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Les territoires français qui disposent d'une autonomie


Photo d'illustration - GREGORY BOISSY / AFP
Photo d'illustration - GREGORY BOISSY / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 16/03/2022 - Le gouvernement a décidé de rouvrir les discussions autour du statut de la Corse en se disant prêt "à aller jusqu'à l'autonomie" de l'île, une spécificité dont disposent plusieurs territoires français d'outremer.

En Outre-mer, des statuts variés 

Depuis la révision constitutionnelle de 2003, il existe deux régimes législatifs pour les collectivités d'outre-mer. Le régime de l'identité législative (article 73 de la Constitution) concerne Mayotte, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion. Le régime de spécialité législative et d'autonomie (article 74 de la Constitution) englobe la Polynésie française, Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna.  

La Nouvelle-Calédonie et les Terres australes et antarctiques françaises disposent d'un "statut particulier".

En Polynésie française 

Dans un entretien au quotidien Corse-Matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué le statut de la Polynésie française comme une possibilité pour la Corse. "Nous avons entendu des élus de la collectivité évoquer un +statut à la polynésienne+. Ce qui est déjà dans le cadre constitutionnel. On pourrait tout à fait imaginer que la collectivité de Corse rejoigne désormais un autre type de compétences très élargies", a-t-il avancé.

Le statut de la Polynésie française est fixé par la loi du 27 février 2004, qui définit une organisation proche d'un parlementarisme d'assemblée. Le président de la Polynésie dirige l'action du gouvernement et de l'administration et promulgue les "lois du pays". L'Assemblée de Polynésie est élue au suffrage universel direct tous les cinq ans. La Polynésie française est entièrement compétente en matière économique et sociale, d'enseignement scolaire, de santé, d'équipement et d'environnement.

L'Etat s'est recentré sur ses missions régaliennes et ses compétences font l'objet d'une liste limitative: sécurité et ordre public, organisation des secours, justice, politique étrangère et défense.

Elle est associée à l'Union européenne avec le statut de pays et territoire d'outre-mer.

En décembre, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu avait évoqué l'exemple de la Polynésie française pour d'éventuelles discussions sur une plus grande autonomie aux Antilles, alors en pleine crise sanitaire et sociale à cause de l'épidémie de Covid-19. 

 Nouvelle-Calédonie 

La Nouvelle-Calédonie constitue une collectivité sui generis, dont le statut est inscrit dans la Constitution, lui conférant une très large autonomie.

Signé en 1998 entre l'Etat, l'accord de Nouméa a engagé une décolonisation progressive, matérialisée par des transferts de compétences de l'Etat au gouvernement local, financièrement accompagnés par Paris.

Cet exécutif collégial compte 11 membres, élus à la proportionnelle par le Congrès.

Droit à l'emploi, fiscalité, formation professionnelle, commerce extérieur, desserte maritime, droit du travail, sécurité civile, enseignement du second degré figurent parmi ses compétences.

Le Congrès, assemblée délibérante, compte 54 élus issus de trois provinces du territoire (Sud, Nord et îles Loyauté). Il vote des délibérations ainsi que des "lois du pays", soumises avant adoption à l'avis du Conseil d'Etat.

En décembre, un troisième référendum a abouti à une victoire du "non" à l'indépendance. Un nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie doit être élaboré. 

le Mercredi 16 Mars 2022 à 07:05 | Lu 623 fois