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Les remblais du Tahiti Mahana Beach considérablement réduits


Devant le portail de la Présidence, mardi matin, alors que les présidents d'associations de protection de l'environnement étaient reçus par le gouvernement
Devant le portail de la Présidence, mardi matin, alors que les présidents d'associations de protection de l'environnement étaient reçus par le gouvernement
PAPEETE, 9 juin 2015 - C'est l'une des réponses apportées ce mardi matin par le gouvernement au syndicat No Te Aru Tai Mareva, regroupant de multiples associations de protection de l'environnement et de défense des rivières. Les remblais du projet du complexe hôteliers vont se réduire à la portion congrue.

Ce mardi matin, le président du Pays Edouard Fritch a trouvé devant la porte de la présidence une cinquantaine de personnes : des représentants d'associations de défense de l'environnement, de protection des rivières. Depuis quatre mois, le syndicat No Te Aru Tai Mareva qui fédère la trentaine d'associations de défense des rivières de Tahiti demandait audience au Président avec la volonté d'aborder une longue liste de sujets qui fâchent.

Parmi eux, notamment, le complexe touristique du Mahana Beach. Un projet qui fait grincer des dents depuis l'origine, d'abord parce qu'il nécessite l'expropriation de quelques résidents qui refusent de quitter leur lopin de terre en bord de mer (d'où une procédure en cours de déclaration d'utilité publique); mais plus encore parce que ce gigantesque aménagement touristique était annoncé avec un immense remblai de 18 hectares pour porter à plus de 52 hectares le foncier disponible. Et c'est là que le bât blesse, car ce remblai nécessitait pas moins de 3 millions de m3 de matériaux ! D'où le besoin d'aller racler le lit des rivières de Tahiti, ce que redoutent avec force les associations de défense des rivières.

Mardi, le ministre de l'Equipement, Albert Solia a confirmé a apporté une importante précision concernant cet aménagement gagné sur le lagon : "Pour le Tahiti Mahana Beach, il n'y a plus de remblai nécessitant plus de 3 millions de m3 de matériaux. Si remblai il y a, il se limitera au fond de la baie qui est envasé ou à l'alignement du trait de côte. Cela nécessitera moins de 500 000 m3 de matériaux. Les investisseurs seront limités", a-t-il déclaré.

A l'issue de la rencontre avec le gouvernement (Edouard Fritch, mais aussi Albert Solia le ministre de l'Equipement et Heremoana Maamaatuaiahutapu, le ministre de l'environnement), les représentants du syndicat No Te Aru Tai Mareva entendus en audience, sont ressortis satisfaits. Pour le président du syndicat, Denis Helme, la fin de l'immense remblai du projet du Tahiti Mahana Beach annoncée par le président du Pays est un soulagement total. Il en va de la survie des rivières, notamment de la Taharu'u dont l'aménagement, en cours depuis quelques mois, est très mal vécu par certains riverains.

La solution ultime pour alimenter le besoin en matériaux de construction du territoire passe désormais par l'ouverture de carrière en roches massives. Les travaux de prospection lancés depuis quelques mois par les services de l'Equipement se sont poursuivis, notamment dans la vallée de la Papenoo. Selon Albert Solia, le ministre de l'Equipement ce travail de recherche de sites se fait en concertation avec les associations de riverains concernés. "Si la qualité et la quantité des matériaux est assurée", Albert Solia annonce qu'une concession à durée déterminée d'exploitation d'une carrière pourrait être accordée à un exploitant -via un appel d'offres- d'ici deux ans.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 9 Juin 2015 à 15:56 | Lu 1610 fois