Les JO offrent une occasion tentante pour les syndicats dans d'éventuelles renégociations d'avantages ou de primes. Crédit photo : VUP.
Tahiti, le 22 juillet 2024 - Avec l'échéance des Jeux olympiques, les syndicats savaient que le rapport de force allait pencher en leur faveur en vue de potentielles renégociations. Plus ou moins annoncés en avril dernier par Patrick Galenon, le secrétaire général de la CSTP-FO, les préavis de grève commencent à tomber à seulement quelques jours du début de l'épreuve de surf à Teahupo'o.
On pouvait s'y attendre. À quelques jours du début des Jeux olympiques (JO), les syndicats polynésiens agitent le fanion de la grève. Même s'ils le nient, ils font certainement de cette échéance planétaire leur cheval de bataille pour engager un bras de fer avec le gouvernement et leurs directions, dans l'optique d'hypothétiques renégociations d'avantages ou de primes. Au Fenua, ce sont les employés de la société Aéroport de Tahiti (ADT) qui ont dégainé les premiers en déposant un préavis de grève mardi dernier, arrivé à échéance ce lundi, sans qu'aucune négociation n'ait eu lieu entre l'intersyndicale et leur direction (en raison d’un quiproquo sur l’horaire de la réunion). Quelques jours après, ce sont toutes les filiales de l'OPT (Fare Rata, Vini distribution, Onati, Pacific Cash Service, Marara Paiement) et la holding OPT aux commandes de toutes ces entités qui ont menacé de cesser leur activité à partir du jeudi 25 juillet, seulement deux jours avant le début des Jeux olympiques. Dans l'Hexagone, ce phénomène a frappé de plein fouet les différents organismes publics, obligeant l'État à mettre la main au portefeuille et à acheter la paix sociale au prix fort, en réévaluant les avantages des cheminots, conducteurs de métro, aiguilleurs du ciel, policiers ou éboueurs.
Mais si cette situation, vue de l'extérieur, peut faire grincer des dents, c'est après tout de bonne guerre. On ne peut jeter la pierre aux syndicats d’utiliser l'événement à des fins de négociations et de remplir leur mission principale, qui reste la défense des intérêts et des conditions de travail des salariés.
L'occasion fait le larron
Les syndicats sont conscients depuis longtemps que l'échéance des JO fait pencher le rapport de force en leur faveur. Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO, avait déjà insidieusement prévenu le gouvernement, au micro de Tahiti Infos, le 25 avril dernier, de potentielles actions syndicales à l'approche des JO. “On leur laisse le temps de réfléchir. Mais s'ils ne répondent pas avant les Jeux olympiques, eh bien il y aura un petit problème”, avait-il avancé après avoir remis au gouvernement un cahier de revendications élaboré avec les cinq autres centrales syndicales. Ces doléances avaient été transmises dans le cadre des rencontres syndicales du 1er-Mai.
Contacté par Tahiti Infos, le porte-parole de la CSIP, Cyril Le Gayic, nie lui, toute corrélation entre les préavis de grève et les Jeux olympiques, malgré une temporalité qui laisse planer le doute. “Il n'y a aucun rapport. Moi, ce sont les salariés qui me donnent le tempo, ils me disent où je dois taper. Et pour l'instant, ce n'est que dans deux sociétés. J'aurais pu, si je voulais profiter de l'événement, frapper ailleurs, comme à EDT ou dans d'autres entreprises où je suis implanté, mais je n'ai pas usé de ça. Il n'y a vraiment pas de rapport”, souligne-t-il.
Échec de la politique du gouvernement
Si à ADT, Cyril Le Gayic décrit un ras-le-bol du personnel, la situation à l'OPT résulte, elle, d'un échec cuisant de la politique de la ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, depuis sa prise de fonction. Elle est notamment accusée de trop s'immiscer dans les négociations des accords de l'établissement public. “Ce n'est pas une administration pourtant”, peste le porte-parole. “Lors des dernières négociations, elle a encore réclamé qu'on baisse nos avantages, alors qu'on avait déjà rogné pas mal dessus.” “Mépris” et “réclamations pas acceptables” : la ministre est dans le viseur des syndicats dans le dossier de l'OPT.
Reste à savoir désormais si le gouvernement polynésien voudra, comme l'exécutif français, mettre la main à la poche, afin que l'épreuve de surf de Teahupo'o se passe sans encombre et que la formidable vitrine télévisuelle mondiale qui sera ouverte sur la Polynésie ne soit entachée d'aucun point noir. Du côté de l'organisation des Jeux olympiques en Polynésie, on affirme être prêt à faire face à toutes les possibilités. “On suit avec attention l'évolution de l'actualité. Mais nous sommes parés à toutes éventualités. Une grève à l'OPT ne nous impactera pas. Celle d'ADT non plus, puisque la quasi-totalité des athlètes sont déjà arrivés. Et nous avons des solutions de secours en cas de coupures de courant ou autre”, assure Barbara Martins-Nio, responsable du site de Tahiti pour Paris 2024.
