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Les stages de prévention, outils de sécurité routière


Tahiti, le 28 décembre 2022 – Après une année 2022 particulièrement meurtrière sur les routes, où en est la Polynésie française en matière de prévention routière. Dans le Pays, de nombreux moyens sont mis en place pour prévenir du danger routier. Parmi eux, les stages s’intéressent aux automobilistes et aux ateliers scolaires pour cibler les conducteurs de demain.
 
2022 fût une année noire en matière de sécurité routière, avec pour l’instant 34 morts sur les routes de Polynésie. Un chiffre qui flirte déjà avec les records de 2012 et 2018 où 36 décès étaient à déplorer. Et alors que, face à ce constat, le haut-commissaire de la République Éric Spitz a annoncé un doublement des contrôles et une augmentation de la répression pour l’année 2023, que fait-on au niveau de prévention routière, censée alerter et informer au sujet des dangers de la route. En Polynésie, les principaux outils de prévention tournent autour des campagnes de communication mais surtout des stages, obligatoire ou sur demande.
 
Les stages, imposés ou sur demande
 
Chaque année ce n’est pas moins de 1200 personnes qui participent à ces stages de prévention. La plupart du temps elles y prennent part après une infraction ou un délit, sur décision de justice ou de manière volontaire par l’individu qui a commis l’infraction, souvent pour économiser le coût de sa contravention. “Je suis certain que ces stages ont un impact sur les gens qui y participent”, explique Nino Bonis, le délégué du procureur en matière de sécurité routière. Ce sont des stages qui sont faits pour donner aux conducteurs l’occasion de réfléchir, et non de leur faire la morale, pour qu’lsl puissent faire leurs propres conclusions à l’issue”. De plus, ils sont évalués par un organisme extérieur qui a jugé les résultats “très bons”, auprès des automobilistes concernés.
 
Le taux de personnes se représentant à un stage de prévention, est également très bas, notamment car une période de 5 ans doit s’écouler obligatoirement entre deux passages. “Le taux de récidive dans le cadre d’un délit après un stage reste vraiment très faible. Bien sûr, côté infraction, il y a toujours des récidives, mais ça reste tout de même minime”, constate le délégué.
 
Des ateliers dans les établissements scolaires
 
Des interventions dans les collèges et lycées du fenua sont aussi effectuées, pour toucher les futurs automobilistes et leur inculquer le plus tôt possible, les meilleurs comportements à adopter sur les routes. “Chaque année, c’est presque 10 000 élèves qui assistent à ces cours”, explique Nino Bonis. “Des formatrices sillonnent les établissements scolaires de Tahiti, de mars à avril, pour effectuer ces journées de prévention”. Le programme est, quant à lui, défini à l’avance et suivant les classes concernées, avec les différents directeurs, pour que les outils pédagogiques soient le plus adaptés à l’âge des élèves. “Ces actions vont en complément de l’ASSR 1 et 2 que l’on passe au collège”, observe l’assistant du procureur.
 
Mais, malgré la mise en place de toutes ces journées de prévention et de ces stages, les contrôles de police et de gendarmerie restent le meilleur moyen de dissuasion pour Nino Bonis. “La peur du gendarme est la première action de prévention. Dès lors qu’il y a des grosses opérations de contrôle, j’y souscris à 100%.” Sur la route, la vitesse excessive, l’alcool ou les stupéfiants sont présents dans plus de la moitié des accidents mortels.

 

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 28 Décembre 2022 à 19:19 | Lu 558 fois