Pour Laurent Suard, représentant local du syndicat Alliance, à Papeete comme à Paris, les policiers souffrent "de la politique pénale du garde des Sceaux Christiane Taubira qui consiste à privilégier les mesures alternatives à la détention" pour les délinquants. "Cela conduit à des décisions de justice laxistes qui au bout du compte se retournent contre nous".
PAPEETE, le 14 octobre 2015 - Une quarantaine de policiers de la direction de la Sécurité publique (DSP) ont manifesté contre "les dysfonctionnements de la justice", ce mercredi à 12 h devant le palais de justice de Papeete, répondant à l'appel national qui a été suivi par des milliers de leurs homologues en métropole.
Près de 7 500 policiers selon la préfecture de police de Paris, jusqu'à 10 000 selon les syndicats, ont scandé haut et fort leur "colère", mercredi en métropole, réunis devant le ministère de la Justice, place Vendôme. Une première depuis 1983. La place était envahie d'une nuée orange et blanche laissée par les fumigènes, de drapeaux des syndicats et de sirènes de police, tandis que des "Taubira démission" fusaient dans l'assistance. Sur un échafaudage, une banderole noire donne la couleur: "Police/justice: la rupture".
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé, le 5 octobre en Seine-Saint-Denis (93), par un braqueur en cavale et fiché. 1 000 policiers sont blessés chaque mois en intervention.
La Polynésie française, "à son échelle, n'est pas épargnée par les difficultés"
A Papeete, une quarantaine de policiers de la DSP se sont joints au mouvement sous la bannière du syndicat Alliance Police Nationale, ce mercredi à midi devant le palais de justice, avenue Pouvanaa'a a Oopa. "Nous manifestons par solidarité avec nos collègues métropolitains" a expliqué Laurent Suard à Tahiti Infos, policier et secrétaire territorial du syndicat Alliance en Polynésie française. "Mais nous voulons aussi dire que la Polynésie française, bien qu'à une moindre échelle, n'est pas épargnée par les difficultés".
Pour Laurent Suard, à Papeete comme à Paris, les policiers souffrent "de la politique pénale du garde des Sceaux Christiane Taubira qui consiste à privilégier les mesures alternatives à la détention" pour les délinquants. "Cela conduit à des décisions de justice laxistes qui au bout du compte se retournent contre nous".
"La semaine dernière, nous avons interpellé trois fois la même personne, à chaque fois sur des vols à la roulotte en train de tordre des portières de voiture" raconte un policier sous l'anonymat de son drapeau au couleur du syndicat. "Le type était ressorti libre à chaque fois, sans rien malgré un casier judiciaire long comme le bras. il y a un sentiment d'impunité qui s'installe, le public ne comprend pas de voir ces gens dehors et à l'impression que nous ne faisons pas notre travail. C'est la justice qui ne fait pas son travail. Il n'y pas longtemps, un incident entre un magistrat du siège et du parquet a conduit à la remise en liberté d'un violeur que nous avions interpellé. Cela a anéanti des dizaines d'heures de travail de la police en amont".
Les délinquants "ne craignent plus les sanctions"
D'autres policiers qui n'hésitent pas à mettre sur le compte de ce "laxisme de la justice" le durcissement des petits délinquants à leur égard, au quotidien : "Il y a plus d'hostilité, d'agressivité à notre égard. Et à l'égard de nos collègues de la police municipale aussi. Regardez ce qu'il s'est passé récemment dans les quartiers Estall et Paraita. Aujourd'hui, on sort le coupe-coupe direct, on se fait caillasser, ils ne nous craignent plus et ne craignent plus les sanctions puisqu'il n'y en a plus".
Et un autre de raconter comment la brigade anti-criminalité de Papeete essuie "de plus en plus régulièrement des jets de bouteilles et autres projectiles" lors de ses patrouilles nocturnes : "Maintenant c'est tout le temps".
Le représentant local du syndicat Alliance Police Nationale dénonce, lui, un "sous-effectif" au commissariat de police de Papeete-Pirae : "Nous ne sommes pas assez nombreux, les collègues chargés de l'investigation cumulent pour certains plus de 1 000 heures supplémentaires qu'ils ne peuvent pas se faire payer, ni prendre. On ne recrute que des contrats à durée déterminée ou des cadets de la République, qui sont payés une misère, n'ont pas la formation de gardien de la paix mais sont amenés à faire les mêmes missions que nous dans la rue".
Laurent Suard qui dénonce enfin "des problèmes de perspectives de carrière" à la DSP : "On nous demande de passer des examens et des diplômes, une quarantaine d'agents sont titulaires aujourd'hui de ces qualifications mais attendent toujours une montée en grade qui s'avère impossible. Cela créé et alimente des tensions entre les services".
