Kaboul, Afghanistan | AFP | jeudi 29/09/2021 - Six jeunes Afghanes ont brièvement tenté jeudi matin à Kaboul de manifester pour revendiquer leur droit à l'éducation, avant d'en être violemment empêchées par des talibans qui ont tiré en l'air, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Vers 08H00 locales (03H30 GMT), trois jeunes femmes voilées et portant des masques médicaux ont déplié devant le lycée pour filles Rabia Balkhi, dans l'Est de la capitale afghane, une banderole qui proclamait, en anglais et en dari: "Ne politisez pas l'éducation!".
"Ne brisez pas nos stylos, ne brûlez pas nos livres, ne fermez pas nos écoles", ajoutait la banderole, illustrée d'une photo de jeunes filles voilées dans une salle de classe.
A peine avaient-elles été rejointes par trois autres manifestantes, dont l'une portant une pancarte sur laquelle elle avait écrit "L'éducation est l'identité humaine", qu'une dizaine de talibans en armes sont intervenus.
Ils ont violemment repoussé les jeunes filles vers le portail d'entrée, fermé, du lycée. L'un d'eux s'est emparé de leur banderole qu'il a repliée en boule, alors que les autres s'en prenaient aux journalistes étrangers et tentaient de les empêcher de filmer.
Un taliban a alors tiré en l'air une brève rafale avec son pistolet-mitrailleur.
Les manifestantes se sont réfugiées à l'intérieur de l'établissement et les talibans ont fait la chasse aux cameramen et photographes, tentant de s'emparer de leurs caméras. L'un d'eux a donné un coup de crosse à un cameraman étranger.
Ils étaient commandés par un jeune homme sans armes, équipé d'un walkie-talkie, qui s'est présenté comme Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région.
Il a demandé à ses hommes de rassembler la dizaine de journalistes, tous de la presse internationale, et s'est adressé à eux.
"Je respecte les journalistes, mais cette manifestation n'avait pas été autorisée", a-t-il dit. "Les autorités de l’Émirat (islamique) d'Afghanistan n'avaient pas été informées. C'est pour cela qu'aucun journaliste afghan n'est présent".
"Si elles avaient demandé l'autorisation de manifester, elles l'auraient eue", a-t-il assuré.
"Je respecte les droits des femmes, sans cela vous ne seriez pas ici", a-t-il ajouté, entouré d'une garde armée aux regards farouches. "Vous avez tenté de couvrir une manifestation illégale. Je vous rappelle que dans des pays modernes, la France ou les États-Unis, la police frappe les manifestants".
L'appel à la manifestation avait été lancé sur internet par un groupe intitulé "Mouvement spontané des femmes activistes d'Afghanistan".
Début septembre, des talibans armés avaient dispersé des manifestations dans plusieurs villes, dont Kaboul, Faizabad et Hérat, où deux personnes avaient été tuées.
Toutes les manifestations ont été interdites par le nouveau pouvoir dans le pays depuis le 8 septembre, et les contrevenants menacés de "sévères actions légales".
Vers 08H00 locales (03H30 GMT), trois jeunes femmes voilées et portant des masques médicaux ont déplié devant le lycée pour filles Rabia Balkhi, dans l'Est de la capitale afghane, une banderole qui proclamait, en anglais et en dari: "Ne politisez pas l'éducation!".
"Ne brisez pas nos stylos, ne brûlez pas nos livres, ne fermez pas nos écoles", ajoutait la banderole, illustrée d'une photo de jeunes filles voilées dans une salle de classe.
A peine avaient-elles été rejointes par trois autres manifestantes, dont l'une portant une pancarte sur laquelle elle avait écrit "L'éducation est l'identité humaine", qu'une dizaine de talibans en armes sont intervenus.
Ils ont violemment repoussé les jeunes filles vers le portail d'entrée, fermé, du lycée. L'un d'eux s'est emparé de leur banderole qu'il a repliée en boule, alors que les autres s'en prenaient aux journalistes étrangers et tentaient de les empêcher de filmer.
Un taliban a alors tiré en l'air une brève rafale avec son pistolet-mitrailleur.
Les manifestantes se sont réfugiées à l'intérieur de l'établissement et les talibans ont fait la chasse aux cameramen et photographes, tentant de s'emparer de leurs caméras. L'un d'eux a donné un coup de crosse à un cameraman étranger.
Ils étaient commandés par un jeune homme sans armes, équipé d'un walkie-talkie, qui s'est présenté comme Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région.
Il a demandé à ses hommes de rassembler la dizaine de journalistes, tous de la presse internationale, et s'est adressé à eux.
"Je respecte les journalistes, mais cette manifestation n'avait pas été autorisée", a-t-il dit. "Les autorités de l’Émirat (islamique) d'Afghanistan n'avaient pas été informées. C'est pour cela qu'aucun journaliste afghan n'est présent".
"Si elles avaient demandé l'autorisation de manifester, elles l'auraient eue", a-t-il assuré.
"Je respecte les droits des femmes, sans cela vous ne seriez pas ici", a-t-il ajouté, entouré d'une garde armée aux regards farouches. "Vous avez tenté de couvrir une manifestation illégale. Je vous rappelle que dans des pays modernes, la France ou les États-Unis, la police frappe les manifestants".
L'appel à la manifestation avait été lancé sur internet par un groupe intitulé "Mouvement spontané des femmes activistes d'Afghanistan".
Début septembre, des talibans armés avaient dispersé des manifestations dans plusieurs villes, dont Kaboul, Faizabad et Hérat, où deux personnes avaient été tuées.
Toutes les manifestations ont été interdites par le nouveau pouvoir dans le pays depuis le 8 septembre, et les contrevenants menacés de "sévères actions légales".