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Les pompiers d'aérodrome quittent la table des négociations


Tahiti, le 31 janvier 2023 – La Fédération de rassemblement des agents de l'administration de la Polynésie a rencontré le vice-président du Pays, Jean-Christophe Bouissou, mardi après-midi, pour entamer des discussions dans le cadre du préavis de grève déposé vendredi dernier. Mais la rencontre a tourné court, les syndicalistes quittant précipitamment la table des négociations sous prétexte de la présence de la presse et du directeur de l'aviation civile, qu'ils jugent “incompétent”.
 
La Fédération de rassemblement des agents de l'administration de la Polynésie (Fraap) a répondu, mardi, à l'invitation du vice-président Jean-Christophe Bouissou pour entamer des négociations dans le cadre du préavis de grève des pompiers d'aérodrome, déposé vendredi. En préambule, le vice-président a souhaité refaire l'historique des revendications et des points qui figurent au protocole d'accord, signé le 2 octobre dernier, à l'issue de la précédente grève.
 
Mais très vite, le ton monte. Le pompier syndicaliste Gérard Barff interrompt le vice-président et s'offusque de la présence de la presse durant la rencontre, mais aussi du directeur de l'aviation civile, Georges Puchon qu'il qualifie d'“incompétent”. “S'il est là, on s'en va !”, lance-t-il à l'adresse de Jean-Christophe Bouissou avec qui il souhaite négocier en “comité restreint”. Jean-Paul Urima, le secrétaire général de la Fraap, prendra ensuite la parole posément, mais lorsque Jean-Christophe Bouissou tente de reprendre le fil de ce qu'il était auparavant en train d'exposer, il est de nouveau interrompu par Gérard Barff. Comme il l'avait déjà fait savoir la veille dans nos colonnes, le syndicaliste reproche au vice-président d'avoir proposé un rendez-vous aux représentants de la Fraap, pour faire un point sur les travaux de la commission paritaire créée à l'issue du dernier protocole d'accord en octobre dernier, le 27 janvier alors qu'“il savait qu'on allait déposer le préavis de grève dans la journée”. Pour rappel, cette commission paritaire, destinée à travailler sur le réajustement des indemnités de sujétions spéciales, devait rendre ses travaux le 15 janvier au plus tard. Face à l'absence d'indications sur l'avancée des travaux, la Fraap avait adressé, le 24 janvier, un courrier à la vice-présidence lui demandant de faire un point de situation. Après encore quelques échanges tendus, mardi, 30 minutes seulement après le début de la rencontre, Gérard Barff met finalement ses mots à exécution et quitte brusquement la table des négociations, suivi de ses collègues syndicalistes.

Bouissou : “J'attends leur appel”

“C'est un menteur !”, lâche Gérard Barff après sa sortie. “Il discute tout seul !” Le syndicaliste affirme qu'il retournera à la table des négociations si le vice-président accepte “les préalables” posés par la Fraap, à savoir “qu'il vire le directeur et tous les incompétents” pendant les négociations. De son côté, le vice-président Jean-Christophe Bouissou soutient qu'en tant qu'organisateur de la rencontre, il lui revient d'en fixer les modalités. Il affirme également qu'il ne lâchera rien, que ce soit sur la composition des personnes assises autour de la table des négociations ou sur les revalorisations salariales, tout en insistant sur le fait qu'il “ne souhaite pas cette grève”. “Dire que rien n'a avancé, c'est faux”, soutient le vice-président. “Sur l'ensemble des autres points, on a avancé. Que ce soit sur le chef SSLIA (service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs sur les aérodromes, NDLR), que ce soit sur l'adjointe qui devait se former parce qu'elle n'était pas pompier, on a accepté qu'elle se forme pour toucher l'indemnité d'adjointe du chef SSLIA... Ils se sont levés parce que vous étiez là, les journalistes. Ils ne souhaitaient pas que cette discussion se passe en toute transparence.” Si les pompiers disent que la balle est dans le camp du vice-président, ce dernier répond : “Ils se sont levés, j'attends leur appel.” Chacun risque d'attendre près de son téléphone sans que celui-ci ne sonne... Si aucun accord n'est trouvé entre les deux parties d'ici là, la grève prendra effet vendredi matin, à 0 heure.


Rédigé par Anne-Laure Guffroy et Vaite Urarii Pambrun le Mardi 31 Janvier 2023 à 18:31 | Lu 1772 fois