A l'échelle nationale, plusieurs centaines de policiers "fatigués" et en "colère" se sont aussi rassemblés mercredi devant les tribunaux à Lille, Strasbourg, Dijon, Bordeaux, Rennes, Toulouse ou Marseille, ainsi que quelques dizaines à Ajaccio, Bastia, Montauban ou Foix, selon les bureaux de l'AFP.
Répondant à l'une des principales revendications des manifestants, François Hollande recevra par ailleurs les syndicats de police et de justice la semaine prochaine.
Près de 7 500 policiers selon la préfecture de police de Paris, jusqu'à 10 000 selon les syndicats, ont scandé haut et fort leur "colère", mercredi en métropole, réunis devant le ministère de la Justice, place Vendôme. Une première depuis 1983. La place était envahie d'une nuée orange et blanche laissée par les fumigènes, de drapeaux des syndicats et de sirènes de police, tandis que des "Taubira démission" fusaient dans l'assistance. Sur un échafaudage, une banderole noire donne la couleur: "Police/justice: la rupture".
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé, le 5 octobre en Seine-Saint-Denis (93), par un braqueur en cavale et fiché. 1 000 policiers sont blessés chaque mois en intervention.
La Polynésie française, "à son échelle, n'est pas épargnée par les difficultés"
A Papeete, une quarantaine de policiers de la DSP se sont joints au mouvement sous la bannière du syndicat Alliance Police Nationale, ce mercredi à midi devant le palais de justice, avenue Pouvanaa'a a Oopa. "Nous manifestons par solidarité avec nos collègues métropolitains" a expliqué Laurent Suard à Tahiti Infos, policier et secrétaire territorial du syndicat Alliance en Polynésie française. "Mais nous voulons aussi dire que la Polynésie française, bien qu'à une moindre échelle, n'est pas épargnée par les difficultés".
Pour Laurent Suard, à Papeete comme à Paris, les policiers souffrent "de la politique pénale du garde des Sceaux Christiane Taubira qui consiste à privilégier les mesures alternatives à la détention" pour les délinquants. "Cela conduit à des décisions de justice laxistes qui au bout du compte se retournent contre nous".
"La semaine dernière, nous avons interpellé trois fois la même personne, à chaque fois sur des vols à la roulotte en train de tordre des portières de voiture" raconte un policier sous l'anonymat de son drapeau au couleur du syndicat. "Le type était ressorti libre à chaque fois, sans rien malgré un casier judiciaire long comme le bras. il y a un sentiment d'impunité qui s'installe, le public ne comprend pas de voir ces gens dehors et à l'impression que nous ne faisons pas notre travail. C'est la justice qui ne fait pas son travail. Il n'y pas longtemps, un incident entre un magistrat du siège et du parquet a conduit à la remise en liberté d'un violeur que nous avions interpellé. Cela a anéanti des dizaines d'heures de travail de la police en amont".
Les délinquants "ne craignent plus les sanctions"
D'autres policiers qui n'hésitent pas à mettre sur le compte de ce "laxisme de la justice" le durcissement des petits délinquants à leur égard, au quotidien : "Il y a plus d'hostilité, d'agressivité à notre égard. Et à l'égard de nos collègues de la police municipale aussi. Regardez ce qu'il s'est passé récemment dans les quartiers Estall et Paraita. Aujourd'hui, on sort le coupe-coupe direct, on se fait caillasser, ils ne nous craignent plus et ne craignent plus les sanctions puisqu'il n'y en a plus".
Et un autre de raconter comment la brigade anti-criminalité de Papeete essuie "de plus en plus régulièrement des jets de bouteilles et autres projectiles" lors de ses patrouilles nocturnes : "Maintenant c'est tout le temps".
Le représentant local du syndicat Alliance Police Nationale dénonce, lui, un "sous-effectif" au commissariat de police de Papeete-Pirae : "Nous ne sommes pas assez nombreux, les collègues chargés de l'investigation cumulent pour certains plus de 1 000 heures supplémentaires qu'ils ne peuvent pas se faire payer, ni prendre. On ne recrute que des contrats à durée déterminée ou des cadets de la République, qui sont payés une misère, n'ont pas la formation de gardien de la paix mais sont amenés à faire les mêmes missions que nous dans la rue".
Laurent Suard qui dénonce enfin "des problèmes de perspectives de carrière" à la DSP : "On nous demande de passer des examens et des diplômes, une quarantaine d'agents sont titulaires aujourd'hui de ces qualifications mais attendent toujours une montée en grade qui s'avère impossible. Cela créé et alimente des tensions entre les services".
A l'échelle nationale, plusieurs centaines de policiers "fatigués" et en "colère" se sont aussi rassemblés mercredi devant les tribunaux à Lille, Strasbourg, Dijon, Bordeaux, Rennes, Toulouse ou Marseille, ainsi que quelques dizaines à Ajaccio, Bastia, Montauban ou Foix, selon les bureaux de l'AFP.
Répondant à l'une des principales revendications des manifestants, François Hollande recevra par ailleurs les syndicats de police et de justice la semaine prochaine.