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Les résidents du Pic Rouge s'opposent à l'OPH


Stéphane Brouttier, président de l'Association Syndicale des Collines de Tipaerui (Pic Rouge)
Stéphane Brouttier, président de l'Association Syndicale des Collines de Tipaerui (Pic Rouge)
PAPEETE, le 24 avril 2016 - L'OPH projette de construire un immeuble social de 70 appartements en plein cœur du Pic Rouge. Les propriétaires alentours, pour la plupart des retraités installés depuis des dizaines d'années sur la colline, s'opposent au projet immobilier : ils craignent la fin de leur tranquillité et l'arrivée à saturation de l'infrastructure routière de Tipaerui.

L'Office Polynésien de l'Habitat (OPH) a réveillé cette année son instinct bâtisseur, poussée par le gouvernement qui a mis la priorité (et les crédits) sur la construction de logements sociaux. Les projets fleurissent sur tous les terrains disponibles, ceux situés à Papeete étant particulièrement précieux…

Un terrain de plusieurs hectares racheté à la famille Lévy il y a 15 ans, placé en plein milieu du Pic Rouge, est donc logiquement mobilisé. Le fait qu'il soit entièrement en pente, "de minimum 70 degrés" expliquent les voisins, n'étant qu'un moyen de stimuler l'imagination des architectes et ingénieurs locaux… Le projet avance très vite : un concours d'architecte a été organisé, les résultats présentés en début d'année et le choix de l'OPH se serait déjà arrêté sur le projet qui proposera le plus de logements. En tout, l'immeuble comportera 70 appartements, au milieu un lotissement d'une centaine de maisons.

"On a peur du bruit"

Stéphane Brouttier est le président de l'Association Syndicale des Collines de Tipaerui (Pic Rouge), qui rassemble 110 familles propriétaires au Pic Rouge. Il nous explique que "nous sommes contre le projet de l'OPH de construire 70 logements sociaux, en plein milieu du lotissement. Ça va dégrader le Pic Rouge, qui est résidentiel. Ça va créer du bruit, du passage, et toutes ces nuisances. Après il y a tout le problème d'infrastructures routières qui ne suivent pas derrière. Dans la vallée de la Tipaerui il n'y a pas de trottoirs et il n'y a rien pour les piétons. Le croisement au niveau du Conservatoire est complètement saturé, le matin il y a des embouteillages jusqu'au niveau de PolyBat, et rien n'est fait pour améliorer les choses."

Le président nous avoue que le cœur du problème reste que l'arrivée de ces familles risquerait de troubler la tranquillité des résidents du lotissement. Construit à partir des années 70, les familles qui s'y étaient installées alors se sont aujourd'hui transformées en paisibles retraités. Stéphane nous vante la qualité de vie de cette colline : "regardez, les gens viennent ici le soir pour faire leur jogging. Parce qu'il y a des arbres, il n'y a pas de voitures, la route est bien entretenue et c'est très calme. La mairie de Papeete nous rétorque qu'il faut des enfants pour ne pas que les écoles ferment. Bien sûr, mais à quel prix ? À Tiaerui, pratiquement tous les immeubles que l'on voit ce sont des logements sociaux, à force d'en ajouter, Tipaerui va finir comme une partie de Faa'a. Mais le plus gros problème c'est vraiment de mettre un immeuble de logements sociaux au centre d'un lotissement résidentiel. La mixité sociale, bien sûr, mais avec des projets à taille humaine. Il y avait d'autres projets qui allaient plus dans le centre du lotissement résidentiel, mais ils ont choisi le plus grotesque… " A l'heure du bouclage, nous n'avions pas réussi à contacter l'OPH.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Dimanche 24 Avril 2016 à 14:29 | Lu 4987 fois