Tahiti, le 22 janvier 2020 - Les gros navires de croisière pourraient se voir interdire l’entrée dans le lagon de Bora Bora dans 2 ou 3 ans. C’est en tout cas le souhait d’une délibération municipale confirmée lundi par le maire de l’île, Gaston Tong Sang. Interrogés, les prestataires d’activités sur place sont globalement favorables à la mesure.
Le lagon de Bora Bora pourrait être fermé aux gros navires de croisière. C’est en tout cas un souhait municipal confirmé lundi par le maire de l’île, Gaston Tong Sang, en marge du colloque sur la résilience des îles, comme l’ont relayé nos confrères de Radio 1.
Impact environnemental lié à la pollution du lagon et de l’air, souci d’équité avec les hôteliers en activité sur place et contraints des règles strictes auxquelles échappent ces gros bâtiments flottants, offre limitée des prestataires d’activités, infrastructures inadaptées… L’édile de Bora Bora a avisé par courrier officiel le président et la ministre du Tourisme de la décision prise fin 2019 par le conseil municipal d’interdire à terme l’accès du lagon de l’île aux navires de croisière de plus de 1000 passagers. "Je pense que le Pays a compris l’intérêt que présente cette prise de position", a-t-il estimé lundi.
"Ça fait plusieurs mois que l’on en discute", confirme la ministre du Tourisme. "Aujourd’hui, certaines compagnies sont dans le gigantisme et nous devons nous poser la question de la limite. (…) Bora Bora a une démarche « d’excellence » depuis de nombreuses années. Les élus de l’île souhaitent que ce soit une destination très haut de gamme, avec un environnement protégé. Ce positionnement se comprend". Cependant, comme l’explique Nicole Bouteau, une telle restriction ne peut pas "se faire du jour au lendemain" et ne pourra au mieux intervenir qu’en 2022-2023 : "Il faut savoir que les itinéraires des navires de croisière sont vendus deux ans à l’avance." L’avenir de cette activité touristique devrait en attendant être ajusté dès le prochain le Seatrade Cruise Global, en avril. "C’est maintenant qu’il faut en parler aux compagnies". Un comité de réflexion doit se réunir au ministère du Tourisme fin février afin de préparer le prochain salon de l’industrie de la croisière.
Le lagon de Bora Bora pourrait être fermé aux gros navires de croisière. C’est en tout cas un souhait municipal confirmé lundi par le maire de l’île, Gaston Tong Sang, en marge du colloque sur la résilience des îles, comme l’ont relayé nos confrères de Radio 1.
Impact environnemental lié à la pollution du lagon et de l’air, souci d’équité avec les hôteliers en activité sur place et contraints des règles strictes auxquelles échappent ces gros bâtiments flottants, offre limitée des prestataires d’activités, infrastructures inadaptées… L’édile de Bora Bora a avisé par courrier officiel le président et la ministre du Tourisme de la décision prise fin 2019 par le conseil municipal d’interdire à terme l’accès du lagon de l’île aux navires de croisière de plus de 1000 passagers. "Je pense que le Pays a compris l’intérêt que présente cette prise de position", a-t-il estimé lundi.
"Ça fait plusieurs mois que l’on en discute", confirme la ministre du Tourisme. "Aujourd’hui, certaines compagnies sont dans le gigantisme et nous devons nous poser la question de la limite. (…) Bora Bora a une démarche « d’excellence » depuis de nombreuses années. Les élus de l’île souhaitent que ce soit une destination très haut de gamme, avec un environnement protégé. Ce positionnement se comprend". Cependant, comme l’explique Nicole Bouteau, une telle restriction ne peut pas "se faire du jour au lendemain" et ne pourra au mieux intervenir qu’en 2022-2023 : "Il faut savoir que les itinéraires des navires de croisière sont vendus deux ans à l’avance." L’avenir de cette activité touristique devrait en attendant être ajusté dès le prochain le Seatrade Cruise Global, en avril. "C’est maintenant qu’il faut en parler aux compagnies". Un comité de réflexion doit se réunir au ministère du Tourisme fin février afin de préparer le prochain salon de l’industrie de la croisière.
"Pas au détriment de la qualité"
Sur place, à Bora Bora, l’idée fait son chemin depuis plusieurs mois. Des réunions ont été organisées depuis septembre dernier, lors desquelles le maire de l’île a pu exposer son intention aux prestataires locaux et aux commerçants. Le conseil municipal a délibéré et tranché sur cette question en décembre dernier en fixant le plafond souhaité de croisiériste à 1000 visiteurs par jour. Une assemblée générale du Comité du tourisme de l’île est organisée ce vendredi à Bora Bora au cours de laquelle les prestataires auront encore l’opportunité de s’exprimer.
