Tahiti, le 27 juillet 2022 – Le Medef propose d'octroyer une prime aux salariés, exonérée de charges sociales et fiscales, pour relancer le pouvoir d'achat. C'est ce qu'a annoncé mardi le ministre de l'Économie. Si les syndicats de salariés disent manquer d'éléments pour se prononcer, ils ne voient pas cette prime d'un très bon œil. Pour eux, l'augmentation des salaires reste la meilleure option.
Verser une prime pour le pouvoir d'achat à l'ensemble des salariés, exonérée de charges sociales et fiscales, c'est la proposition faite par le Medef pour relancer le pouvoir d'achat. Une proposition annoncée mardi par le ministre de l'Économie après que le gouvernement a donné son accord. Au lendemain de cette annonce, les syndicats disent ne pas encore avoir eu le temps de se pencher sur cette proposition, mais une position se dégage : ils sont contre l'idée d'une prime si elle venait se substituer aux revalorisations salariales.
"C'est un peu simple", estime Cyril Le Gayic, de la CSIP. "Entre prime et augmentation de salaire, il y a une différence ! Quand on augmente le salaire, c'est un plus pour le salarié, pour sa retraite, pour sa prise en charge par l'assurance maladie. Une prime, c'est une fois ! L'augmentation de salaire, c'est sur les douze mois, et avec la prime de fin d'année, c'est sur treize mois. Je n'ai pas approfondi la question, mais pour moi, c'est gros comme un camion ! La proposition est alléchante. Le petit salarié, on lui propose une prime, il est content, mais quand il réfléchit à la longue, c'est un attrape-nigaud. Tu ne manges pas une fois sur douze !"
Même réaction pour O oe to oe rima. "Pour moi, ce n'est pas suffisant. C'est une prime qu'on donne une fois et c'est tout. L'indice du coût de la vie a augmenté, je suis beaucoup plus favorable à une augmentation des salaires. Là, l'augmentation, c'est tout le temps", indique Atonia Teriinohorai. Il n'est toutefois pas complètement opposé à cette prime : "C'est déjà quelque chose. Il faut toujours prendre ce qu'on donne !" Mais pour lui, la prime devrait surtout être versée aux salariés qui sont à temps partiel, car "ils ont besoin de plus".
Patrick Galenon, de la CSTP-FO, ne refuse pas non plus la proposition des patrons même si lui aussi préfère une augmentation des salaires. "S'ils veulent verser une prime à leurs salariés, très bien ! C'est excellent ! Je ne vais pas m'opposer, mais j'aurais préféré que ce soit dans les salaires."
Le leader de la CSTP-FO pointe également du doigt le fait que l'exonération de charges sociales et fiscales est un manque à gagner pour la CPS. Pour les patrons, en revanche, cela permet d'éviter le "cycle inflationniste" avec une augmentation des coûts qui se répercuteraient sur les prix. Réponse de Patrick Galenon : "Le cycle inflationniste, ce n'est pas nous qui l'avons instauré. En France, les retraites augmentent de 4%, les salaires augmentent, là on nous propose une prime. J'aurais préféré une augmentation des salaires pour combler la hausse des prix. Parce qu'il ne faut pas oublier que c'est la consommation des ménages qui fait l'enrichissement du pays. Quand vous augmentez les salaires ou la retraite, cet argent-là, on le retrouve dans le commerce."
Verser une prime pour le pouvoir d'achat à l'ensemble des salariés, exonérée de charges sociales et fiscales, c'est la proposition faite par le Medef pour relancer le pouvoir d'achat. Une proposition annoncée mardi par le ministre de l'Économie après que le gouvernement a donné son accord. Au lendemain de cette annonce, les syndicats disent ne pas encore avoir eu le temps de se pencher sur cette proposition, mais une position se dégage : ils sont contre l'idée d'une prime si elle venait se substituer aux revalorisations salariales.
"C'est un peu simple", estime Cyril Le Gayic, de la CSIP. "Entre prime et augmentation de salaire, il y a une différence ! Quand on augmente le salaire, c'est un plus pour le salarié, pour sa retraite, pour sa prise en charge par l'assurance maladie. Une prime, c'est une fois ! L'augmentation de salaire, c'est sur les douze mois, et avec la prime de fin d'année, c'est sur treize mois. Je n'ai pas approfondi la question, mais pour moi, c'est gros comme un camion ! La proposition est alléchante. Le petit salarié, on lui propose une prime, il est content, mais quand il réfléchit à la longue, c'est un attrape-nigaud. Tu ne manges pas une fois sur douze !"
