Dans "Allo la police", qui sort mercredi aux Editions du Cherche-Midi, le brigadier Matthieu Kondryszyn, 31 ans, livre les meilleures perles reçues au "17".
Paris, FRANCE | AFP | lundi 02/05/2016 - "J'ai frappé ma femme, je voudrais savoir si je peux déposer plainte contre moi-même, elle ne veut pas le faire": au "17 police-secours", il y a souvent des appels farfelus, qu'un policier recense inlassablement pour faire rire et oeuvre de prévention.
Dans "Allo la police", qui sort mercredi aux Editions du Cherche-Midi, le brigadier Matthieu Kondryszyn, 31 ans, livre les meilleures perles reçues au "17", où sont centralisés les appels des "requérants", comme il dit.
Il exerce depuis 2012 à l'état-major de Paris après des années de terrain. "Mon premier appel, c'était un type qui avait utilisé un Kärcher pour laver sa voiture", explique-t-il à l'AFP. "Comme l'engin ne fonctionnait pas, il demandait que le gérant le rembourse. J'ai trouvé cela à la fois drôle et extravagant: nous sommes un service d'urgence quand même ..."
Depuis il note tout - plus de 2.000 à lui tout seul - et reçoit également les perles de ses collègues. Il a rassemblé ce qu'il estime être le plus significatif et insolite, excluant les "insultes bêtes et méchantes".
"Je ne pensais pas que ça existait", avoue le brigadier en se rappelant ses débuts.
Extraits:
- "Notre petit garçon a disparu et on vient de le retrouver. Rien qu'en vous appelant !"
- "Ma femme est partie, faut me la retrouver, j'ai besoin d'elle pour traire les vaches".
- "Madame, il faut que vous alliez déposer plainte contre X" dit un policier du "17" à une "requérante" qui rétorque: "c'est qui X ?"
- "On a piraté mon ordinateur pour me voler les données personnelles (... ) il ne s'allume plus depuis hier".
- "Je vous appelle car on m'a coupé le téléphone", dit celui-ci, auquel un policier répond: "apparemment non..."
- "J'ai été enlevée sur 400 mètres par un faux chauffeur de taxi", vitupère une femme.
- "Type banlieue, nord africain", répond cet homme à un policier lui ayant demandé de décrire des "individus suspects".
- Thé et mort-aux-rats -
- "Bonjour je suis embêté, ma femme a acheté de la mort-aux-rats et m'a dit qu'elle allait se faire un thé".
- "Ma carte ne rentre pas dans le distributeur (de billets), ce doit être un dispositif frauduleux ..." Silence puis: "ah ! J'ai inséré ma carte vitale".
- "Pouvez-vous me dire quand il y aura le changement d'heure ?"
- "Je ne trouve plus mon téléphone (portable), vous pouvez me le faire sonner?"
Ce dialogue enfin, préféré de l'auteur:
"- Je vous appelle pour un accident
- Il y a des blessés ?
- Un blessé matériel, ma voiture".
Selon Matthieu Kondryszyn, la plupart des appels "pour tout et n'importe quoi" sont l'oeuvre de déséquilibrés mais "reflètent bien la société".
"Nous sommes disponibles, dit-il, souvent la roue de secours, les gens savent quel numéro faire sans s’embarrasser de précautions et veulent que tout soit réglé dans la minute".
Il entend également alerter: le "+17+, ce sont les urgences, pour des personnes en détresse, il ne faut pas abuser, il faut le marteler. Encore et encore".
Un message que sa hiérarchie pourrait relayer à l'envi: les directions de la police et de la gendarmerie lancent, à intervalles réguliers, des campagnes de prévention.
En 2015, a dit récemment le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone, alors que les accusations de violences policières durant les manifestations contre la loi travail du gouvernement faisaient florès, il y a eu neuf millions d'appel au "17".
Preuve, selon lui, qu'il n'y a pas de désamour entre la police et la population.
rb/at/cam
© 1994-2016 Agence France-Presse
Dans "Allo la police", qui sort mercredi aux Editions du Cherche-Midi, le brigadier Matthieu Kondryszyn, 31 ans, livre les meilleures perles reçues au "17", où sont centralisés les appels des "requérants", comme il dit.
Il exerce depuis 2012 à l'état-major de Paris après des années de terrain. "Mon premier appel, c'était un type qui avait utilisé un Kärcher pour laver sa voiture", explique-t-il à l'AFP. "Comme l'engin ne fonctionnait pas, il demandait que le gérant le rembourse. J'ai trouvé cela à la fois drôle et extravagant: nous sommes un service d'urgence quand même ..."
Depuis il note tout - plus de 2.000 à lui tout seul - et reçoit également les perles de ses collègues. Il a rassemblé ce qu'il estime être le plus significatif et insolite, excluant les "insultes bêtes et méchantes".
"Je ne pensais pas que ça existait", avoue le brigadier en se rappelant ses débuts.
Extraits:
- "Notre petit garçon a disparu et on vient de le retrouver. Rien qu'en vous appelant !"
- "Ma femme est partie, faut me la retrouver, j'ai besoin d'elle pour traire les vaches".
- "Madame, il faut que vous alliez déposer plainte contre X" dit un policier du "17" à une "requérante" qui rétorque: "c'est qui X ?"
- "On a piraté mon ordinateur pour me voler les données personnelles (... ) il ne s'allume plus depuis hier".
- "Je vous appelle car on m'a coupé le téléphone", dit celui-ci, auquel un policier répond: "apparemment non..."
- "J'ai été enlevée sur 400 mètres par un faux chauffeur de taxi", vitupère une femme.
- "Type banlieue, nord africain", répond cet homme à un policier lui ayant demandé de décrire des "individus suspects".
- Thé et mort-aux-rats -
- "Bonjour je suis embêté, ma femme a acheté de la mort-aux-rats et m'a dit qu'elle allait se faire un thé".
- "Ma carte ne rentre pas dans le distributeur (de billets), ce doit être un dispositif frauduleux ..." Silence puis: "ah ! J'ai inséré ma carte vitale".
- "Pouvez-vous me dire quand il y aura le changement d'heure ?"
- "Je ne trouve plus mon téléphone (portable), vous pouvez me le faire sonner?"
Ce dialogue enfin, préféré de l'auteur:
"- Je vous appelle pour un accident
- Il y a des blessés ?
- Un blessé matériel, ma voiture".
Selon Matthieu Kondryszyn, la plupart des appels "pour tout et n'importe quoi" sont l'oeuvre de déséquilibrés mais "reflètent bien la société".
"Nous sommes disponibles, dit-il, souvent la roue de secours, les gens savent quel numéro faire sans s’embarrasser de précautions et veulent que tout soit réglé dans la minute".
Il entend également alerter: le "+17+, ce sont les urgences, pour des personnes en détresse, il ne faut pas abuser, il faut le marteler. Encore et encore".
Un message que sa hiérarchie pourrait relayer à l'envi: les directions de la police et de la gendarmerie lancent, à intervalles réguliers, des campagnes de prévention.
En 2015, a dit récemment le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone, alors que les accusations de violences policières durant les manifestations contre la loi travail du gouvernement faisaient florès, il y a eu neuf millions d'appel au "17".
Preuve, selon lui, qu'il n'y a pas de désamour entre la police et la population.
rb/at/cam
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