Tahiti, le 11 avril 2023 - Jeudi dernier, la Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) a révélé les réponses des partis politiques candidats aux prochaines élections territoriales à un questionnaire qu'elle leur avait envoyé. Ces questions visaient à connaître le positionnement et la vision de chacun sur les principaux sujets environnementaux en Polynésie, comme la protection de l'océan, l'agroécologie, les transports, l'adaptation au changement climatique, la transition énergétique ou encore la gestion des déchets. Sur les sept partis candidats, cinq ont répondu, le Tapura, Le Tavini, Heuira-Les Verts, Ia Ora Te Nuna'a et Hau Moahi.
A quelques jours des élections territoriales, la Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) a adressé un questionnaire aux partis politiques candidats. Celui-ci avait pour objectif de connaître un peu mieux le positionnement de chacun sur les principaux enjeux environnementaux en Polynésie et les mesures envisagées dans leur programme. Parmi les sept partis en lice, cinq ont répondu aux quinze questions posées par les associations : Le Tapura, le Tavini, la liste Hau Maohi menée Tauhiti Nena, le Ia Ora te Nuna'a de Teva Rohfritsch et Heiura-Les Verts. Très pointu et détaillé, le questionnaire interrogeait sur des sujets comme les mesures de protection des “lagons”, “de l'océan du large”, “des espaces naturels” et de la “biodiversité terrestre” mais également sur l'agroécologie, l'autonomie alimentaire, l'adaptation au changement climatique, la décarbonation, la sobriété énergétique, les transports, l'aménagement du territoire, la gestion des déchets ou encore l'économie circulaire. Si les avis convergent sur le fait de la nécessité de protéger l'environnement en Polynésie, les idées pour y parvenir, elles, ne se rejoignent pas toujours.
Protection maritime
Sur le sujet de la protection maritime, deux thèmes ont été abordés. La protection des lagons et de leurs ressources d’une part et le reste de la Zone économique exclusive (ZEE) et plus spécifiquement la préservation et le renfort de la surveillance de cette ZEE et sur l'interdiction ou non de l'exploitation minière dans les grands fonds marins, d’autre part.
Concernant les lagons, le Tapura a indiqué vouloir proposer, la “création d'un zonage côtier autour des différentes îles réservé à la pêche artisanale et vivrière”. Celui-ci doit permettre “d'éviter les potentiels conflits d'usage des espaces et de garantir un accès aux ressources aux pêcheurs”. Côté Tavini, on mise aussi sur une réglementation “sérieuse” des remblais des littoraux, avec la favorisation de l'utilisation de végétaux. Le parti bleu et blanc a également indiqué vouloir réaliser des lâchers d'alevins et autres “matériels reproductifs des espèces avant qu'elles ne soient en danger”. Hau Maohi a émis l'idée, à travers ce questionnaire, d'interdire l'accostage des voiliers et bateaux dans les zones coralliennes. Pour le Ia Ora te Nuna'a, on privilégie la réglementation de la pêche et la mise en place de “sanctuaire de reproduction”.
Pour ce qui le reste de la ZEE, le Tapura a rappelé les engagements pris par Édouard Fritch lors du One Ocean Summit de Brest l'année dernière et notamment le projet de la nouvelle Réserve de biosphère englobement l'ensemble de l'archipel des Australes. Côté Tavini, on estime que l'Aire marine gérée actuelle est “bien insuffisante” et que par conséquent des “moyens appropriés” doivent être mis en œuvre. Chez Heiura-Les Verts, on propose l'intégration de la flotte hauturière locale à la surveillance de la ZEE avec des modalités administratives actualisées. Pour Ia Ora te Nuna'a, on propose la création d'un couloir “canal de traversée de notre ZEE” obligatoire pour les bateaux de pêche étrangers.
Concernant l'exploitation des fonds marins, tous sont contre, y compris le Tavini, qui suit l'opinion de son candidat tête de liste, Moetai Brotherson sur ce sujet, alors qu'Oscar Temaru a depuis longtemps affirmé sa position favorable sur la vente des droits d'exploitation et d'explorations des grands fonds marins de Polynésie. Le président du parti avait même rappelé en juillet dernier que les richesses marines du fenua étaient estimées à “75 000 milliards de dollars US”.
