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Les syndicats de patrons et de salariés lancent un ultimatum historique aux politiques


Atterrées par le nouveau dépôt d’une motion de défiance, toutes les organisations patronales et syndicales se sont retrouvées au CESC, mercredi, à 16H, pour signer devant les médias un ultimatum historique. Les représentants de plus de 40 000 salariés ont décidé de parler d’une seule voix pour demander des solutions à la crise politique et économique qui ravage la Polynésie.

Ce texte signé par le CEPF, la CGPME, la CSMGCTP, CSTP-FO, Otahi, O oe te oe rima, A tia i mua, et la CSIP, sera envoyé aux plus hautes autorités de l’Etat et du pays. Ces organisations exigent des représentants et du gouvernement de trouver sous 15 jours les financements du budget 2011, et de la protection sociale généralisée, et de proposer sous deux mois un projet de société capable de redresser durablement notre économie.


LES PATRONS DEMANDENT AUX POLITIQUES UN PROJET DE SOCIETE

Les syndicats de patrons et de salariés lancent un ultimatum historique aux politiques
« Il ne s’agit plus de vous laisser faire ce que vous voulez, mais de vous dire ce que nous voulons », stipule le texte. « A défaut de prendre en compte nos exigences dans ces délais, l’ensemble des signataires empêchera le fonctionnement des institutions par tout moyen à sa disposition », menacent les organisations patronales, qui envisagent le blocage des institutions, ou encore de cesser le versement des cotisations patronales et de la TVA.

« Les politiques doivent se reprendre en main avant que le peuple ne reprenne ce qui lui est dû », affirme le président de la CGPME, Christophe Pléé, pour qui « la société civile est en train de se réveiller ». « On est tous ensemble, on commence doucement, mais on est prêts à tout si les politiques ne répondent pas à nos revendications », explique-t-il.


Stéphane Perez (SIPOF) et Jean-Pierre Fourcade (Brasserie)
Stéphane Perez (SIPOF) et Jean-Pierre Fourcade (Brasserie)
Pour le président du CEPF, Luc Tapeta, le jour est historique : même les Eglises, qu’ils ont rencontrées aujourd’hui, suivront le mouvement, affirme-t-il. Luc Tapeta fait également remarquer la présence de personnalités comme Jean-Pierre Fourcade, PDG de la Brasserie de Tahiti, qui se fait pourtant rarement entendre. « Je suis venu exprimer mon ras-le-bol quant à l’instabilité que nous subissons depuis 2004, explique J.P. Fourcade. Les politiques n’ont pas de feuille de route pour la Polynésie, pas de projet de société. J’apporte ma totale adhésion à ce mouvement que j’attendais avec impatience ».
Quant à Stéphane Perez, le président du SIPOF, il est « impressionné par la mobilisation » : « C’est la preuve flagrante du ras-le-bol général et c’est bien que la société civile se lève enfin », note-t-il. « Je n’ai pas une naïveté d’enfant et je crains que les politiques n’utilisent notre ultimatum pour se déchirer encore plus », pondère-t-il toutefois, tout en signalant que « tout le monde est prêt à aller jusqu’au blocage s’il le faut. »
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Rédigé par Florence O'kelly le Mercredi 30 Mars 2011 à 17:12 | Lu 3014 fois