Avant l’ouverture de la séance, vendredi, les leaders syndicaux ont rappelé à leurs membres, les grandes lignes de la réforme des retraites.
PAPEETE, le 22 septembre 2018 - C'est en tous les cas, le message qu'ils ont tenu à faire passer, après le vote du texte sur la réforme des retraites, à l'assemblée, vendredi. Certes, ils se disent déçus, mais la guerre n'est pas encore terminée. Certains regrettent même le comportement des politiciens au sein de l'hémicycle, vendredi.
"Ils disent qu'il faut regarder la lune, le doigt, ce n'est pas sérieux du tout", dit Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO. "J'ai vu leur attitude dans l'hémicycle et ils se comportent comme des gamins", relance Claude, un gréviste. Tous deux ont pu assister à la séance à Taraho'i, vendredi.
Après le vote, c'est avec le visage fermé et triste que les syndicalistes ont quitté l'hémicycle pour aller à la rencontre de leurs homologues, restés à l'extérieur. Pour Patrick Galenon, la déception est bien présente. "On fait comme si c'était compliqué, alors que ce n'est pas le cas. Il faut aller chercher dans la poche du riche et pas du plus pauvre".
Dans le parking de Taraho'i, les quelques grévistes encore présents ont bien compris que le texte venait d'être adopté. Assis contre une voiture, Atonia Teriinohorai, de O Oe To Oe Rima, n'a pas caché sa déception. Malgré la colère, le secrétaire général de O Oe To Oe Rima a essayé, tant bien que mal, à garder son sang-froid. "Dans l'hôtellerie, je ferai en sorte que le pays soit bloqué, parce que tous les patrons cautionnent ça". Avant de poursuivre : "On se reverra, il n'y a pas de problèmes."
Les leaders syndicaux continueront à mettre la pression. Au port autonome, Mahinui Temarii et les dockers maintiendront la cessation d’activité pendant un mois. Motivés, les dockers ne laisseront rien sortir des lieux.
Après une longue rencontre, vendredi en fin de journée, les syndicalistes ont décidé de se retrouver lundi pour définir la suite à donner. Cependant, tous ont été unanimes, à la fin de cette réunion, "on maintient le mouvement."
On rappelle également que dans le préavis de grève qu’ils avaient déposé, il y a plus d’une semaine, trois points de revendication y figuraient, le retrait du projet de loi concernant la réforme des retraites, la revalorisation du pouvoir d’achat par une augmentation de 2 % des salaires, et l’amélioration des conditions de travail et de sécurité des travailleurs. Des points qu’ils ont bien l’intention de défendre auprès des patrons et du Pays.
"Ils disent qu'il faut regarder la lune, le doigt, ce n'est pas sérieux du tout", dit Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO. "J'ai vu leur attitude dans l'hémicycle et ils se comportent comme des gamins", relance Claude, un gréviste. Tous deux ont pu assister à la séance à Taraho'i, vendredi.
Après le vote, c'est avec le visage fermé et triste que les syndicalistes ont quitté l'hémicycle pour aller à la rencontre de leurs homologues, restés à l'extérieur. Pour Patrick Galenon, la déception est bien présente. "On fait comme si c'était compliqué, alors que ce n'est pas le cas. Il faut aller chercher dans la poche du riche et pas du plus pauvre".
Dans le parking de Taraho'i, les quelques grévistes encore présents ont bien compris que le texte venait d'être adopté. Assis contre une voiture, Atonia Teriinohorai, de O Oe To Oe Rima, n'a pas caché sa déception. Malgré la colère, le secrétaire général de O Oe To Oe Rima a essayé, tant bien que mal, à garder son sang-froid. "Dans l'hôtellerie, je ferai en sorte que le pays soit bloqué, parce que tous les patrons cautionnent ça". Avant de poursuivre : "On se reverra, il n'y a pas de problèmes."
Les leaders syndicaux continueront à mettre la pression. Au port autonome, Mahinui Temarii et les dockers maintiendront la cessation d’activité pendant un mois. Motivés, les dockers ne laisseront rien sortir des lieux.