Transition et sobriété énergétique
Les stratégies de transition et de sobriété énergétique ont également été abordées dans le questionnaire de la Fape. Sur ces questions, le parti rouge a simplement souhaité rappeler les différentes actions menées depuis 2014 sur ces sujets, comme la mise en action du Plan Climat, la construction du Swac du CHPF ou encore la création de l'Observatoire polynésien de l'énergie. Pour le Tavini, des investissements pour créer une “filière hydrogène” sont nécessaires. Hau Maohi a évoqué sa priorité de réduire de “70% à 50%”, d'ici cinq ans, la dépendance aux énergies fossiles. Le parti de Tauhiti Nena a rappelé que “Hiva Oa fonctionne à 100% avec l'hydro-électricité” et souhaite étendre ce procédé à l'ensemble des communes. Du côté de Heuira-Les Verts, on prévoit une loi de programmation, pour accélérer la transition énergétique, avec un budget de 100 milliards de Fcfp pour la durée du mandat. Parmi les grandes idées de ce plan, on retrouve : “Le développement de l'énergie thermique des mers et de l'hydrogène vert, un vaste programme de rénovation des bâtiments publics, qui sont les passoires énergétiques, avec des mesures incitatives pour les privés et l'extension sur l'ensemble des archipels de la photovoltaïques, avec le traitement de la fin de vie du matériel”.
Agroécologie, déchets et transports
Parmi les autres sujets évoqués par ce questionnaire, l'agroécologie et l'autonomie alimentaire. Sur ce sujet, le Tapura croit “fortement en l'aquaculture”. Un programme de développement d'écloseries, notamment à Vairao, est d'ailleurs déjà en cours. Du côté du Tavini, on souhaite un retour à la “productivité rurale” pour permettre d'assurer l'autonomie alimentaire. Le parti indépendantiste souhaite également mettre en place un “système éducatif adapté” afin de susciter de l'intérêt pour “le monde vivant et les sciences de la nature dès les premières scolarités”. Pour favoriser l'agroécologie, Heuira-Les Verts propose plutôt une “priorisation de la vente des producteurs aux consommateurs” avec notamment l'organisation de foires. Le Ia Ora te Nuna'a a lui, émis l'idée de mettre à disposition du foncier agricole pour les petits porteurs de projets.
Autre sujet environnemental brulant, la gestion des déchets. Le Tavini et Ia Ora te Nuna'a proposent de transmettre la compétence du traitement des ordures, aujourd'hui exercée par les communes ou les communautés communes, au Pays. Du côté du parti de Jacky Bryant, on évoque l'idée d'étendre les compétences de Fenua Ma à l'ensemble de la Polynésie et d'affecter des taxes dédiées au traitement des véhicules et aux déchets toxiques. Pour les transports, les cinq partis se rejoignent sur la nécessité de désengorger le trafic en ville, notamment en favorisant l'usage des transports en commun ou des vélos en construisant des pistes cyclables.
A quelques jours des élections territoriales, la Fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) a adressé un questionnaire aux partis politiques candidats. Celui-ci avait pour objectif de connaître un peu mieux le positionnement de chacun sur les principaux enjeux environnementaux en Polynésie et les mesures envisagées dans leur programme. Parmi les sept partis en lice, cinq ont répondu aux quinze questions posées par les associations : Le Tapura, le Tavini, la liste Hau Maohi menée Tauhiti Nena, le Ia Ora te Nuna'a de Teva Rohfritsch et Heiura-Les Verts. Très pointu et détaillé, le questionnaire interrogeait sur des sujets comme les mesures de protection des “lagons”, “de l'océan du large”, “des espaces naturels” et de la “biodiversité terrestre” mais également sur l'agroécologie, l'autonomie alimentaire, l'adaptation au changement climatique, la décarbonation, la sobriété énergétique, les transports, l'aménagement du territoire, la gestion des déchets ou encore l'économie circulaire. Si les avis convergent sur le fait de la nécessité de protéger l'environnement en Polynésie, les idées pour y parvenir, elles, ne se rejoignent pas toujours.
Protection maritime
Sur le sujet de la protection maritime, deux thèmes ont été abordés. La protection des lagons et de leurs ressources d’une part et le reste de la Zone économique exclusive (ZEE) et plus spécifiquement la préservation et le renfort de la surveillance de cette ZEE et sur l'interdiction ou non de l'exploitation minière dans les grands fonds marins, d’autre part.
Concernant les lagons, le Tapura a indiqué vouloir proposer, la “création d'un zonage côtier autour des différentes îles réservé à la pêche artisanale et vivrière”. Celui-ci doit permettre “d'éviter les potentiels conflits d'usage des espaces et de garantir un accès aux ressources aux pêcheurs”. Côté Tavini, on mise aussi sur une réglementation “sérieuse” des remblais des littoraux, avec la favorisation de l'utilisation de végétaux. Le parti bleu et blanc a également indiqué vouloir réaliser des lâchers d'alevins et autres “matériels reproductifs des espèces avant qu'elles ne soient en danger”. Hau Maohi a émis l'idée, à travers ce questionnaire, d'interdire l'accostage des voiliers et bateaux dans les zones coralliennes. Pour le Ia Ora te Nuna'a, on privilégie la réglementation de la pêche et la mise en place de “sanctuaire de reproduction”.
