté une enquête de commandement pour faire toute la lumière sur les faits portés à sa connaissance" datant de mai 2019, a réagi le porte-parole de l’armée de l’air, le colonel Stéphane Spet.
"Des sanctions fermes" ont été prononcées contre les responsables, a-t-il ajouté sans en préciser la nature.
Affecté à Orange (Vaucluse), le pilote avait été emmené à Solenzara (Corse-du-Sud) en avion le 27 mars 2019, "pour le bizuter exprès", selon Me Berna.
Ses nouveaux collègues lui avaient attaché un sac sur la tête, avant de le ligoter et de le jeter "violemment" à l'arrière d'un pick-up, lancé à vive allure sur des routes corses en mauvais état.
Arrivés sur la base aérienne, ses tortionnaires l'avaient attaché à un poteau, puis laissé seul, aveuglé sous son sac. Pendant une vingtaine de minutes, le militaire avait alors entendu des avions passer autour de lui et effectuer des tirs réels, "un bruit effrayant et impressionnant" bientôt relayé par des tirs simulés dans sa direction, est-il indiqué dans la plainte que son avocat indique avoir déposée.
Le jeune homme dénonce des "violences volontaires avec arme, en réunion, par des militaires, avec préméditation, mise en danger de la vie d'autrui et harcèlement moral".
"L’armée de l'air condamne toute activité de nature à porter atteinte à l’intégrité, physique comme psychologique, de son personnel" et "se tient à disposition de la justice, a déclaré le colonel Stéphane Spet.
Le jeune homme a porté plainte auprès du tribunal de Marseille "dans le milieu de la semaine" a indiqué de son côté à l'AFP un de ses avocats, Me Frédéric Berna.
Contacté par l'AFP, le parquet de Marseille n'était pas en mesure de confirmer ni d'infirmer la réception de cette plainte.
Selon Me Berna, qui a déjà suivi des affaires de harcèlement dans le domaine militaire, il y a dans l'armée de l'air "des pratiques régulières de bizutages humiliants voire violents". "Mais là, utiliser du matériel militaire, des avions, ça coûte une fortune en plus", a-t-il fustigé, dénonçant des complicités "évidentes" sur les bases de Solenzara et d'Orange.
Selon la Provence, le militaire a décidé de porter plainte deux ans après les faits, "après avoir demandé sans succès une nouvelle affectation après cette expérience qui le hante".
Le jeune homme âgé de 27 ans et dont c'était la première affectation après sa formation "était un peu sidéré" après les faits, selon Me Berna. Mais "il s'est rapidement rendu compte que dans l'armée, on ne dénonce rien. Il a essayé de faire sa carrière mais en fait, il était très, très mal".