PAPEETE, le 18 novembre 2014. Le tribunal correctionnel a condamné à quatre mois de prison avec sursis et 100 000 Fcfp d'amende chacun des deux frères qui avaient déversé du sang de porc et déposé une tête de cochon coupée en deux, au seuil du Centre islamique de Tahiti le 27 juin dernier.
C'était un comportement stupide et ils finissent par l'admettre. A la sortie de l'audience correctionnelle, où ils ont dû patienter toute la matinée pour attendre le verdict qui leur est imposé, les deux frères poursuivis pour "provocation à la haine et à la violence en raison de la religion" ont pris conscience de ce à quoi ils ont échappé. "On ne va pas recommencer, on va suivre la loi" déclare l'aîné des deux frères en demandant aux caméras des télévisions locales de bien vouloir ne pas le filmer pour préserver son anonymat. Ils savent qu'ils risquaient plus, bien plus pour leur geste et admettent qu'ils ne s'en sortent pas si mal.
Leur provocation, commise dans l'agitation publique autour de l'installation non autorisée d'une salle de prières rue Gauguin a pris du plomb dans l'aile alors que le soufflé est retombé. Ils se voulaient des "justiciers" comme les a présentés la présidente du tribunal, ils étaient motivés par la protection de la population polynésienne et de ses traditions, la sauvegarde de la femme et la lutte contre la charia, ils n'ont l'air, dorénavant, que de deux post-adolescents pris dans une manif d'étudiants dont ils ne comprennent pas bien le propos.
A l'audience, la présidente du tribunal a relu quelques-uns des passages des déclarations qu'ils ont faites lors de leur garde à vue. Ils sont alors en pleine transe et confondent allègrement islam et islamisme.
Des ambiguïtés et des amalgames qu'ils ont résolus, depuis disent-ils, avec leurs "amis musulmans". A la barre, le débat commence pourtant avec le sourire. "Le sang nous est monté à la tête (…) On pensait rester anonymes" plaisantent-ils. Mais, quand ils déposent leurs paquets sur le seuil du Centre islamique de Tahiti, un vendredi soir à 17 heures ils sont aperçus par des témoins qui sont capables de relever leur plaque d'immatriculation et de faire une description suffisamment précise des deux auteurs. Le geste de profanation, présenté comme "une pulsion, en réponse à une provocation" (celle de l'installation sans autorisation de ce centre islamique) est pourtant préparé en avance. L'achat des deux litres de sang de cochon et de la tête de porc qui va avec a été réglé deux jours auparavant.
Les deux frères nourrissaient ce désir d'action pour "stopper l'imam dans ses actions", en clair obtenir la fermeture du local qui accueille l'association Centre islamique de Tahiti alors que les démarches entamées par la mairie de Papeete, quelques mois plus tôt n'avaient pas encore permis de réussir cette fermeture administrative. Laquelle interviendra finalement le 10 juillet, 13 jours après leur forfait. "L'arrogance de ces deux prévenus le dispute à la bêtise de leurs propos" résume à leur égard la substitut du Procureur. Pourtant les deux frères sont instruits et ont une connaissance des lois certainement supérieure à la moyenne : l'un est attaché territorial, collaborateur à l'Assemblée de Polynésie française ; le plus jeune est enseignant. Ils ont une certaine conscience de leurs actes. Avec un casier judiciaire vierge jusqu'ici, les deux frères âgés de 35 et 46 ans, qui disent avoir compris la leçon, s'en sortent avec une peine d'avertissement. Les débats au tribunal correctionnel ont eu lieu en l'absence des plaignants : le CIT avait fait savoir, par avance et par la presse, ne vouloir faire aucune demande de réparation.
C'était un comportement stupide et ils finissent par l'admettre. A la sortie de l'audience correctionnelle, où ils ont dû patienter toute la matinée pour attendre le verdict qui leur est imposé, les deux frères poursuivis pour "provocation à la haine et à la violence en raison de la religion" ont pris conscience de ce à quoi ils ont échappé. "On ne va pas recommencer, on va suivre la loi" déclare l'aîné des deux frères en demandant aux caméras des télévisions locales de bien vouloir ne pas le filmer pour préserver son anonymat. Ils savent qu'ils risquaient plus, bien plus pour leur geste et admettent qu'ils ne s'en sortent pas si mal.
Leur provocation, commise dans l'agitation publique autour de l'installation non autorisée d'une salle de prières rue Gauguin a pris du plomb dans l'aile alors que le soufflé est retombé. Ils se voulaient des "justiciers" comme les a présentés la présidente du tribunal, ils étaient motivés par la protection de la population polynésienne et de ses traditions, la sauvegarde de la femme et la lutte contre la charia, ils n'ont l'air, dorénavant, que de deux post-adolescents pris dans une manif d'étudiants dont ils ne comprennent pas bien le propos.
A l'audience, la présidente du tribunal a relu quelques-uns des passages des déclarations qu'ils ont faites lors de leur garde à vue. Ils sont alors en pleine transe et confondent allègrement islam et islamisme.
Des ambiguïtés et des amalgames qu'ils ont résolus, depuis disent-ils, avec leurs "amis musulmans". A la barre, le débat commence pourtant avec le sourire. "Le sang nous est monté à la tête (…) On pensait rester anonymes" plaisantent-ils. Mais, quand ils déposent leurs paquets sur le seuil du Centre islamique de Tahiti, un vendredi soir à 17 heures ils sont aperçus par des témoins qui sont capables de relever leur plaque d'immatriculation et de faire une description suffisamment précise des deux auteurs. Le geste de profanation, présenté comme "une pulsion, en réponse à une provocation" (celle de l'installation sans autorisation de ce centre islamique) est pourtant préparé en avance. L'achat des deux litres de sang de cochon et de la tête de porc qui va avec a été réglé deux jours auparavant.
Les deux frères nourrissaient ce désir d'action pour "stopper l'imam dans ses actions", en clair obtenir la fermeture du local qui accueille l'association Centre islamique de Tahiti alors que les démarches entamées par la mairie de Papeete, quelques mois plus tôt n'avaient pas encore permis de réussir cette fermeture administrative. Laquelle interviendra finalement le 10 juillet, 13 jours après leur forfait. "L'arrogance de ces deux prévenus le dispute à la bêtise de leurs propos" résume à leur égard la substitut du Procureur. Pourtant les deux frères sont instruits et ont une connaissance des lois certainement supérieure à la moyenne : l'un est attaché territorial, collaborateur à l'Assemblée de Polynésie française ; le plus jeune est enseignant. Ils ont une certaine conscience de leurs actes. Avec un casier judiciaire vierge jusqu'ici, les deux frères âgés de 35 et 46 ans, qui disent avoir compris la leçon, s'en sortent avec une peine d'avertissement. Les débats au tribunal correctionnel ont eu lieu en l'absence des plaignants : le CIT avait fait savoir, par avance et par la presse, ne vouloir faire aucune demande de réparation.