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Les trafiquants d'anabolisants à la barre


Les trafiquants d'anabolisants à la barre
Tahiti, le 21 novembre 2022 – Le procès de dix individus soupçonnés d'avoir pris part à un trafic d'anabolisants mis en place par un militaire entre la métropole et Tahiti s'ouvrira mardi devant le tribunal correctionnel. Les prévenus sont notamment poursuivis pour exercice illégal de la profession de pharmacien, blanchiment et importation illicite en bande organisée de produits psychotropes.
 
Alors que les trafics d'ice occupent une grande partie de l'activité du tribunal correctionnel, c'est un trafic d'anabolisants qui va faire l'objet d'un procès devant la juridiction, mardi. Dix individus sont en effet poursuivis pour avoir participé à un trafic de psychotropes organisé entre la métropole et la Polynésie de 2017 à 2022. 
 
Cette affaire, révélée par Tahiti Infos en juin dernier, avait démarré par une perquisition menée chez un homme en novembre 2020 dans le cadre d'une information judiciaire portant sur du trafic de stupéfiants. Au domicile de l'intéressé, les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Papeete avaient mis la main sur des produits dopants tels que des anabolisants, stéroïdes et hormones de croissance. À la suite de cette perquisition, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire qui avait été confiée aux militaires de la SR, co-saisis avec les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) ainsi que ceux du Groupe interministériel de recherches (GIR). 
 
Colis expédiés sous un faux nom
 
En mai dernier, soit au terme de 18 mois d'investigations, neuf personnes avaient été interpellées à Tahiti et un autre homme, militaire engagé dans la marine, avait quant à lui été arrêté à Paris où il réside. Selon les déclarations recueillies dans le cadre de l'enquête, c'est ce militaire qui, après avoir effectué un séjour professionnel à Tahiti entre 2014 et 2017, avait organisé un trafic d'anabolisants. L'homme commandait les psychotropes dans des pays aussi variés que l'Inde, les Pays-Bas ou la Bulgarie puis il les envoyait à Tahiti dans des colis expédiés sous un faux nom. Récupérés par un employé de l'OPT – qui est également poursuivi dans le cadre de ce dossier – ces colis étaient ensuite redistribués à des usagers locaux principalement issus du milieu sportif. Le fruit de la vente de ce trafic, qui aurait généré 15 millions de Fcfp au bas mot, était ensuite récupéré par l'ex-compagne du militaire qui vit à Tahiti. 
 
Notons que si certains prévenus sont poursuivis pour exercice illégal de la profession de pharmacien, c'est qu'il leur est reproché d'avoir vendu ou fourni des anabolisants hors de tout encadrement, alors qu'il s'agit de substances dont la vente et l'administration sont strictement réglementées en France. Permettant une augmentation de la masse musculaire et de la force physique, les stéroïdes anabolisants peuvent engendrer de gros problèmes de santé. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 21 Novembre 2022 à 20:34 | Lu 1397 fois