PAPEETE, le 8 mars 2018. Le président du Pays est intervenu ce jeudi midi au micro à l'assemblée pour défendre son projet de réforme des retraites. L'intersyndicale attend actuellement d'être reçue par le président du Pays. "Aujourd’hui, nous le savons tous, tous y compris les partenaires sociaux, qu’il y a urgence à réformer la retraite si nous voulons que la solidarité puisse continuer au profit de ceux qui prendront leur retraite demain", a-t-il souligné avant de faire trois propositions : "que les ministres et les élus de notre assemblée soient assujettis à la retraite", le maintien pour l’âge de départ pour travaux pénibles à 55 ans le maintien de l'âge de la retraite à 60 ans en 2019.
Voici le discours d'Edouard Fritch dans son intégralité
Il y a trois ans, après mon accession à la présidence de notre Pays, j’ai décidé d’ouvrir le chantier de la réforme de la PSG.
Je l’ai décidé car tout le monde était conscient que notre PSG était dans une situation critique et son pronostic vital était annoncé.
Ce chantier, je l’ai lancé en février 2015, dans un esprit d’ouverture et de concertation avec les partenaires sociaux.
Aujourd’hui, nous le savons tous, tous y compris les partenaires sociaux, qu’il y a urgence à réformer la retraite si nous voulons que la solidarité puisse continuer au profit de ceux qui prendront leur retraite demain.
Le gouvernement a proposé un texte. Ce texte n’a pas reçu l’assentiment de tous les syndicats. Mais il fallait bien avancer. Il vient en discussion devant notre assemblée aujourd’hui dans un contexte de tension puisque l’intersyndicale demande son retrait, faute de quoi des blocages de l’économie pourraient survenir.
J’en appelle solennellement au sens des responsabilités de chacun. Après dix ans d’instabilité, notre économie a retrouvé le chemin de la croissance.
On me dit que pour résoudre le problème des retraites il faut créer de l’emploi. Depuis septembre 2014, nous avons réussi à remettre 10 200 personnes en situation d’emploi et d’activités.
C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas encore suffisant en raison des dégâts sociaux causés par les dix années d’instabilité.
Comment pourrions-nous créer des emplois si certains veulent profiter de la situation pour instaurer une déstabilisation politique ? Comment créer des emplois si l’économie est paralysée, si la confiance dans l’avenir se dégrade, si les touristes ne veulent plus venir de peur d’être bloqués ?
L’économie va mieux. Elle va mieux parce que nous avons retrouvé la stabilité et la sérénité pour nous développer.
Cependant, et je ne cesse de le répéter, il reste encore beaucoup à faire. Il y a encore trop de gens qui n’ont pas d’emploi. C’est à eux que je pense. Je veux protéger ceux qui auraient à souffrir encore plus, si le Pays était mis à genou économiquement.
L’emploi, c’est aussi ma préoccupation numéro une.
Vous savez que le chantier de la ferme aquacole de Hao va démarrer sous peu. C’est l’un des deux gros projets, avec le Village Tahitien, sur lequel j’étais attendu par l’opinion. Ca y est, ça démarre, sans tambour, ni trompette. Alors oui, je me bats pour l’emploi tout en garantissant les intérêts des polynésiens, sans brader notre pays.
Par ailleurs, je ne suis pas sourd aux revendications des syndicats. Bien que certains refusent désormais le dialogue et préfèrent l’insulte et le rapport de force, j’ai continué à discuter avec certains.
J’ai trois propositions à vous soumettre.
La première sur la cotisation des élus à la CPS. J’ai bien compris, et le gouvernement avec moi, que beaucoup de Polynésiens trouvaient injuste que les élus ne cotisent pas à la retraite de la CPS.
J’ai donc émis le vœu que les ministres et les élus de notre assemblée soient assujettis à la retraite. Je souhaite que notre assemblée puisse concrétiser solennellement ce vœu par un vote.
Un texte sera rapidement préparé en tenant compte des propositions faites par Philip Schyle en 2010 et celles par Tony Géros, Tarita Sinjoux et Emma Algan en 2011.
La seconde sur les travaux pénibles. J’ai bien compris de mes échanges que certains travailleurs, ayant des travaux particulièrement pénibles, puissent partir plus tôt à la retraite. Sur ce point, en commission vous aviez adopté un amendement pour ramener l’âge de départ pour travaux pénibles à 55 ans. A ce sujet, il est également utile de renforcer le dispositif de suivi médical de ces travailleurs.
La troisième sur l’âge légal de départ à la retraite des salariés. Le texte qui est présenté prévoit que cet âge légal est de 60 ans au 1er janvier 2019 et augmenté d’un an chaque année pour atteindre 62 ans en 2021.
Vous savez que dans notre texte, nous créons par ailleurs un conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR), composé des partenaires sociaux qui sera chargé de faire ses propositions pour assurer la pérennité des retraites.
Il est vrai qu’il n’est pas logique que l’on décide d’ores et déjà du report de l’âge de la retraite avant que ce conseil d’orientation n’ait statué sur la question. Aussi le gouvernement propose de fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans en 2019 et de renvoyer les modifications aux propositions que nous fera le COSR.
Ceci étant, il apparaît que si vous acceptez les modifications que le gouvernement va vous proposer, nous aurons bel et bien impulsé la réforme qui devra s’appuyer, comme cela était prévu, sur les travaux du comité d’orientation.