Après une longue rencontre, vendredi en fin de journée, les syndicalistes ont décidé de se retrouver lundi pour définir la suite à donner. Cependant, tous ont été unanimes, à la fin de cette réunion, "on maintient le mouvement."
On rappelle également que dans le préavis de grève qu’ils avaient déposé, il y a plus d’une semaine, trois points de revendication y figuraient, le retrait du projet de loi concernant la réforme des retraites, la revalorisation du pouvoir d’achat par une augmentation de 2 % des salaires, et l’amélioration des conditions de travail et de sécurité des travailleurs. Des points qu’ils ont bien l’intention de défendre auprès des patrons et du Pays.
LA PAROLE À
Patrick Galenon
Secrétaire général de la CSTP-FO
"Je ne m'attendais pas non plus à des miracles"
"Une réforme, c'est une réforme globale. La retraite c'est 35 milliards, la maladie c'est 75 milliards et la famille (RSPF) c'est 25 milliards, c'est tout cela qu'il faut réformer. Aujourd'hui, dans les caisses, nous avons 17 milliards de liquidité, alors je ne comprends pas où ils vont chercher leurs chiffres, quand ils disent qu'on ne peut plus payer. Je suis administrateur de la CPS et je sais parfaitement qu'il y a 17 milliards. Donc, on ne parle pas de même chiffres. Concernant, cette fois-ci l'Allocation complémentaire de la retraite (ACR) à 80 000 francs, c'est le politique qui a mis cela en place pour les personnes de 60 ans. Pourquoi on va chercher dans la caisse des retraites ? Si le politique décide que tout ce qui est solidarité, c'est de sa compétence, eh bien, qu'il aille jusqu’au bout et qu’il gère la solidarité. On nous dit oui, mais c'est nous, je dis non. Nous, les salariés, nous ne sommes que 63 000 et la population représente 280 000. Quand on dit qu'on va aider la solidarité, là, on parle des 280 000 habitants qui doivent payer. Et ce qui est beaucoup plus malheureux, quand on regarde la courbe des actifs de 2015 à 2025, ils mettent 4 000 actifs ce qui représente 400 emplois par an, on ne va pas y arriver. Donc, je suis un peu déçu et je ne m'attendais pas non plus à des miracles."
Secrétaire général de la CSTP-FO
"Je ne m'attendais pas non plus à des miracles"
"Une réforme, c'est une réforme globale. La retraite c'est 35 milliards, la maladie c'est 75 milliards et la famille (RSPF) c'est 25 milliards, c'est tout cela qu'il faut réformer. Aujourd'hui, dans les caisses, nous avons 17 milliards de liquidité, alors je ne comprends pas où ils vont chercher leurs chiffres, quand ils disent qu'on ne peut plus payer. Je suis administrateur de la CPS et je sais parfaitement qu'il y a 17 milliards. Donc, on ne parle pas de même chiffres. Concernant, cette fois-ci l'Allocation complémentaire de la retraite (ACR) à 80 000 francs, c'est le politique qui a mis cela en place pour les personnes de 60 ans. Pourquoi on va chercher dans la caisse des retraites ? Si le politique décide que tout ce qui est solidarité, c'est de sa compétence, eh bien, qu'il aille jusqu’au bout et qu’il gère la solidarité. On nous dit oui, mais c'est nous, je dis non. Nous, les salariés, nous ne sommes que 63 000 et la population représente 280 000. Quand on dit qu'on va aider la solidarité, là, on parle des 280 000 habitants qui doivent payer. Et ce qui est beaucoup plus malheureux, quand on regarde la courbe des actifs de 2015 à 2025, ils mettent 4 000 actifs ce qui représente 400 emplois par an, on ne va pas y arriver. Donc, je suis un peu déçu et je ne m'attendais pas non plus à des miracles."
Atonia Teriinohorai
Secrétaire général O Oe To Oe Rima
"La manivelle peut se retourner contre eux"
"Ils ont fait leur travail et on les remercie, et on va se retrouver et on va voir ce qu'on fera derrière. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne lâchera pas. Il y aura des actions qui vont se faire dans les jours à venir jusqu'à la fin de l'année. On va faire secteur par secteur.