Même réaction pour O oe to oe rima. "Pour moi, ce n'est pas suffisant. C'est une prime qu'on donne une fois et c'est tout. L'indice du coût de la vie a augmenté, je suis beaucoup plus favorable à une augmentation des salaires. Là, l'augmentation, c'est tout le temps", indique Atonia Teriinohorai. Il n'est toutefois pas complètement opposé à cette prime : "C'est déjà quelque chose. Il faut toujours prendre ce qu'on donne !" Mais pour lui, la prime devrait surtout être versée aux salariés qui sont à temps partiel, car "ils ont besoin de plus".
Patrick Galenon, de la CSTP-FO, ne refuse pas non plus la proposition des patrons même si lui aussi préfère une augmentation des salaires. "S'ils veulent verser une prime à leurs salariés, très bien ! C'est excellent ! Je ne vais pas m'opposer, mais j'aurais préféré que ce soit dans les salaires."
Le leader de la CSTP-FO pointe également du doigt le fait que l'exonération de charges sociales et fiscales est un manque à gagner pour la CPS. Pour les patrons, en revanche, cela permet d'éviter le "cycle inflationniste" avec une augmentation des coûts qui se répercuteraient sur les prix. Réponse de Patrick Galenon : "Le cycle inflationniste, ce n'est pas nous qui l'avons instauré. En France, les retraites augmentent de 4%, les salaires augmentent, là on nous propose une prime. J'aurais préféré une augmentation des salaires pour combler la hausse des prix. Parce qu'il ne faut pas oublier que c'est la consommation des ménages qui fait l'enrichissement du pays. Quand vous augmentez les salaires ou la retraite, cet argent-là, on le retrouve dans le commerce."
"L'intéressement, on est intéressé"
Mardi, le patron du Medef, Frédéric Dock, expliquait que cette mesure à court terme devait permettre de réfléchir à d'autres dispositifs "plus pérennes", comme l'intéressement au résultat. Une proposition qui satisfait beaucoup plus Patrick Galenon que la prime. "C'est exactement ce que je souhaite. Ça permet de booster les salariés, et comme c'est intégré dans les salaires, c'est bien. Quand est-ce qu'ils veulent mettre le système plus pérenne en place ? Si c'est dans deux ou trois mois, on peut patienter deux ou trois mois ! L'intéressement, on est intéressé !", lance-t-il.
Cyril Le Gayic, lui, est beaucoup plus réservé. "Dans les deux tiers des sociétés sur le territoire, les bilans sont tellement bien faits qu'à la fin de l'année, ils ne dégagent jamais de bénéfices. La plupart des primes d'intéressement, ici, sont sur le bénéfice. Et quand on demande que ce soit sur le résultat d'exploitation, on nous répond que ce n'est pas possible. Nous, on veut bien mettre la prime d'intéressement, mais sur le résultat d'exploitation, parce que le résultat d'exploitation, dans toutes les sociétés, ça augmente. Tandis que sur les bénéfices, avec des extractions à gauche à droite, les bénéfices sont à zéro ou sont négatifs, alors que le résultat d'exploitation a explosé."
De son côté, A tia i mua n'a pas souhaité réagir, mercredi, expliquant qu'il n'avait pas eu le temps d'étudier la proposition du patronat.
Cyril Le Gayic, lui, est beaucoup plus réservé. "Dans les deux tiers des sociétés sur le territoire, les bilans sont tellement bien faits qu'à la fin de l'année, ils ne dégagent jamais de bénéfices. La plupart des primes d'intéressement, ici, sont sur le bénéfice. Et quand on demande que ce soit sur le résultat d'exploitation, on nous répond que ce n'est pas possible. Nous, on veut bien mettre la prime d'intéressement, mais sur le résultat d'exploitation, parce que le résultat d'exploitation, dans toutes les sociétés, ça augmente. Tandis que sur les bénéfices, avec des extractions à gauche à droite, les bénéfices sont à zéro ou sont négatifs, alors que le résultat d'exploitation a explosé."
De son côté, A tia i mua n'a pas souhaité réagir, mercredi, expliquant qu'il n'avait pas eu le temps d'étudier la proposition du patronat.