Mais nous aurons aussi entendu la revendication principale de l’intersyndicale et c’est donc aux partenaires sociaux qu’il appartiendra de proposer les modifications des paramètres pour sauver les retraites.
Je demande donc solennellement à tous ceux qui sont en grève aujourd’hui de reprendre maintenant le travail puisqu’il appartiendra demain aux syndicats de faire leurs propositions.
Je vous remercie.
Je l’ai décidé car tout le monde était conscient que notre PSG était dans une situation critique et son pronostic vital était annoncé.
Ce chantier, je l’ai lancé en février 2015, dans un esprit d’ouverture et de concertation avec les partenaires sociaux.
Aujourd’hui, nous le savons tous, tous y compris les partenaires sociaux, qu’il y a urgence à réformer la retraite si nous voulons que la solidarité puisse continuer au profit de ceux qui prendront leur retraite demain.
Le gouvernement a proposé un texte. Ce texte n’a pas reçu l’assentiment de tous les syndicats. Mais il fallait bien avancer. Il vient en discussion devant notre assemblée aujourd’hui dans un contexte de tension puisque l’intersyndicale demande son retrait, faute de quoi des blocages de l’économie pourraient survenir.
J’en appelle solennellement au sens des responsabilités de chacun. Après dix ans d’instabilité, notre économie a retrouvé le chemin de la croissance.
On me dit que pour résoudre le problème des retraites il faut créer de l’emploi. Depuis septembre 2014, nous avons réussi à remettre 10 200 personnes en situation d’emploi et d’activités.
C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas encore suffisant en raison des dégâts sociaux causés par les dix années d’instabilité.
Comment pourrions-nous créer des emplois si certains veulent profiter de la situation pour instaurer une déstabilisation politique ? Comment créer des emplois si l’économie est paralysée, si la confiance dans l’avenir se dégrade, si les touristes ne veulent plus venir de peur d’être bloqués ?
L’économie va mieux. Elle va mieux parce que nous avons retrouvé la stabilité et la sérénité pour nous développer.
Cependant, et je ne cesse de le répéter, il reste encore beaucoup à faire. Il y a encore trop de gens qui n’ont pas d’emploi. C’est à eux que je pense. Je veux protéger ceux qui auraient à souffrir encore plus, si le Pays était mis à genou économiquement.
L’emploi, c’est aussi ma préoccupation numéro une.
Vous savez que le chantier de la ferme aquacole de Hao va démarrer sous peu. C’est l’un des deux gros projets, avec le Village Tahitien, sur lequel j’étais attendu par l’opinion. Ca y est, ça démarre, sans tambour, ni trompette. Alors oui, je me bats pour l’emploi tout en garantissant les intérêts des polynésiens, sans brader notre pays.
Par ailleurs, je ne suis pas sourd aux revendications des syndicats. Bien que certains refusent désormais le dialogue et préfèrent l’insulte et le rapport de force, j’ai continué à discuter avec certains.
J’ai trois propositions à vous soumettre.
La première sur la cotisation des élus à la CPS. J’ai bien compris, et le gouvernement avec moi, que beaucoup de Polynésiens trouvaient injuste que les élus ne cotisent pas à la retraite de la CPS.
J’ai donc émis le vœu que les ministres et les élus de notre assemblée soient assujettis à la retraite. Je souhaite que notre assemblée puisse concrétiser solennellement ce vœu par un vote.
Un texte sera rapidement préparé en tenant compte des propositions faites par Philip Schyle en 2010 et celles par Tony Géros, Tarita Sinjoux et Emma Algan en 2011.
La seconde sur les travaux pénibles. J’ai bien compris de mes échanges que certains travailleurs, ayant des travaux particulièrement pénibles, puissent partir plus tôt à la retraite. Sur ce point, en commission vous aviez adopté un amendement pour ramener l’âge de départ pour travaux pénibles à 55 ans. A ce sujet, il est également utile de renforcer le dispositif de suivi médical de ces travailleurs.
La troisième sur l’âge légal de départ à la retraite des salariés. Le texte qui est présenté prévoit que cet âge légal est de 60 ans au 1er janvier 2019 et augmenté d’un an chaque année pour atteindre 62 ans en 2021.
Vous savez que dans notre texte, nous créons par ailleurs un conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR), composé des partenaires sociaux qui sera chargé de faire ses propositions pour assurer la pérennité des retraites.
Il est vrai qu’il n’est pas logique que l’on décide d’ores et déjà du report de l’âge de la retraite avant que ce conseil d’orientation n’ait statué sur la question. Aussi le gouvernement propose de fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans en 2019 et de renvoyer les modifications aux propositions que nous fera le COSR.
Ceci étant, il apparaît que si vous acceptez les modifications que le gouvernement va vous proposer, nous aurons bel et bien impulsé la réforme qui devra s’appuyer, comme cela était prévu, sur les travaux du comité d’orientation.
Mais nous aurons aussi entendu la revendication principale de l’intersyndicale et c’est donc aux partenaires sociaux qu’il appartiendra de proposer les modifications des paramètres pour sauver les retraites.
Je demande donc solennellement à tous ceux qui sont en grève aujourd’hui de reprendre maintenant le travail puisqu’il appartiendra demain aux syndicats de faire leurs propositions.
Je vous remercie.