Ce sont les décideurs, mais il ne faut pas oublier que la manivelle peut se retourner contre eux. Nous, nous sommes aussi des décideurs, mais nous sommes également un peuple de Dieu. Donc, nous sommes là pour alléger la population, et là, ils pensent qu'ils ont gagné et ils sont fiers d'eux, parce que ce sont des dirigeants et qu'ils ont été élus par le peuple. Mais, s'ils ont la majorité à l'assemblée, c'est grâce à la prime majoritaire. Si on cumule les chiffres du Tavini, du Tahoeraa et les abstentionnistes, eh bien, les polynésiens sont plus nombreux. Mais, on se reverra, il n'y a pas de problèmes."
Secrétaire général O Oe To Oe Rima
"La manivelle peut se retourner contre eux"
"Ils ont fait leur travail et on les remercie, et on va se retrouver et on va voir ce qu'on fera derrière. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne lâchera pas. Il y aura des actions qui vont se faire dans les jours à venir jusqu'à la fin de l'année. On va faire secteur par secteur.
Ce sont les décideurs, mais il ne faut pas oublier que la manivelle peut se retourner contre eux. Nous, nous sommes aussi des décideurs, mais nous sommes également un peuple de Dieu. Donc, nous sommes là pour alléger la population, et là, ils pensent qu'ils ont gagné et ils sont fiers d'eux, parce que ce sont des dirigeants et qu'ils ont été élus par le peuple. Mais, s'ils ont la majorité à l'assemblée, c'est grâce à la prime majoritaire. Si on cumule les chiffres du Tavini, du Tahoeraa et les abstentionnistes, eh bien, les polynésiens sont plus nombreux. Mais, on se reverra, il n'y a pas de problèmes."
Claude
Gréviste
"Les politiciens nous disent quand il faut partir à la retraite"
"Le texte a été adopté à la va-vite. Nous allons payer leurs erreurs et je ne comprends pas pourquoi on ne laisse pas la décision aux salariés sur la date de leur départ à la retraite. Ils nous imposent un texte qui nous dit quand il faut partir à la retraite, ce n'est pas normal. Avec la loi qu'ils ont mis en place, les politiciens nous disent quand il faut partir à la retraite. Nous ne sommes pas contents de tout ce système colonial, voilà ce à quoi nous sommes confrontés aujourd'hui. On a commencé la grève en mars, et aujourd'hui, je vois qu'ils n'ont pas compris le message. Le tavini a contré aussi ce projet de loi, Angelo Frebault a déposé un amendement, et le Tapura a voté contre, alors qu'Angelo Frebault a voté pour les amendements du Tapura Huiraatira. Ça m'a fait drôle de voir Angelo de l'autre côté, mais chacun est libre de faire ce qu'il veut."
Gréviste
"Les politiciens nous disent quand il faut partir à la retraite"
"Le texte a été adopté à la va-vite. Nous allons payer leurs erreurs et je ne comprends pas pourquoi on ne laisse pas la décision aux salariés sur la date de leur départ à la retraite. Ils nous imposent un texte qui nous dit quand il faut partir à la retraite, ce n'est pas normal. Avec la loi qu'ils ont mis en place, les politiciens nous disent quand il faut partir à la retraite. Nous ne sommes pas contents de tout ce système colonial, voilà ce à quoi nous sommes confrontés aujourd'hui. On a commencé la grève en mars, et aujourd'hui, je vois qu'ils n'ont pas compris le message. Le tavini a contré aussi ce projet de loi, Angelo Frebault a déposé un amendement, et le Tapura a voté contre, alors qu'Angelo Frebault a voté pour les amendements du Tapura Huiraatira. Ça m'a fait drôle de voir Angelo de l'autre côté, mais chacun est libre de faire ce qu'il veut."
Après le vote du texte à Taraho’i, les syndicalistes se sont retrouvés à leur QG.