On pouvait s'y attendre. À quelques jours du début des Jeux olympiques (JO), les syndicats polynésiens agitent le fanion de la grève. Même s'ils le nient, ils font certainement de cette échéance planétaire leur cheval de bataille pour engager un bras de fer avec le gouvernement et leurs directions, dans l'optique d'hypothétiques renégociations d'avantages ou de primes. Au Fenua, ce sont les employés de la société Aéroport de Tahiti (ADT) qui ont dégainé les premiers en déposant un préavis de grève mardi dernier, arrivé à échéance ce lundi, sans qu'aucune négociation n'ait eu lieu entre l'intersyndicale et leur direction (en raison d’un quiproquo sur l’horaire de la réunion). Quelques jours après, ce sont toutes les filiales de l'OPT (Fare Rata, Vini distribution, Onati, Pacific Cash Service, Marara Paiement) et la holding OPT aux commandes de toutes ces entités qui ont menacé de cesser leur activité à partir du jeudi 25 juillet, seulement deux jours avant le début des Jeux olympiques. Dans l'Hexagone, ce phénomène a frappé de plein fouet les différents organismes publics, obligeant l'État à mettre la main au portefeuille et à acheter la paix sociale au prix fort, en réévaluant les avantages des cheminots, conducteurs de métro, aiguilleurs du ciel, policiers ou éboueurs.
Mais si cette situation, vue de l'extérieur, peut faire grincer des dents, c'est après tout de bonne guerre. On ne peut jeter la pierre aux syndicats d’utiliser l'événement à des fins de négociations et de remplir leur mission principale, qui reste la défense des intérêts et des conditions de travail des salariés.
L'occasion fait le larron
Les syndicats sont conscients depuis longtemps que l'échéance des JO fait pencher le rapport de force en leur faveur. Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO, avait déjà insidieusement prévenu le gouvernement, au micro de Tahiti Infos, le 25 avril dernier, de potentielles actions syndicales à l'approche des JO. “On leur laisse le temps de réfléchir. Mais s'ils ne répondent pas avant les Jeux olympiques, eh bien il y aura un petit problème”, avait-il avancé après avoir remis au gouvernement un cahier de revendications élaboré avec les cinq autres centrales syndicales. Ces doléances avaient été transmises dans le cadre des rencontres syndicales du 1er-Mai.
Contacté par Tahiti Infos, le porte-parole de la CSIP, Cyril Le Gayic, nie lui, toute corrélation entre les préavis de grève et les Jeux olympiques, malgré une temporalité qui laisse planer le doute. “Il n'y a aucun rapport. Moi, ce sont les salariés qui me donnent le tempo, ils me disent où je dois taper. Et pour l'instant, ce n'est que dans deux sociétés. J'aurais pu, si je voulais profiter de l'événement, frapper ailleurs, comme à EDT ou dans d'autres entreprises où je suis implanté, mais je n'ai pas usé de ça. Il n'y a vraiment pas de rapport”, souligne-t-il.
Échec de la politique du gouvernement
Si à ADT, Cyril Le Gayic décrit un ras-le-bol du personnel, la situation à l'OPT résulte, elle, d'un échec cuisant de la politique de la ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, depuis sa prise de fonction. Elle est notamment accusée de trop s'immiscer dans les négociations des accords de l'établissement public. “Ce n'est pas une administration pourtant”, peste le porte-parole. “Lors des dernières négociations, elle a encore réclamé qu'on baisse nos avantages, alors qu'on avait déjà rogné pas mal dessus.” “Mépris” et “réclamations pas acceptables” : la ministre est dans le viseur des syndicats dans le dossier de l'OPT.
Reste à savoir désormais si le gouvernement polynésien voudra, comme l'exécutif français, mettre la main à la poche, afin que l'épreuve de surf de Teahupo'o se passe sans encombre et que la formidable vitrine télévisuelle mondiale qui sera ouverte sur la Polynésie ne soit entachée d'aucun point noir. Du côté de l'organisation des Jeux olympiques en Polynésie, on affirme être prêt à faire face à toutes les possibilités. “On suit avec attention l'évolution de l'actualité. Mais nous sommes parés à toutes éventualités. Une grève à l'OPT ne nous impactera pas. Celle d'ADT non plus, puisque la quasi-totalité des athlètes sont déjà arrivés. Et nous avons des solutions de secours en cas de coupures de courant ou autre”, assure Barbara Martins-Nio, responsable du site de Tahiti pour Paris 2024.
À l'OPT, les salariés “se rebiffent”
Si aucun accord n'est trouvé avant jeudi, la grève deviendra effective à la holding OPT et dans toutes ses filiales (Fare Rata, Vini distribution, Onati, Pacific Cash Service, Marara Paiement). Vendredi dernier, la CSIP, le Sapot, O oe to oe rima, Otahi et la CSTP-FO ont déposé un préavis de grève, dénonçant les exigences de Vannina Crolas, la ministre de la Fonction publique, qui souhaite geler certains avantages du personnel en raison des finances peu reluisantes de l'établissement public. Pour la CSIP et Cyril Le Gayic, ce ne sont pas les salariés qui doivent payer pour la mauvaise gestion du groupe. “Le problème, c'est la gestion”, a-t-il expliqué. “Il y a eu le plan ambition 2020 qui a coûté plusieurs milliards pour rien. Tout comme les nombreuses fois où le Pays a puisé dans les comptes de l'OPT. On ne peut pas tout mettre sur les employés, là, c'est la goutte d'eau, ils se rebiffent.” Au total, 24 revendications ont été remises à la direction ce vendredi. Les premières négociations ont lieu ce lundi en fin d'après-midi dans les locaux de l'OPT. Une nouvelle rencontre est prévue ce mercredi.