Globalement, sur place, la mesure est assez bien perçue, selon les informations que nous avons pu recueillir. L’argument qui ressort régulièrement est "l’aberration" qui se produit "3 à 4 fois par an" lorsque par un concours de circonstance fâcheux, plusieurs gros navires se trouvent simultanément en escale, avec un afflux de "5000 à 6500 touristes sur une journée". Dès lors, l’offre de prestations est incapable ponctuellement de faire face à la demande. Et personne n'y trouve son compte. "Bora Bora n’a pas les moyens ni les infrastructures pour accueillir un tel afflux", insiste Raimana Besineau, prestataire d’activité et président du Comité du tourisme de l’île. "Cela pose des problèmes environnementaux et de qualité d’accueil." Pour lui, "le développement de l’activité de croisière ne doit pas se faire au détriment de la qualité. On veut que les touristes qui nous visitent repartent satisfaits."
Une position que partage Guilhem Blay, gérant des sociétés Reef Discovery et Lagoon Services. Pour lui, cette restriction est "une bonne chose" : "A un moment, il faut savoir ce que l’on veut pour l’île. Nous avons besoin d’une activité de croisière adaptée à la capacité d’accueil de l’île. On préfère avoir la visite régulière de navires haut de gamme de 300 passagers de type Ponant toute l'année"
"En termes de risque environnemental, sur le fond je suis assez d’accord", explique, sous couvert d’anonymat, ce gérant de trois entreprises d’excursion de Bora Bora. Ses sociétés réalisent 40% de leur chiffre d’affaires avec les croisiéristes. "Mais sur la forme, je pense qu’il serait plus habile de créer une véritable autorité portuaire dédiée à la gestion du trafic, afin d’éviter que l’on se retrouve parfois avec trois navires en escale simultanément. Ce qui est une aberration à la fois environnementale et économique." Au surplus, il estime qu’interdire l’entrée du lagon de Bora Bora aura un impact important sur l’activité de croisière dans l’ensemble de la Polynésie : "De nombreux croisiéristes décident de venir en Polynésie en raison de l’escale à Bora Bora." Ce patron estime qu’un quota de croisiéristes à la journée serait plus pertinent qu’une interdiction pure et simple.
A Bora Bora comme à Venise ou à Cannes, dans un avenir proche on souhaite que l'activité des navires de croisière soit ramenée à quelque chose de plus en phase avec l'idée de Perle du Pacifique.
Globalement, sur place, la mesure est assez bien perçue, selon les informations que nous avons pu recueillir. L’argument qui ressort régulièrement est "l’aberration" qui se produit "3 à 4 fois par an" lorsque par un concours de circonstance fâcheux, plusieurs gros navires se trouvent simultanément en escale, avec un afflux de "5000 à 6500 touristes sur une journée". Dès lors, l’offre de prestations est incapable ponctuellement de faire face à la demande. Et personne n'y trouve son compte. "Bora Bora n’a pas les moyens ni les infrastructures pour accueillir un tel afflux", insiste Raimana Besineau, prestataire d’activité et président du Comité du tourisme de l’île. "Cela pose des problèmes environnementaux et de qualité d’accueil." Pour lui, "le développement de l’activité de croisière ne doit pas se faire au détriment de la qualité. On veut que les touristes qui nous visitent repartent satisfaits."
Une position que partage Guilhem Blay, gérant des sociétés Reef Discovery et Lagoon Services. Pour lui, cette restriction est "une bonne chose" : "A un moment, il faut savoir ce que l’on veut pour l’île. Nous avons besoin d’une activité de croisière adaptée à la capacité d’accueil de l’île. On préfère avoir la visite régulière de navires haut de gamme de 300 passagers de type Ponant toute l'année"
"En termes de risque environnemental, sur le fond je suis assez d’accord", explique, sous couvert d’anonymat, ce gérant de trois entreprises d’excursion de Bora Bora. Ses sociétés réalisent 40% de leur chiffre d’affaires avec les croisiéristes. "Mais sur la forme, je pense qu’il serait plus habile de créer une véritable autorité portuaire dédiée à la gestion du trafic, afin d’éviter que l’on se retrouve parfois avec trois navires en escale simultanément. Ce qui est une aberration à la fois environnementale et économique." Au surplus, il estime qu’interdire l’entrée du lagon de Bora Bora aura un impact important sur l’activité de croisière dans l’ensemble de la Polynésie : "De nombreux croisiéristes décident de venir en Polynésie en raison de l’escale à Bora Bora." Ce patron estime qu’un quota de croisiéristes à la journée serait plus pertinent qu’une interdiction pure et simple.
A Bora Bora comme à Venise ou à Cannes, dans un avenir proche on souhaite que l'activité des navires de croisière soit ramenée à quelque chose de plus en phase avec l'idée de Perle du Pacifique.