"Les requins cherchent la compagnie de ceux qui leur ressemblent", décrit Johann Mourier. Photo : AFP
PAPEETE, le 22 mars 2017. Des chercheurs du Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (Criobe) ont étudié le comportement des requins à pointe noire de Moorea. Dans un article publié dans la revue Biology Letters, ils décrivent l'organisation sociale complexe des requins. Chacun de ses individus s'inscrit dans un "réseau social" où il se fait des "amis".
Dans une étude publiée dans la revue Animal Behaviour en 2012, des chercheurs avaient découvert qu’en milieu naturel les requins à pointe noire aimaient former des clans et n'étaient pas des animaux solitaires. Un peu comme l'homme, le requin tisse un "réseau social". Les scientifiques sont allés plus loin dans l'analyse.
Des chercheurs du Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (Criobe), Johann Mourier, Culum Brown et Serge Planes, ont étudié le comportement des requins à pointe noire de Moorea. Ils ont montré que "les requins ont des relations sociales plus complexes que ce qu'on pensait auparavant", explique Johann Mourier, l'un des auteurs de l'article. "Ces réseaux sont bien sûr beaucoup moins complexes que chez l'Homme mais les requins forment bien des associations préférentielles entre individus, qu'on pourrait appeler un réseau 'd'amis'".
Dans ce clan, tous les individus n'ont pas la même importance : "au sein de la population les requins choisissent des 'amis' et évitent d'autres individus". "Ils forment ainsi des groupes 'd'amis'. On a aussi montré que les individus avaient des différences de comportement social. Certains sont très sociaux et ont tendance à rechercher la compagnie des plus sociaux. Les requins cherchent la compagnie de ceux qui leur ressemblent", décrit Johann Mourier.
ILS APPRENNENT DE LEURS MAUVAISES EXPERIENCES
Lors de cette étude, Johann Mourier a pratiqué des pêches pour réaliser des mesures et prélever des échantillons sur ces animaux, avant de les relâcher. En répétant cette procédure, le chercheur a été "surpris" de ne pas retomber plus régulièrement sur les mêmes spécimens. Le chercheur s'est ainsi rendu compte qu'après avoir été attrapés une première fois, les requins avaient moins de chance de l'être à nouveau, ce qui suggère qu'ils ont retenu la leçon de leur mauvaise expérience. "En quelques captures, ils ont compris que ce n'était pas bon pour eux et donc évitent de se faire capturer à nouveau. Cette capacité d'apprentissage peut certainement s'appliquer à d'autres contextes aussi", note Johann Mourier. "En tout cas, c'est encore une évidence que les requins sont beaucoup plus intelligents qu'on le pensait."
UN RESEAU "ROBUSTE"
Les chercheurs ont ensuite cherché à savoir quel pouvait être l'impact du retrait de requins sur leur réseau social. Ils ont constaté que plus de 50% de la population pouvait être prélevée avant que le réseau ne se désagrège. Un fait qui prouve la force de ce réseau social selon les chercheurs. «Cela montre que de nombreuses connections existent au sein de la population et ainsi que lors que l'on prélève un individu on a peu de chances de déconnecter la structure du réseau. Le réseau est donc robuste dans sa structure", analyse Johann Mourier. "Mais attention ce résultat ne veut pas dire que de prélever les requins n'aurait aucune répercussion, simplement que ça n'aurait que peu de répercussions sur leur réseau social."
Dans une étude publiée dans la revue Animal Behaviour en 2012, des chercheurs avaient découvert qu’en milieu naturel les requins à pointe noire aimaient former des clans et n'étaient pas des animaux solitaires. Un peu comme l'homme, le requin tisse un "réseau social". Les scientifiques sont allés plus loin dans l'analyse.
Des chercheurs du Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (Criobe), Johann Mourier, Culum Brown et Serge Planes, ont étudié le comportement des requins à pointe noire de Moorea. Ils ont montré que "les requins ont des relations sociales plus complexes que ce qu'on pensait auparavant", explique Johann Mourier, l'un des auteurs de l'article. "Ces réseaux sont bien sûr beaucoup moins complexes que chez l'Homme mais les requins forment bien des associations préférentielles entre individus, qu'on pourrait appeler un réseau 'd'amis'".
Dans ce clan, tous les individus n'ont pas la même importance : "au sein de la population les requins choisissent des 'amis' et évitent d'autres individus". "Ils forment ainsi des groupes 'd'amis'. On a aussi montré que les individus avaient des différences de comportement social. Certains sont très sociaux et ont tendance à rechercher la compagnie des plus sociaux. Les requins cherchent la compagnie de ceux qui leur ressemblent", décrit Johann Mourier.
ILS APPRENNENT DE LEURS MAUVAISES EXPERIENCES
Lors de cette étude, Johann Mourier a pratiqué des pêches pour réaliser des mesures et prélever des échantillons sur ces animaux, avant de les relâcher. En répétant cette procédure, le chercheur a été "surpris" de ne pas retomber plus régulièrement sur les mêmes spécimens. Le chercheur s'est ainsi rendu compte qu'après avoir été attrapés une première fois, les requins avaient moins de chance de l'être à nouveau, ce qui suggère qu'ils ont retenu la leçon de leur mauvaise expérience. "En quelques captures, ils ont compris que ce n'était pas bon pour eux et donc évitent de se faire capturer à nouveau. Cette capacité d'apprentissage peut certainement s'appliquer à d'autres contextes aussi", note Johann Mourier. "En tout cas, c'est encore une évidence que les requins sont beaucoup plus intelligents qu'on le pensait."
UN RESEAU "ROBUSTE"
Les chercheurs ont ensuite cherché à savoir quel pouvait être l'impact du retrait de requins sur leur réseau social. Ils ont constaté que plus de 50% de la population pouvait être prélevée avant que le réseau ne se désagrège. Un fait qui prouve la force de ce réseau social selon les chercheurs. «Cela montre que de nombreuses connections existent au sein de la population et ainsi que lors que l'on prélève un individu on a peu de chances de déconnecter la structure du réseau. Le réseau est donc robuste dans sa structure", analyse Johann Mourier. "Mais attention ce résultat ne veut pas dire que de prélever les requins n'aurait aucune répercussion, simplement que ça n'aurait que peu de répercussions sur leur réseau social."
Les ailerons des requins à pointe noire permettent d'identifier les individus.
Les chercheurs ont effectué leurs recherches au cours de deux années, pendant lesquelles ils ont effectué plus de 200 plongées sur la côte nord de Moorea. Les requins étaient identifiés grâce à leur aileron dorsal qui est propre à chaque individu et fonctionne un peu comme une empreinte digitale. Johann Mourier a identifié ainsi plus de 300 requins sur la côte Nord de Moorea. Le scientifique va poursuivre en regardant maintenant la structure génétique de ce réseau et leur structure familiale. "J'ai récupéré des échantillons génétiques lorsque j'ai capturé les requins et donc je vais pouvoir regarder s'ils s'associent en famille ou non", explique le chercheur.
D'autres scientifiques ont montré que d'autres espèces aussi sont capables d'avoir des relations préférentielles comme les bébés requins-citrons.
D'autres scientifiques ont montré que d'autres espèces aussi sont capables d'avoir des relations préférentielles comme les bébés requins-citrons.