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Lettre du CEPF


Lettre du CEPF
Saluons tout d’abord l’initiative du Ministre de la reconversion économique d’avoir organisé les Etats Généraux du Numérique. Ils ont permis de dresser un état des lieux précis de nos points forts et de nos points faibles, d’inventorier les pistes de développement déjà exploitées dans la plupart des pays modernes et de retenir cinq axes stratégiques qui seront les priorités de notre propre développement.
Rappelons aussi qu’en ce qui concerne les infrastructures, et malgré quelques incidents de parcours, il faut se réjouir que la connexion Très Haut Débit vers le reste du monde soit techniquement opérationnelle et espérer que les autorisations définitives d’exploitation finissent par être obtenues.
Mais qu’en sera-t-il demain ?
Que faudra-t-il faire pour que l’économie numérique prenne son envol en Polynésie
française et soit génératrice d’emplois ?
Quelles en seront ses sources de financement ?
A toutes ces questions, seule l’initiative privée pourra y apporter les réponses.
Néanmoins il importe qu’au préalable les conditions propices à son intervention soient
réunies :
· Que des règles soient définies car elle doit étudier et pénétrer le marché dans un
cadre clair et précis,
· Que la stabilité s’impose car les règles ne doivent pas être modifiées sans le consensus
des acteurs économiques et remettre ainsi brutalement en cause l’accès au
marché,
· Que la concurrence s’instaure car c’est la garantie de la compétitivité, de la pérennité
et donc de la croissance.
Or, ces conditions sont-elles actuellement réunies ?
La réforme du Code des Postes et Télécommunications devrait répondre au premier point.
Les instances politiques ont répondu défavorablement au deuxième…Pour le moment en
tout cas.
Quant au troisième, il est loin d’être une réalité alors que le marché est détenu en quasi
totalité par l’opérateur historique.
En effet, le plus difficile est à faire. En premier lieu, Il conviendra que les responsables politiques fassent preuve de pédagogie pour expliquer à la population pourquoi il est indispensable de libérer le marché de l’économie numérique.
En second lieu, il importe que l’opérateur historique s’aligne sur les mêmes contraintes que celles rencontrées par les sociétés privées. Pour se faire, il ne pourra pas échapper à une profonde réforme de ses structures et de ses modes d’opération. Si dans l’absolu, Il n’y a aucun doute sur la conviction profonde des uns et la capacité des autres à relever ce défi au cours des mois à venir, saurons-nous, cette fois-ci, faire passer l’intérêt général avant la protection des acquis et des rentes de situation ?
Alors que l’économie numérique est à même de constituer un levier de croissance générateur d’activités et d’emplois, c’est maintenant ou jamais qu’il faut se débarrasser de nos vieux démons ! Demain, lorsque l’initiative privée sera anéantie et que le modèle économique actuel sera à bout de souffle, il sera trop tard.

Luc TAPETA-SERVONNAT
Président

Rédigé par N M le Jeudi 18 Novembre 2010 à 13:33 | Lu 609 fois