Pour ce qui le reste de la ZEE, le Tapura a rappelé les engagements pris par Édouard Fritch lors du One Ocean Summit de Brest l'année dernière et notamment le projet de la nouvelle Réserve de biosphère englobement l'ensemble de l'archipel des Australes. Côté Tavini, on estime que l'Aire marine gérée actuelle est “bien insuffisante” et que par conséquent des “moyens appropriés” doivent être mis en œuvre. Chez Heiura-Les Verts, on propose l'intégration de la flotte hauturière locale à la surveillance de la ZEE avec des modalités administratives actualisées. Pour Ia Ora te Nuna'a, on propose la création d'un couloir “canal de traversée de notre ZEE” obligatoire pour les bateaux de pêche étrangers.
Concernant l'exploitation des fonds marins, tous sont contre, y compris le Tavini, qui suit l'opinion de son candidat tête de liste, Moetai Brotherson sur ce sujet, alors qu'Oscar Temaru a depuis longtemps affirmé sa position favorable sur la vente des droits d'exploitation et d'explorations des grands fonds marins de Polynésie. Le président du parti avait même rappelé en juillet dernier que les richesses marines du fenua étaient estimées à “75 000 milliards de dollars US”.
Transition et sobriété énergétique
Les stratégies de transition et de sobriété énergétique ont également été abordées dans le questionnaire de la Fape. Sur ces questions, le parti rouge a simplement souhaité rappeler les différentes actions menées depuis 2014 sur ces sujets, comme la mise en action du Plan Climat, la construction du Swac du CHPF ou encore la création de l'Observatoire polynésien de l'énergie. Pour le Tavini, des investissements pour créer une “filière hydrogène” sont nécessaires. Hau Maohi a évoqué sa priorité de réduire de “70% à 50%”, d'ici cinq ans, la dépendance aux énergies fossiles. Le parti de Tauhiti Nena a rappelé que “Hiva Oa fonctionne à 100% avec l'hydro-électricité” et souhaite étendre ce procédé à l'ensemble des communes. Du côté de Heuira-Les Verts, on prévoit une loi de programmation, pour accélérer la transition énergétique, avec un budget de 100 milliards de Fcfp pour la durée du mandat. Parmi les grandes idées de ce plan, on retrouve : “Le développement de l'énergie thermique des mers et de l'hydrogène vert, un vaste programme de rénovation des bâtiments publics, qui sont les passoires énergétiques, avec des mesures incitatives pour les privés et l'extension sur l'ensemble des archipels de la photovoltaïques, avec le traitement de la fin de vie du matériel”.
Agroécologie, déchets et transports
Parmi les autres sujets évoqués par ce questionnaire, l'agroécologie et l'autonomie alimentaire. Sur ce sujet, le Tapura croit “fortement en l'aquaculture”. Un programme de développement d'écloseries, notamment à Vairao, est d'ailleurs déjà en cours. Du côté du Tavini, on souhaite un retour à la “productivité rurale” pour permettre d'assurer l'autonomie alimentaire. Le parti indépendantiste souhaite également mettre en place un “système éducatif adapté” afin de susciter de l'intérêt pour “le monde vivant et les sciences de la nature dès les premières scolarités”. Pour favoriser l'agroécologie, Heuira-Les Verts propose plutôt une “priorisation de la vente des producteurs aux consommateurs” avec notamment l'organisation de foires. Le Ia Ora te Nuna'a a lui, émis l'idée de mettre à disposition du foncier agricole pour les petits porteurs de projets.
Autre sujet environnemental brulant, la gestion des déchets. Le Tavini et Ia Ora te Nuna'a proposent de transmettre la compétence du traitement des ordures, aujourd'hui exercée par les communes ou les communautés communes, au Pays. Du côté du parti de Jacky Bryant, on évoque l'idée d'étendre les compétences de Fenua Ma à l'ensemble de la Polynésie et d'affecter des taxes dédiées au traitement des véhicules et aux déchets toxiques. Pour les transports, les cinq partis se rejoignent sur la nécessité de désengorger le trafic en ville, notamment en favorisant l'usage des transports en commun ou des vélos en construisant des pistes cyclables.